La Presse Pontissalienne 113 - Mars 2009

VALDAHON - VERCEL

La Presse Pontissalienne n° 113 - Mars 2009

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AGRICULTURE Retour du salon Avoudrey, terre de champions Agriculteurs et voisins, Jacques Boillin et Jean-François Girardet d’Avoudrey sont revenus du salon de l’agriculture avec deux médailles. L’or pour le premier, l’argent pour le second. Après 22 salons à Paris, Jacques Boillin regrette les éditions passées. De son côté, Jean-François a eu droit à un baptême du feu. Rencontre.

rient Jacques et Jean-François. Ce dernier est prêt à repartir mais “encore faut-il que ma vache soit sélectionnée l’année pro- chaine” souffle-t-il humblement. Pendant ce temps, le travail se poursuit. À la seule différence près que les agriculteurs ont un regard particulier sur leur cham- pionne. “Quand elle est là, c’est vrai que l’on regarde plus cette vache que les autres” note Jean- François. Pendant quelques jours, alors qu’il était rentré de Paris, la vache de Jean-Fran- çois était restée au salon com- me celle de Jacques. C’est le jeu- ne Jonathan qui surveillait la bête. Une fois revenue à Avou- drey, Vedette et Victoire auront droit à un traitement de faveur. Logique : elles ont le V de laVic- toire. E.Ch.

Jean- François Girardet et Jacques Boillin, deux éleveurs , version “bêtes” à concours

E st-ce lemicroclimat ? Sûre- ment pas. L’herbe verte ? Peut-être. Toujours est-il que le petit village d’Avoudrey fait parler de lui grâce à deux de ses agriculteurs.Au salon de l’agriculture à Paris, Jacques Boillin a obtenu la médaille d’or dans la catégorie deuxième lac- tation B avec sa vache Vedette, âgée de quatre ans. De son côté, Jean-François Girardet, d’Avoudrey également, a obte- nu la médaille d’argent dans la même catégorie avec Victoire, vache âgée de quatre ans. Avec dix agriculteurs au villa- ge, Avoudrey possède aujour- d’hui deux “stars”. Mieux, la bourgade en compte une troi- sième… avec Quadrette des Granges, jument de Charles Boillin, primée au salon. Qu’on se le dise, Avoudrey est une ter- re de champions. Entre Jacques (65 vaches laitières) et Jean- François (32), la passion pour l’agriculture est la même. Ils aiment les bêtes et le seul élé-

tournure du salon de l’agriculture. “Ce n’est plus com- me avant. Déjà, il ne dure que cinq jours. C’est devenu beau- coup plus professionnel et beau- coup plus concours… Il n’y a plus cette ambiance !” Autre grief, le fait que le classement se fasse différemment. “Aupa-

ment qui les différencie est l’expérience en concours. Pour Jacques, c’était le 22 ème salon alors que Jean-François vivait son baptême du feu. “Lorsque nous avons fait le concours dépar- temental, j’ai dit à Jean-Fran- çois que la prochaine fois que j’emmenais sa vache dans la bétaillère, c’était pour le salon de l’agriculture” se remémore le plus ancien. Chose promise, chose due. Retenue, Victoire part avec Vedette. Direction Paris. Les deux éleveurs font le voyage ensemble depuis la Chevillot- te. Ils vont vivre le salon, la ten- sion puis la consécration. “Voir autant de monde, je n’en suis pas revenu, dit Jean-François. Les gens posaient des milliers de questions.” Son premier salon démarre fort. “J’étais stressé la nuit lorsque je préparais Vic- toire” avoue-t-il. Même avec l’expérience, Jacques Boillin n’était pas plus sereinmais avait tout prévu : “On avait apporté

notre foin. Celui du salon n’est pas bon.” Une fois le passage devant le jury, la pression retom- be avant l’arrivée du résultat. Vedette remporte un nouveau prix et Victoire une médaille d’argent. Les deux agriculteurs sont ravis à la différence près que Jacques Boillin regrette la

ravant, trois juges parcouraient la France et venaient voir les bêtes. Ils avaient déjà une idée.” Tout ceci est terminé. Qu’importe, le salon parisien demeure une excellente vitrine pour son cheptel. “Disons que cela permet de mieux vendre un mâle. Une femelle, on garde” sou-

ADAM-LÈS-VERCEL

Désengagement de l’État

Comtois : la difficile remise en question des étalonniers privés Le désengagement progressif des haras ouvre de nouvelles perspectives aux prestataires privés qui, faute d’une volonté collective, restent campés sur leurs habitudes. Un peu trop au goût de leur président François Perrin.

