La Presse Pontissalienne 112 - Février 2009

LE DOSSIER

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P ÔLE TECHNICO - LOGISTIQUE Les coulisses Quand l’hôpital se modernise, l’intendance suit le mouvement Le médical ne pourrait fonctionner sans le soutien logistique, chaîne de distri- bution méconnue mais indispensable au moteur hospitalier. Coup de projecteur.

L a logistique rassemble tous les services de sup- port : cuisine, lingerie, transports, magasin et entretien. En moyens humains, cela représente 65

le responsable du pôle qui est également directeur-adjoint de l’hôpital. Grâce à ces équipes, l’établissement fonctionne pra- tiquement de façon autonome. La direction a toujours tenu à conserver, par exemple, une cuisine en liaison chaude. “C’est plus complexe à gérer mais les plats cuisinés maison sont de meilleure qualité.” À la linge- rie, si le lavage est confié à l’U.N.A.P., le pliage, repassa- ge, distribution et entretien s’effectuent encore en interne. Toutes les commandes, à l’exception des produits phar- maceutiques, sont d’abord réceptionnées au magasin cen-

équivalents temps plein. Le pôle intègre aussi une ving- taine d’agents chargés des tra- vaux techniques. “On a tous les corps de métier du bâti- ment” , précise Jean-Noël Gras,

Les cuisiniers préparent 930 repas chaque jour ou 339 300 chaque année. À titre indicatif, l’hôpital “consomme” annuellement 4,1 tonnes de beurre, 6,9 tonnes de pommes de terre.

S YNDICALISME 1/3 du personnel Craintes autour des emplois contractuels Les représentants de l’intersyndicale poin- tent du doigt ce statut précaire et s’inquiètent de la dégradation des conditions de travail dans certains services.

Zoom Finances : la course à l’équilibre budgétaire L e budget de fonctionnement de lʼhôpital avoisine les 60 millions dʼeuros. Sur lʼexercice 2007, le déficit dʼexploitation sʼélevait à 1,7 million dʼeuros. “On essaie bien entendu de réduire ce déficit. On note déjà une améliora- tion en 2008, signe que les investissements commencent à payer. La situation n’est pas catastrophique mais impose d’être vigi- lants” , observe Jean-Noël Gras qui sʼoccupe aussi des finances. La stratégie de redressement passe par le développement de lʼactivité. “On va lancer des consultations avancées sur le Pays Horloger dans cette optique.” Le centre hospitalier compte aus- si travailler plus grâce au pôle mère-enfant, à lʼouverture pro- chaine de lʼhôpital de jour et de lʼendoscopie. Le développement de la chirurgie ambulatoire laisse aussi espérer plus dʼactivité. “On travaille sur la recodification des actes en vue de générer des recettes supplémentaires. Avec tous ces éléments, on peut parvenir à l’équilibre sur l’exercice 2009.”

ger du temps pour les soignants qui n’auront plus à venir s’approvisionner eux-mêmes au magasin. “On va fonction- ner sur le principe de com- mandes cumulées et informa-

Q u’ils soient C.G.T., F.O. ou C.F.D.T., tous approu- vent le bien-fondé de la modernisation de l’hôpital. “Le projet d’établissement traduit un vrai dynamisme. De ce fait, on apprécie d’autant plus la poursuite des investissements. Chacun de nous ne peut que se satisfaire, par exemple du maintien de la cuisine en liai- son chaude” , souligne Damien Grandvoinet de la C.G.T. qui s’exprime au nom de l’intersyndicale. Le jugement sur le devenir des contractuels est beaucoup moins conciliant. Les salariés ne bénéficiant pas du statut d’agents titulaires ou stagiaires représentent en effet près d’1/3 de l’effectif hospitalier. Le per- sonnel dans les services sécu- rité, incendie, logistique, infor- matique est la plupart du temps recruté en C.D.D. Cer- tains le sont parfois depuis plusieurs années. “Si les titu- laires du service de chirurgie de Champagnole sont mutés à Pontarlier, ne vont-ils pas prendre les postes des agents contractuels ? Tout le monde sait bien qu’il est également beaucoup plus complexe de vivre sereinement quand on occupe un emploi précaire. La réforme hospitalière, en se rap- prochant du fonctionnement du privé, ne va pas dans le sens d’une sécurisation de l’emploi. Elle prône le retour à l’équilibre budgétaire, mais à quel prix ?” , s’interroge un autre repré- sentant syndical. Autre problème évoqué, la ges- tion du personnel en psychia- trie ou en gériatrie qui pose

des soucis de planning. “Le rapport d’activité réalisé par le médecin du travail de l’hôpital pointe du doigt les mauvaises conditions de tra- vail, la souffrance morale, le stress, l’anxiété qui règne dans ces services. L’idée a même été suggérée de lancer un audit sur la question.” L’intersyndicale sera égale- ment particulièrement vigi- lante sur les conséquences de l’ouverture de l’unité d’hospitalisation de très cour- te durée (U.H.T.C.D.) aux urgences. “Ce service va fonc- tionner sur des roulements de 12 heures d’affilée mais rien n’a encore été défini au niveau des récupérations, des pauses, des repas…” Les représentants syndicaux dénoncent aussi les travers de l’organisation en pôles qui contraignent les chefs de pôles à assurer des mis- sions administratives et comp- tables très éloignées de la ges- tion purement médicale. “On observe déjà plusieurs chan- gements à la tête sur certains pôles.” Les trois syndicats ont voté contre l’état prévisionnel des dépenses et des recettes. “On désapprouve la stratégie qui vise à combler les déficits en se séparant du patrimoine immobilier. En 2008, l’hôpital a vendu plusieurs fermes qui lui avaient été léguées en dons.” Tous ces représentants du per- sonnel souhaitent en conclu- sion le retour à un mode de fonctionnement en phase avec les missions inhérentes à l’hôpital public.

tral. Une dizaine de personnes s’occupent de la livraison des repas et du linge à l’hôpital et dans les structures annexes. Le nettoyage de toutes les parties communes et des locaux en dehors de la chambre

tisées qui seront distribuées par le ser-

Optimiser les achats et les flux logistiques.

vice transport.” L’optimisation

s’appliquera aussi au circuit des déchets avec l’installation de locaux intermédiaires dans chaque service où le personnel sera

sensibilisé à l’amélioration du tri. Le traitement des déchets infectieux étant beaucoup plus onéreux que celui des déchets classiques qui partent à l’usine d’incinération.

du patient, c’est l’affaire des agents d’entretien des sols. La réorganisation de la logis- tique est en cours. Objectif : optimiser les achats et les flux logistiques de manière à déga-

Les représentants de l’intersyndicale estiment que la réfor- me ne va pas dans le sens de la sécurisation de l’emploi.

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