La Presse Pontissalienne 113 - Mars 2009

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 113 - Mars 2009

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SPORT

Bilan d’une saison en demi-teinte Vincent Defrasne : “Je n’ai pas été au niveau” Sa saison ratée, le dopage, les prochains Jeux Olympiques à Vancouver, sa famille et bientôt la retraite… Vincent Defrasne se confie et répond aussi rapidement qu’il dégaine avec sa carabine. Interview avec le biathlète des Grangettes, médaillé d’or des derniers championnats du monde en relais mixte.

L a Presse Pontissalienne : Vous ren- trez des championnats du Monde avec une médaille d’or autour du cou obte- nue avec l’équipe de France en relais mixte. Ce retour au pays était attendu. Vincent Defrasne : Cela fait vraiment du bien de rentrer à la maison car j’ai fini fatigué. Les championnats du monde sont finis. Il me reste des étapes de Coupe du Monde à Vancouver, puis la Norvège et la Russie. L.P.P. : Quel bilan sportif tirez-vous de votre saison ? C’est en demi-teinte. V.D. : C’est plus qu’un bilan en demi- teinte. Ce qui est déstabilisant, c’est cette médaille d’or acquise aux cham- pionnats du Monde en relais mixte. C’était fort. Je suis content mais ça n’enlève rien à ma déception sur ma mauvaise saison individuelle. Je n’ai pas été niveau que je devais avoir… Ce n’est pas une bonne saison. L.P.P. : Avez-vous réussi à vous expliquer ces contre-performances et mauvais résultats de la saison ? V.D. : Oui. Il y a eu un problème de sur- entraînement. Je me suis trop entraî- né en nombre d’heures par rapport aux

sont gentils, toujours au courant de ce que je fais. Ils m’encouragent lorsque ça va… et quand ça ne va pas. C’est super-sympa et en plus, ils connaissent mon sport. L.P.P. : Dans une année difficile comme celle- ci, est-ce que cela incite à continuer et pour- suivre les sacrifices ? V.D. : Ce n’est pas cela qui m’incite à continuer. L.P.P. : Imaginez-vous mettre un terme à votre carrière ? L’heure de la retraite est-elle proche ? V.D. : La retraite j’y pense et ce sera sûre- ment après les Jeux olympiques deVan- couver. D’ailleurs, je vais aller courir à Vancouver et reconnaître une partie du parcours des futurs J.O.Ma retraite, je m’y prépare dans ma tête et également avec des personnes. L.P.P. : Resterez-vous dans le milieu du sport une fois les skis de fond rangés ? V.D. : Certainement (il coupe). Mais pas forcément. Rien n’est décidé, je travaille là-dessus et je pense qu’il vaut termi- ner sa carrière sereinement tout en pen- sant à la reconversion. L.P.P. : Mis à part le ski, avez-vous d’autres des loisirs ? Quelle est la vie d’un sportif de haut niveau ? V.D. : (rires). Mes loisirs sont vite trou- vés : j’ai deux enfants, deux garçons de 2 ans et 10 mois. L.P.P. : Seront-ils de futurs biathlètes ? V.D. : Peut-être. Je leur ferai découvrir le biathlon, c’est évident, même si je pense qu’hériter d’un papa champion n’est pas un cadeau. Ils seront dans un cadre idéal pour débuter (N.D.L.R. : Vincent Defrasne habite aux Gran- gettes)… Espérons qu’il reste encore de la neige d’ici là… L.P.P. :Quelle ville française soutenez-vous pour les J.O. de 2018 en France ? Annecy, Grenoble ou Nice ? V.D. : Je soutiens deux villes : Grenoble et Annecy pour des raisons de cœur. Peu importe lesquelles : pourvu qu’il y ait quelque chose de fort qui se fasse en France. Propos recueillis par E.Ch.

autres années. J’étais sur un programme très sollicitant où le but était de s’entraîner très fort et de bien récupérer ensuite. Je n’ai pas réussi à récupérer. L.P.P. : Regrettez-vous ce choix ? V.D. : C’est cette année qu’il fallait faire ce choix et pas l’année prochaine, année des Jeux Olympiques (à Vancouver). L.P.P. : Avoir changé de matériel,de ski,de chaus- sures, cela vous a-t-il déstabilisé ? V.D. : Tout est lié dans cette contre-perfor- mance. Ce choix, même s’il était diffi- cile à faire, il fallait

“Hériter d’un papa champion n’est pas un cadeau.”

Vincent Defrasne disputera les Jeux olympiques l’année prochaine avant de penser à sa reconversion et à la retraite. Cette saison sportive est à oublier (photo archive L.P.P.).

problème.

ment absurde d’en arriver jusque-là.

le faire cette année et pas l’année pro- chaine car il faut un moment pour s’adapter. Pour chercher le haut niveau, ce sont ce genre de détails qui jouent : le matériel, la technique… et le men- tal. L.P.P. : Vous parlez mental. Votre coéquipier Simon Fourcade a reçu sur son site Internet des menaces de mort après avoir dénoncé le dopage dans l’équipe russe. Rassurez-nous, cela ne vous est pas arrivé ? V.D. : Non parce que je n’ai pas parlé dans les médias sur l’équipe russe et le résultat des tests. On est là pour fai- re du sport et ça me paraît complète-

L.P.P. : Pour l’anecdote, vous avez été félicité par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports pour votre médaille en relais mix- te. Ces attentions des politiques, les retenez- vous en priorité ? V.D. : Ce n’est pas anodin et toujours sympa que des politiques s’intéressent à notre sport. Mais ce ne sont pas les premières félicitations qui nous vont droit au cœur. L.P.P. :Les félicitations de vos supporters francs- comtois sont-elles plus importantes à vos yeux ? V.D. : Ici, les gens me connaissent bien,

L.P.P. : Le dopage gangrène-t-il le biathlon ? V.D. : Oui, la preuve avec les résultats positifs mais je préfère qu’il y ait des gens contrôlés positifs que des positifs qui ne soient pas contrôlés. C’est sûr que ça fait c… de savoir que des per- sonnes se dopent mais s’il faut passer par là pour avoir un sport propre, ça me va. L.P.P. : Avez-vous subi des contrôles ? V.D. : Oui, plusieurs fois. Il y en a de plusieurs types : les inopinés ou bien ceux avant une course. Il n’y a pas de

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