La Presse Pontissalienne 115 - Mai 2009

POLITIQUE

La Presse Pontissalienne n° 115 - Mai 2009

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Oye-et-Pallet

POLITIQUE Quatre témoignages

Michel Faivre : pas facile de tout concilier Agriculteur, Michel Faivre était 1 er adjoint au mandat précédent. Une expérience bien utile même s’il existe un fossé avec les prérogatives du poste de maire.

Saint-Antoine Brigitte Prêtre : “Très prenant, très enrichissant” LES NOUVEAUX MAIRES : retour d’expérience, 1 an après… Jeunes ou retraités, avec ou sans expérience, du pays ou d’ailleurs, les nouveaux maires du Haut-Doubs présentent des profils variés et divers. Certains aspiraient à cette responsabilité, d’autres souhaitaient seulement participer à la vie de leurs communes. Confidences.

travaillé aussi pour obtenir le label Station Verte qui apporte- ra une ouverture supplémentai- re dans la notoriété de Malbuis- son. Il sera remis officiellement courant juin. Cette année, la com- mune a aussi l’honneur d’accueillir le prochain comice du canton. L.P.P. :Le nouvel élu que vous êtes deve- nu était-il attendu au coin du bois ? C.M. : C’est vrai que de vieux pro- blèmes ont refait surface. Mais on a toujours pris le temps de la réflexion en prenant soin d’évoquer ce genre de soucis au sein du conseil. Quoi qu’il en soit, je continue à favoriser le dia- logue. On doit faire l’effort d’écouter les gens sans pour autant donner l’impression de céder. J’essaie de leur donner des réponses sans m’en tenir à des promesses. C’est clair, qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. L.P.P. :Quel premier bilan dressez-vous ? C.M. : J’estime qu’il est globale- ment positif même s’il m’arrive encore d’avoir quelques petites angoisses sur le bien-fondé de ce que je fais. La Presse Pontissalienne : Dur, dur d’être maire ? Michel Faivre : C’est clair qu’il n’est pas toujours facile de concilier vie professionnelle, familiale et obligations élec- tives. Même si j’étais 1 er adjoint, c’est très différent de passer au stade supérieur. Quand on accepte d’être élu, on doit res- pecter ses engagements. Dans l’équipe municipale, on a déjà un élu qui ne vient plus aux réunions sans qu’on sache vrai- ment pourquoi car il s’agit d’un retraité. L.P.P. :Tous vos collègues soulignent le surcroît de disponibilité induit par la fonction ? M.F. : C’est vrai. Il faudrait presque être sur le pont 24 heures sur 24 pour répondre aux multiples sollicitations dès que le secrétariat est fer- mé. J’ai la chance de pouvoir compter sur une bonne équi- pe. L.P.P. : Comment vous débrouillez- vous avec le travail à la ferme ? M.F. : On arrive encore à se libé- rer assez facilement en jour- née. On peut difficilement être disponible avant 10 heures ou le soir à partir de 18 heures Jusqu’à présent, j’arrive à tout faire car mon fils vient enco- re me donner des coups de main.

L.P.P. : Vous vous retrouvez à la tête d’une commune en pleine expan- sion ? M.F. : La population s’est accrue d’une centaine d’habitants entre les deux recensements. C’est bien pour l’école car ça nous a permis de maintenir une classe. Onmanque aujour- d’hui de disponibilités foncières pour réaliser de nouvelles constructions. Sinon, il fau- drait engager la révision du Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.). L.P.P. : Pouvez-vous annoncer les gros projets à réaliser en 2009 ? M.F. : Ça n’a l’air de rien mais on doit investir cette année

“Il faudrait presque être sur le pont 24 heures sur 24”,

confie le maire d’Oye-et-Pallet.

dans l’acquisition d’un nou- veau tracteur et d’une étrave à neige. On a également pré- vu de rénover la salle de convi- vialité. Comme je vous l’indiquais précédemment, on souhaite réviser nos documents d’urbanisme en envisageant peut-être de conduire cette pro- cédure à l’échelle de l’ensemble des communes du lac.

Pour son premier mandat, cette élue se retrouvait à la tête d’une équipe entièrement renouvelée qui a pris ses marques au bout d’une année d’expérience.

L.P.P. : Il y a des bons et des mau- vais côtés ? B.P. : C’est toujours agréable d’unir des futurs mariés. Ça l’est beaucoup moins quand on est réveillé en pleine nuit par un accident et qu’il faut aller prévenir la famille de la victime. Le maire doit assu- mer beaucoup de responsabi- lité vis-à-vis de la sécurité du village. L.P.P. : Vous travaillez sur quel pro- jet actuellement ? B.P. : On essaie de finaliser des dossiers en cours comme celui de la rénovation de la sal- le des fêtes et de la valorisa- tion des fontaines. On s’attaquera ensuite aux tra- vaux de l’église partagée entre les communes de Fourcatier, Touillon-et-Loutelet et Saint- Antoine.

de mener tout de front.