L es changements qui se profilent à travers la restructuration des haras nationaux ne sont pas sans conséquences sur la filiè- re du cheval comtois. En Franche-Comté, cela se tra- duit cette année par la ferme- ture de la station d’Arçon et le recentrage de l’étalonnage public sur les centres tech- niques les plus importants com- me celui duRussey sur leHaut- Doubs ou de Brevans dans le Jura. La saison de monte s’étale de mars à juillet. Maintenir les petites unités avec les charges financières induites ne cor- respond pas aux objectifs de la fameuse révision générale des politiques publiques qui touchent toutes les adminis- trations. L’arrêt du site d’Arçon où l’on inséminait une centai- ne de juments par an s’inscrit dans cette logique. “Les haras tentent de proposer la syn- chronisationdes chaleurs.Mais la plupart des éleveurs ne sont pas favorables à cette technique. Beaucoup sont encore réticents à l’idée d’injecter des hormones dans une filière où la plupart des poulains finissent en pro- duction bouchère” , indique François Perrin qui préside l’association nationale des éta-

lonniers privés en race com- toise. La structure rassemble 40 à 45 adhérents dont les 3/4 interviennent enFranche-Com- té. Elle réalise pratiquement les 2/3 des étalonnages et tra- vaille en bonne entente avec les haras qui assurent le res- te en procédant uniquement par insémination artificielle. “On se dirige vers le transfert de l’étalonnage public au sec- teur privé” , poursuit François Perrin qui voit là une belle opportunité de développement pour l’association. À la ferme- ture d’Arçon, il avait d’ailleurs suggéré l’idée d’installer un jeune sur le secteur. “Mais le bureau n’a pas suivi” , regret- te-t-il. Plusieurs raisons expliquent selon lui cette difficulté de s’affranchir de la tutelle des haras. L’étalonnage privé relè- ve souvent d’une activité com- plémentaire et saisonnière.Au sein de l’association, il est, par exemple, le seul à exercer à temps plein en étant proprié- taire de 70 chevaux. La pro- fession est vieillissante et ne tient pas forcément à boule- verser ses habitudes. “Les haras ont donné les orientations pen- dant deux siècles et aujour- d’hui, c’est l’inverse qui se pro- duit. L’association n’a pas

forcément saisi l’aubaine. Les privés vendent aussi des éta- lons aux haras. Le prix moyen est d’environ 5 700 euros. Si on perd cette vente, on perd aussi le prix référence. Dans ces cir- constances, onpeut comprendre qu’ils souhaitent que la situa- tion perdure car avec un prix forfaitaire de 140 euros par saillie, l’étalonnage ne dégage pas une plus-value phénomé- nale.” Tradition encore très vivace au berceau de la race comtois, l’étalonnage privé est donc à la croisée des chemins. S’il n’effectue pas sa remise en question,FrançoisPerrin craint de voir arriver des coopéra- tives de sélection génétique bovine. “Elles en ont lesmoyens techniques et humains même s’il ne s’agit que d’un marché plus modeste. 13 500 juments sont saillies chaque année par des étalons comtois.” Autre hypothèse plausible avec des éleveurs prêts à reprendre eux- mêmes le flambeau, comme cela s’observe dans d’autres régions. Avec 13 500 juments saillies chaque année, la race comtoi- se reste toujours et de loin la première race de trait fran- çaise. F.C.

Dans le HAUT DOUBS, pour construire une maison,

nous irons tous HAUTBOIS !

L a société Haut Doubs Créer Batir vient de créer une gam- me de maisons à ossature bois, économiques et éco- logiques. On peut habiter une mai- son respectueuse de l'environnement, et construite en un temps record, pour un budget compris entre 145 000 et 155 000 euros*. Qui dit mieux ? En plus, cesmaisons peuvent béné- ficier de la fameuse norme NF Hau- te Qualité Environnementale. Installée depuis 3 générations à Morteau, la société Haut Doubs Créer Bâtir n'en est pas à sa pre- mière innovation : elle a participé à la création de la gamme de mai-

sons PRIM'TEMPS (gamme de maisons sur catalogue à partir de 100 000 euros, une idée qui s'avère idéale dans ces périodes de cri- se), et notre constructeur du haut Doubs a également été l'un des premiers à obtenir la norme NF HQE (Haute Qualité Environne- mentale). Avec les maisons HAUT- BOIS, Haut Doubs Créer Batir a compris qu'il fallait faire des éco- nomies d'énergie, de préserver la planète et surtout de construire sa maison sans hypothéquer son ave- nir et ses finances. Une idée qui séduira nombre d'habitants de la région, surtout parmi les jeunes ménages.

François Perrin, le président de

l’association nationale des étalonniers comtois, regrette vivement le manque d’engagement de ses troupes dans la libéralisation du marché de l’étalonnage qui se profile à l’horizon.

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