La Presse Pontissalienne 114 - Avril 2009

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 114 - Avril 2009

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ANNIVERSAIRE Un programme somptueux Le “Symphonique” fête son centenaire Et quel anniversaire puisqu’il sera tout simplement question de présenter au public la 9 ème de Beethoven. Avant ce concert monumental du 15 mai à l’Espace Pourny, retour sur l’histoire de cet orchestre séculaire.

P ontarlier peut s’enorgueillir d’avoir l’ensemble symphonique le plus ancien de Franche-Comté. Son origine s’inscrit dans la prospérité d’une cité tout entière acquise à la fabrication de l’absinthe, d’un dyna- misme industriel sans précédent et d’une vitalité démographique rayon- nante. C’est dans ce contexte qu’est créée en 1909 La Gaîté Pontissalien- ne par le violoniste Georges Grand- voynet et la pianiste Marie Mourey. Le premier concert a lieu au théâtre municipal le 9 mars. Belle Époque obli- ge, le répertoire de l’orchestre s’articule autour des marches, valses, mazurkas et autres musiques populaires. Les moments de détente sont rares mais on sait les apprécier. Certains concerts commencés à 17 heures s’achèvent par- fois à 23 heures. Avec la guerre, l’ensemble fait plutôt grise mine, la plupart des musiciens

Tout a débuté avec La Gaîté Pontissalienne fondée en 1909 par Georges Grandvoynet et Marie Mourey.

Le chef de l’orchestre

musiciens forment le Brazz Band. Cet ensemble de jazz dirigé par Marcel Giroud présente des imitations de Ray Ventura. La Gaîté Pontissalienne connaît ensuite une période difficile et la guerre 39-45 n’arrange rien puis- qu’elle finit même par disparaître en 1949. Soit un an après l’arrivée d’Élie Dupont. Originaire de Tournai en Belgique, ce jeune musicien premier prix de Vio- lon-Solfège du Conservatoire Royal de Bruxelles est nommé sur concours pro- fesseur d’éducation musicale dans les écoles primaires de Pontarlier. Sitôt en fonction, il fonde l’école municipa- le de musique qui porte aujourd’hui son nom. Avec le soutien de Michel Malfroy, premier violon, il remet en selle la Gaîté Pontissalienne qu’il diri- gera pendant 30 ans. L’ensemble devient en 1974 La Socié- té Symphonique qui tout en restant fidèle aux œuvres classiques ou contem- poraines s’ouvre aux nouveautés et aux solistes. Après le départ en retrai- te d’Élie Dupont en 1980, la vie de la société se poursuit. Plusieurs chefs vont se succéder jusqu’en 1987. Date à laquelle Pierre Tréfeil prend les com- mandes de l’ensemble qu’il dirige enco- re actuellement. Évolution des mœurs, évolution des noms, la société est rebaptisée L’Orchestre Symphonique de Pontar-

lier en 1996. Il compte aujourd’hui une cinquantaine de musiciens pratique- ment tous issus de l’école de musique. Son répertoire varie du baroque au contemporain en passant par le jazz et la variété. Les solistes sont le plus souvent des professeurs du Conser- vatoire et quelques artistes de renom apportent parfois leur concours.

symphonique de Pontarlier a déjà 34 ans d’expérience à son actif.

Commentaire Pierre Tréfeil : plus coordinateur que chef

pays de Gex et l’orchestre de chambre Arcus caeli de Meyrin-Genève.Le fait d’être sur plusieurs ensembles est très enrichissant. Cela per- met de progresser. L.P.P. :Comment évolue l’orchestre symphonique de Pontarlier depuis 20 ans ? P.T. : Les gens s’investissaient plus oumoins au départ puis on a senti une réelle repri- se sous la présidence deValé- rie Merckx. La dynamique s’est prolongée avec Didier Gallinet.

L.P.P. : La 9 ème symphonie de Bee- thoven, c’est un vrai challenge ? P.T. : Au départ, je pensais plutôt que c’était un doux rêve. L’œuvre est très diffi- cile et nécessite beaucoup de monde. Mais tous les musiciens se sont énormé- ment investis dans ce chal- lenge. L.P.P. : Le niveau musical a évo- lué, le chef aussi ? P.T. : Oui. Aujourd’hui on a plus un rôle de coordinateur car les musiciens ne cessent de s’améliorer. Propos recueillis par F.C.

Pontissalien pur souche, ce “disciple” d’Élie Dupont savoure déjà le plaisir de diriger ce concert du centenaire. Impressions.

sont en effet mobili- sés au front d’une musique beaucoup moins pacifique. La renaissance s’opère seulement au début des années vingt sous l’impulsion de Marie Mourey. L’activité de l’orchestre reste orien- tée vers l’animation des fêtes, des bals, voi- re l’accompagnement musical de films muets. En 1930, plusieurs

L a Presse Pontissalienne : Qu’est-ce qui vous a poussé vers la direction d’orchestre ? Pierre Tréfeil : Je suis venu à la musique par le biais des animations scolaires d’Élie Dupont. On peut parler de révélation. De là j’ai appris le violon.Plus tard,on amon- té un petit ensemble à cordes et c’est là que j’ai réalisé l’intérêt de la direction.Après

L’arrivée d’Élie Dupont en 1948.

une formation spécifique au Conservatoire de Lausan- ne, on m’a sollicité en 1987 pour diriger l’orchestre sym- phonique dans lequel je joue d’ailleurs depuis l’âge de 12 ans. L.P.P. : Vous dirigez d’autres for- mations ? P.T. : Oui,Ariolica, l’ensemble orchestral de Champagno- le, l’orchestre à cordes du

phonique. La sortie est prévue pour le monumental concert du centenaire. Programmé le 10 mai à La Chaux-de- Fonds et le 15 mai à lʼEspace Pourny (20 heures), cet événement va réunir 300 exécutants. Du jamais vu sur Pon- tarlier avec bien sûr lʼorchestre sym- phonique, lʼensemble à cordes Ariolica, le Philharmonique de Besançon. Côté vocal, les chorales de la Campanelle, celle de lʼuniversité de Neuchâtel et le Chœur Schütz de Besançon. En première partie, le triple concerto pour violon, violoncelle et piano interprétés par les solistes PierreAmoyal, Marc Pan- tillon et Sébastien Singer. Mise en bouche de prestige avant le plat du roi : la 9 ème symphonie de Beethoven.

Zoom Mozambique, livre souvenir et Beethoven L a célébration du centenaire a com- mencé au printemps 2008 par une tournée de lʼorchestre au Mozam- bique organisée dans le cadre de la Semaine de la Francophonie. “Un voya- ge inoubliable, riche en émotion et en échanges” , indique Didier Gallinet. Ce dernier qui préside lʼensemble depuis 2002 sʼest investi dans la réalisation dʼun ouvrage consacré à lʼhistoire du Sym-

L’orchestre symphonique version 2009.