La Presse Pontissalienne 114 - Avril 2009

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 114 - Avril 2009

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LES VERRIÈRES-DE-JOUX

Une valeur montante

Ludivine, divinement Ludivine Cette jeune comédienne convaincante choisit de se consacrer à la chanson. Son premier album autoproduit sortira en juillet prochain. Humour, autodérision, coups de gueule, amitiés et poésie : bienvenue dans l’univers d’une artiste un brin délurée qui n’a pas froid aux mots.

S a source d’énergie : la passion du spectacle. Peu importe qu’il soit joué, chanté, pourvu que le frisson du contact avec le public soit au rendez-vous. À 27 ans, Ludivine Faivre ne conçoit pas de suivre une carrière artistique sans l’envie qui sied à cet engagement. “La passion nourrit plus sûrement le talent que l’inverse” , estime-t-elle. Cette stra- tégie lui a déjà permis d’amorcer un brillant parcours de championne de ski dans ses années lycée. Mais sitôt en fac à Besançon, elle délaisse le sport de haut niveau et prépare un master de théâtre. Dans son enfance aux Verrières, elle ne manquait jamais l’occasion de par- ticiper aux spectacles scolaires. Plus tard, elle acquiert des bases musicales

comédie bien sûr qu’elle exerce tou- jours avec la compagnie Sarbacane Théâtre ou la troupe des Léounglie théâtre. Mais aussi l’enseignement artistique auprès des enfants, la mise en scène, la réalisation, l’organisation de festivals… Elle se lance ensuite dans l’écriture de spectacles et notam- ment celui des Fées d’l’effet. Dans ce duo musical et humoristique, elle joue avec l’artiste suisse Céline Jacquet. C’est frais, plein de vie et décapant. Le public apprécie. Les Fées se pro- duisent un peu partout en France en glanant plusieurs prix. Ce spectacle désormais bien rôdé conforte Ludivi- ne dans sa volonté de vivre pleine- ment sa passion. Il marque aussi ses débuts dans la chanson. À partir de septembre 2007, elle effec- tue en seconde partie ses premiers tours de chant solo. “Le théâtre est un exercice très formateur dans le sens où il permet de se familiariser avec la scène.” L’expérience s’avère plutôt concluante. C’est décidé, Ludivine sera aussi chanteuse. Elle prend des cours de chant, de guitare avant de réali- ser une maquette de 6 titres, aidée en cela par Sébastien Grillet et GuyMou- reaux. Avec son tube coquin à sou- hait, “La complainte du facteur”, elle remporte le prix du public au festival

de la chance à Vieux-Pont en Basse-Norman- die. Certains puristes la com- parent à Lynda Lemay, compli- ment qui lui va droit au cœur. Le distributeur de courrier chargé d’apporter dans les foyers les bonnes et mau-

Dans son spectacle

Concerto pour facteur timbré, Ludivine éclaire la scène d’un style nouveau

mi-théâtral, mi-musical.

vaises nouvelles focalise son inspira- tion. Il devient le fil conducteur du spectacle “Concerto pour facteur tim- bré” inauguré en septembre 2008 au théâtre Bernard Blier à Pontarlier. “J’ai repris le rôle du facteur avec l’idée de transmettre desmessages au public” , explique Ludivine à propos de ce réci- tal mis en scène de façon clownesque par Corinne Bardot. Elle est accom- pagnée sur scène par 6 musiciens. Les “facteurs timbrés”, nom de cette peti- te troupe, donnent environ deux concerts chaque mois. “On sera au concours de lamédaille d’or de la chan- son (française) organisé le 18 avril à Saignelégier. Sur ce type d’événement, on est jugé par des professionnels. Cela permet forcément de progresser.” Les

lauréats se voient aussi proposer des dates de concerts, ce qui n’est pas négligeable. Ludivine prépare actuellement son premier album enregistré au studio Carlines. Ce C.D. comprend 16 chan- sons. Qu’elles parlent du facteur sédui- sant, d’une petite Émilie, d’un stra- bisme louche ou du tour de France, qu’elles s’adressent à Brassens, aux politiques, chacune reflète à samaniè- re la personnalité de l’artiste. Cro- queuse demots, Ludivine ne les mâche pas, mais plutôt les mastique pour en faire de la poésie qu’elle nous livre sur un plateau joyeux qui ressemble à sa vie : tendre, joyeux, coloré, tim- bré et coquin. Le ton léger interloque parfois sans jamais froisser. “Deux

concerts sont programmés au château de Joux à l’occasion de la sortie de l’album le 3 juillet prochain.” Les ingrédients d’une belle carrière sont réunis. Ce n’est que le début d’un long parcours. “En regardant aujour- d’hui la télé, on voudrait nous faire croire qu’on peut devenir chanteuse en quelques émissions. À mon avis, c’est faux. Dans ce métier, il n’y a pas de secrets. Pour progresser, il est néces- saire de travailler et s’entraîner sans relâche.” En attendant de vivre de la chanson, Ludivine continue encore à jouer la comédie. Elle sera sur la scè- ne du théâtre du Lavoir les 2 et 3 mai prochains avec la compagnie Aéro- gramme. F.C.

au conservatoire, pour- suit sa vocation dans l’atelier théâtre du lycée Xavier Marmier où elle prépare un bac littéraire. Si la passion est là depuis long- temps, encore faut-il l’entretenir, l’enrichir. Après sa formation uni- versitaire, Ludivine goûte à toutes les facettes du métier. La

Certains puristes la comparent

à Lynda Lemay.