La Presse Pontissalienne :Vous sen- tez-vous à l’aise dans vos fonctions ? Brigitte Prêtre : J’y passe beau- coup de temps. Je dirais même que je ne fais plus que ça. C’est à la fois très prenant et très enrichissant. Quand on débu- te dans cette responsabilité, on a beaucoup à apprendre et ce, dans tous les domaines. L.P.P. : Ce qui nécessite beaucoup de disponibilité ? B.P. : Plus que je ne pensais car j’ai la volonté de faire les choses à fond. Heureusement, je n’exerce plus d’activité pro- fessionnelle. De toute façon, je ne me sentais pas capable

L.P.P. : Qu’est-ce qui vous a beau- coup surpris depuis un an ? B.P. : Le fait de devoir souvent patienter longtemps avant d’avoir une réponse. C’est péna- lisant. Parfois, je n’ai pas vrai- ment le sentiment qu’on nous facilite la tâche. Sur le plan administratif, il est impératif de bien gérer son affaire. Ce n’était pas forcément évident avec 11 nouveaux conseillers et une secrétaire de mairie qui venait tout juste d’arriver. Il nous a bien fallus l’année pour pouvoir assimiler tous les rouages.

Rochejean Lionel Chevassu : “Un maire ne doit pas être trop bileux” Première élection, premier mandat pour le maire de Rochejean qui s’estime bien secondé et n’a pas à se plaindre de l’héritage de l’ancien conseil. La Presse Pontissalienne : Quel sentiment vous inspire ce retour d’expérience ? Lionel Chevassu : Comme d’autres ont dû vous le dire, ça prenddu temps.Entre la commune et l’intercommunalité, on a beaucoup de réunions en heures ouvrables. C’est compliqué de répondre à toutes les invitations. L.P.P. : Comment faites-vous ? L.C. : En étant entrepreneur de travaux forestiers,j’arrive à gérer mon temps de travail avec la conduite des affaires municipales. J’ai découvert à quels points, cer- tains citoyens pouvaient avoir des exigences et ne sup- portent pas grand-chose. C’est le côté un peu déran- geant. Heureusement, ce n’est pas une généralité. L.P.P. : Le conseil a été grandement renouvelé. Est-ce que cela vous complique la tâche ? L.C. : Non, car on avait la chance de pouvoir s’appuyer sur une bonne secrétaire et un employé communal sérieux et compétent. On peut considérer qu’il s’agit d’une première année d’observation car l’ancien conseil avait déjà voté le budget. Il ne nous restait plus qu’à l’exécuter. L.P.P. : Rien de nouveau au programme 2009 ? L.C. : Si.On va poursuivre l’assainissement dans le lotis- sement des Forges, enterrer les réseaux secs, s’occuper avec le S.D.I.S. du changement de local pour le R.P.I. Ce mandat aura peut-être une orientation plus socia- le avec l’ouverture du périscolaire en septembre, l’aménagement du bibliobus et lamise en place de ser- vices à la personne. L.P.P. :Quelles sont les responsabilités qui vous semblent les plus difficiles à exercer ? L.C. : On a vraiment beaucoup de mal à appliquer le pouvoir de police tout comme d’intégrer les nouvelles charges enurbanisme.Jepensepar exemple à l’évaluation des valeurs locatives. Cela nous pose des problèmes car on n’a aucun moyen de contrôle. C’est un vrai sou- ci de mettre tous les gens sur le même pied d’égalité. Je pense que pour être unmaire, il ne faut surtout pas être trop bileux au niveau des responsabilités civiles et pénales. Propos recueillis par F.C.

Malbuisson

Claude Mignon : le gros problème, se faire connaître Pas du tout originaire du village, ni de la région, le maire admet que c’est probablement le principal handicap qu’il a eu à surmonter au cours de cette première année d’exercice.

administrés et l’administration. N’étant pas du coin, j’avais un gros handicap et je partais un peu dans l’inconnu. Il a fallu fai- re un effort en allant au-devant des gens. L.P.P. :Qu’est-ce qui vous agace le plus ? C.M. : Le manque de réactivité de certaines entreprises incapables d’honorer leurs engagements sur des chantiers qui devaient être livrés depuis 2007. Je pense par exemple à l’enfouissement des

réseaux. Comme ces travaux n’ont pas été réalisés en temps voulu, on a dû refermer certaines fouilles avant l’hiver de façon à éviter des accidents. J’espère qu’on ne va pas attendre encore une année supplémentaire. L.P.P. : Cet hiver restera dans les annales ? C.M. : Pour le premier hiver du mandat, j’ai été copieusement servi côté déneigement. On a éga- lement été sollicité par le sous- préfet pour prendre des disposi- tions en vue de d’arrêter le patinage sur le lac. La respon- sabilité du maire peut être enga- gée en cas d’accident. L.P.P. : Vous sentez-vous bien assisté par vos adjoints ? C.M. : Ils sont plein de bonne volon- té et apportent beaucoup d’idées. Mais comme très peu travaillent sur place, ce n’est pas toujours facile de se retrouver en journée. L.P.P. : Cela freine les projets ? C.M. : Non, pas plus que cela. On a prévu de construire un terrain multi-sports, de réviser le P.L.U., de créer un site Internet. On a

La Presse Pontissalienne : Votre res- senti sur ces responsabilités ? Claude Mignon : C’est beaucoup plus vaste que je ne pouvais l’imaginer. Je ne soupçonnais pas l’ampleur de ce que cela pouvait représen- ter en termes de réunions ou de responsabilités. L.P.P. : Les nouveaux élus bénéficient- ils de formations ? C.M. : Oui et heureusement. Pour l’instant, je m’efforce surtout d’apprendre à connaître mes

Claude Mignon a surtout appris à connaître ses administrés et l’administration (photo archive L.P.P.).

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