La Presse Pontissalienne 113 - Mars 2009

LA PAGE DU FRONTALIER 38

La Presse Pontissalienne n° 113 - Mars 2009

DÉCOUVERTE

Un brasseur suisse sur le devant de la scène La meilleure bière au monde est… suisse

La brasserie des Franches-Montagnes de Saignelégier est sous pression. Le très sérieux journal américain “New-York Times” l’a élue meilleure bière au monde. Depuis cette annonce, l’entreprise suisse est quasi en rupture de stock. Ren- contre avec un breuvage original et artisanal.

A ux États-Unis, sa bière est deve- nue tendance au point que cer- tains grands restaurants ins- tallés sur Madison Square Garden à New-York proposent la bou- teille de magnum à environ 115 dol- lars ! “Ils sont complètement fous !” s’amuse Jérôme Rebetez, responsable de la brasserie des Franches-Montagnes. Pour ce Suisse originaire de la région de Saignelégier, le titre décerné par le journal Le “New-York Times” est un sacré coup de pub. Un sacré coup de hasard aussi. “Un jour, un de mes col- laborateurs installé aux États-Unis m’a annoncé la nouvelle… Que notre bière était lameilleure aumonde.” Au départ, Jérôme a pensé à une blague.Mais une fois le journal dans les mains, plus besoin pour lui et ses cinq salariés de se frotter les yeux. La blague n’en était pas une. Désormais, la Brasserie des Franches-Montagnes (B.F.M.) est sous le feu des projecteurs offrant une renom- mée à la fois appréciée et redoutée puisque l’entreprise “est en rupture de stock sur certains produits” annonce le

et faire de l’antimarketing, dit Jérôme. En appelant notre bière “Abbaye”, on fait un pied de nez aux bières belges qui s’appellent toutes “Abbaye” alors qu’il n’y en amême pas ! Ce qui fait l’artisanal n’est pas la taille de l’entreprise mais ce que l’on met dans la bière”. Et paf. L’homme dégaine aussi vite qu’il décap- sule. Pourquoi alors avoir baptisé une de ses bières “Abbaye de Saint-Bon Chien” ? Réponse du brasseur : “Notre chat s’appelait Bon-Chien. Un inconnu l’aurait assassiné en lui faisant boire de la bière industrielle. Nous l’avons alors sanctifié”. Décalé mais passionné, Jérôme écume la planète. En France, sa bière s’achète à Besançon (Hyperboissons). Outre aux U.S.A., elle est présente en Italie, bien- tôt en Suède. Même si les tarifs doua- niers pour exporter dans le pays de l’Oncle Sam sont élevés (prix d’achat

gérant. C’est le cas pour la bière inti- tulée “Abbaye de Saint-Bon Chien” , cel- le primée. Sa particularité : une cuvée aux reflets rouge-ambré mûrie pendant de longs mois (12) dans les fûts de chê- ne ayant déjà contenu du vin ou des eaux-de-vie. “Ces fûts donnent des arômes très complexes à cette bière. En bouche, elle rappelle la trame d’un vin rouge fruité avec une acidité très marquée” explique Jérôme Rebetez. L’homme sait de quoi il parle. Logique, il est ingénieur en œnologie et pas- sionné : “Lorsque j’habitais chez ma mère, je produisais déjà de la bière.Mais je n’ai jamais réussi à travailler avec une entreprise. J’ai alors créé la mien- ne”. C’est un jeu à la télévision suisse romande (T.S.R.) qui lui permet de réa- liser son rêve d’entrepreneur : “Je par- ticipais au jeu “le rêve de vos 20 ans” sur laT.S.R.Mon rêve était de créer une brasserie. J’ai gagné 28 000 euros… ” Il s’est alors lancé en créant la brasserie B.F.M. en 1997. Douze ans après, c’est le succès que l’on connaît. Sa recette : “Être imaginatif

Jérôme Rebetez a créé sa brasserie grâce à un jeu de la Télé Suisse romande (T.S.R.). Douze ans plus tard, l’œnologue voit sa passion récompensée avec le titre de “meilleure bière au monde” décernée par le journal “The New York Times”.

il. Il prévoit également de créer une bière biologique pour le marché bio de Saignelégier qui se tiendra en sep- tembre. Chez B.F.M., les idées coulent à flot… E.Ch.

multiplié par trois), les parts de mar- ché augmentent. L’homme prépare l’avenir et de nouvelles mixtures. Il attend des fûts ayant contenu du vin jaune et du macvin pour y placer son breuvage. “ Ç a va déchirer” annonce-t-

SUISSE

Le 12 mars “La mobilité” est au cœur

du débat transfrontalier

Les nouvelles infrastructures de transports modifient les territoires ainsi que les habitudes de déplacement des individus et ce, au-delà des fron- tières d’un pays. La ligne à grande vitesse est de celles-là.

“Q uelle mobilité pour demain dans l’espace Rhin-Rhône ?” C’est sur cette question que s’ouvre la 4 ème session du Forum Trans-

frontalier, le jeudi 12 mars, à 20 heures lors d’une réunion publique prévue à l’aula de l’École du Sec- teur Tertiaire au Cifom de La Chaux-de-Fonds. Après avoir décortiqué en 2008 toutes les problé- matiques liées aux questions d’emploi et de for- mation qui préoccupaient surtout les collectivités et les entreprises françaises de la bande frontaliè- re confrontées à une fuite de leur main-d’œuvre en Suisse, le ForumTransfrontalier s’attelle à un nou- veau sujet. Il s’agit cette fois de travailler sur la mobilité des individus dans l’espace Rhin-Rhône et à une échelle plus petite dans l’Arc Jurassien. Qu’il s’agisse d’axes routiers, de voies aériennes ou ferroviaires, le transport conditionne le dévelop- pement des territoires. La mise en service de la L.G.V. (ligne à grande vitesse) en décembre 2011 va modifier des habitudes de déplacement et appor- ter une nouvelle dynamique à la région Franche- Comté. Cette nouvelle voie de communication modi-

fiera aussi les habitudes des voyageurs suisses. Un des points du débat sera de voir comment nos voisins helvétiques pourront accéder à cette ligne qui pla- ce le territoire transfrontalier au cœur de l’Europe. Pour en parler, Marie-Guite Dufay pré- sidente de Région et co-présidente de la Conférence Transjurassienne, inter- viendra dans le débat le 12 mars, au même titre que Jean-Paul Vogel, direc- teur de la Communauté d’agglomération du Grand Besançon. Le truculent Ber- nard Soguel, Conseiller d’État neu- châtelois, chef du département de l’économie apportera également un éclai- rage politique.Au-delà des constats qui seront énoncés, cette réflexion s’accompagnera de propositions pour servir la dynamique transfrontalière.

La Suisse peut en tirer profit.

Renseignements au 00 41 32 724 00 43

Made with FlippingBook Online newsletter