La Presse Pontissalienne 114 - Avril 2009

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 114 - Avril 2009

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POLÉMIQUE Le paiement de l’eau L’épineuse question des gens du voyage Ce sujet a encore fait débat entre les élus de la C.C.L. qui ont décidé de revoir le tarif pour les non sédentaires qui séjournent sur Pontarlier. Certains dénoncent l’insécurité constante.

I l est toujours délicat de trouver le juste équi- libre entre d’un côté l’obligation (et le devoir moral) d’accueillir des populations qui ont toujours vécu en nomades et de l’autre, l’assurance que ces dernières respectent à la lettre les règlements que les villes d’accueil sont en droit d’imposer. Une nouvelle fois, la ques- tion a agité le dernier conseil communautaire du 26 mars. Le principal problème vient de l’utilisation par- fois abusive de l’eau mise à la disposition des gens du voyage sur l’aire d’accueil située non

une aide de l’État de 95 000 euros. Le souhait des élus intercommunaux a donc été de baisser le forfait hebdomadaire d’1 euro mais de créer une redevance “eau” qui viendra s’ajouter au tarif forfaitaire. Encore faut-il désormais que les agents publics parviennent à recouvrir ces sommes à des familles parfois très récalcitrantes. Deux agents de la C.C.L. sont spécifiquement attachés à la gestion de cette aire d’accueil ain- si qu’un poste de policier municipal à 3/4 temps. Malgré tout, les incidents se multiplient : incen- die de pneus, épandage d’huile de moteur, conflits entre gens du voyage, présence d’armes à feu… “Au quotidien, c’est l’enfer” avoue ce proche du dossier préférant rester anonyme. Plusieurs fois la C.C.L. a eu à déplorer la destruction des comp- teurs d’eau et d’électricité, parfois à la hache… La C.C.L. a pourtant mis lesmoyens pour accueillir dignement ces populations non sédentaires, 1 million d’euros pour aménager cette aire d’accueil. Une autre aire, dite de grands ras- semblements, doit bientôt être opérationnelle sur le territoire intercommunal, elle se situera à l’arrière de l’aérodrome en direction des Granges-Narboz mais toujours sur le territoi- re communal de Pontarlier. La C.C.L. sera alors une des premières collectivités à se conformer intégralement aux obligations imposées par la loi en matière d’accueil de cette population par- fois délicate à appréhender. J.-F.H.

Le tarif forfaitaire

est en baisse pour les gens

du voyage mais l’eau leur sera

facturée à part (photo archive L.P.P.).

loin de l’Espace Pourny. “L’hiver ils s’en servent pour faire fondre la neige vers leurs caravanes et l’été pour refroidir leurs cara- vanes. Alors, pour la C.C.L., les factures d’eau explosent” com- mente un observateur du dos- sier. L’an dernier, près de 10 000 m 3 d’eau ont été utili- sés sur cette aire d’accueil qui abrite en moyenne entre 30 et 40 personnes. Jusqu’ici, le tarif était forfaitaire, de 5 à 6 euros par semaine selon les empla- cements. Dérisoire au vu de la consommation d’eau. Chaque année, le déficit de la C.C.L. sur ce poste “eau” se chiffrait à 25 000 euros et ce, malgré

Le déficit de la C.C.L. se chiffre à 25 000 euros.

ENSEIGNEMENT Un projet pédagogique Les jeunes“cuistots”à l’épreuve de la marmite du chef Depuis la rentrée, les élèves de la section hôtelière du lycée Toussaint Louverture peaufinent leurs gammes sous la houlet- te du chef Jacques Barnachon. Mise en bouche.

F oie gras, patati patata… Les personnes invitées à déguster ce repas de chef servi le 13 mars au restau- rant d’application du lycée n’ont pas été déçues. Présen- tation orale des mets et des vins, assiettes soigneusement composées, service aux petits oignons,rien nemanquait lors de cette démonstration de haute volée, mettant en scè- ne le maître et ses “disciples”. À savoir les élèves en secon- de année de la section B.E.P. “métiers de l’hôtellerie”. Ce n’est pas la première fois que la section se distingue. Elle s’est déjàmobilisée dans la réalisation du repas deNoël proposé au Conseil régional. “Dans l’avenir, ces formations sont appelées à intégrer de plus en plus de stages sur le terrain, indique Éliane Tille- rot, le proviseur du lycée. Ce parrainage illustre cette volon- té de travailler davantage avec les professionnels.” Il ne res- tait plus qu’à trouver le chef

prêt à s’investir dans cette mission. Est-ce parce qu’il a lui-même fait ses gammes dans cet éta- blissement il y a de cela 23 ans ? Toujours est-il que Jacques Barnachon qui offi- cie à l’hôtel-restaurant de l’Étang du Moulin à Bonné- tage a volontiers accepté de se prêter au jeu. Au-delà de ses affinités avec le lycéeTous- saint-Louverture, ce chef qui rentre dans le cercle restreint des grandes toques comtoises sait mieux que tout autre l’importance de la transmis- sion du savoir-faire. Même si le métier est passionnant et les débouchés nombreux, les contraintes du métier de la restauration découragent par- fois les vocations. Ce parrainage a été mis en place depuis la dernière ren- trée scolaire. “Ce projet péda- gogique comprenait plusieurs sorties extérieures. Visite au restaurant de l’Étang duMou- lin, rencontre avec un viti-

culteur jurassien. C’est fon- damental de s’ouvrir vers l’extérieur” ,insiste aussi Daniel Bully, le chef d’atelier de la section qui manage une équi- pe de 9 professeurs en cuisi- ne et restauration. L’opération s’inscrit en tout cas dans un contexte plutôt rassurant pour l’avenir des formations hôtelières de l’établissement - deux C.A.P., un B.E.P. - où sont scolarisés 48 élèves. “Le Conseil régio- nal vient de voter les crédits nécessaires à la restructura- tion complète du pôle hôtelle- rie. Les travaux devraient débuter à la prochaine ren- trée pour une mise en service courant 2010” , souligne Élia- neTillerot en annonçant éga- lement la mise en place du Bac Pro en 3 ans qui rem- placera le B.E.P.. Une maniè- re comme une autre d’économiser des heures et des postes. Mais ceci est un autre débat, sûrement moins savoureux. F.C.

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Les élèves de la section “cuisine” du B.E.P. “métiers de l’hôtellerie” ont travaillé sous la houlette d’un des plus talentueux chefs comtois (au fond, avec les lunettes).

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