La Presse Pontissalienne 112 - Février 2009

14 LE DOSSIER

Beaucoup de projets mais pas assez de psychiatres P SYCHIATRIE Extension de 15 lits Le territoire de santé souffre d’un manque de structures susceptibles de répondre à l’augmentation de l’activité. À cette insuffisan- ce, s’ajoute un gros problème de recrutement.

L’opération vitale : maintenir toutes les spécialités C HIRURGIE 13 chirurgiens

L’activité chirurgicale se porte plutôt bien. Elle peut encore pro- gresser sous réserve de maintenir un pôle attractif et compétent.

plaindre jusqu’à présent de l’évolution de son activité chi- rurgicale. L’hôpital a d’ailleurs réalisé un bon coup en recru- tant il y a 5 ans la plupart des praticiens qui exerçaient à la clinique. “On est venu non pas par intérêt personnel mais plu- tôt dans l’idée de rester fidèle, de rendre service aux gens d’ici” , justifie Laurent Guerder qui faisait partie du voyage com- me Bernard Bou. Ce renfort a incontestablement “boosté” la dynamique du pôle chirurgie. Lequel est plutôt bien pourvu en hospitalisation. “Onmanque juste de chambres particulières. L’hôpital va remédier au pro- blème d’ici deux ou trois ans.” Le plateau technique est lui aussi à la hauteur. 13 chirur- giens utilisent aujourd’hui les 5 blocs. En juin, deux nouvelles salles d’opération vont ouvrir. De quoi mieux réguler l’activité. “On serait trois dans chaque spécialité que ce ne serait pas du luxe. Car il y a le potentiel.” L’un et l’autre en sont convain- cus pour le pratiquer au quo- tidien. Ils opèrent des patients qui habitent bien au-delà du territoire de santé. “Pontarlier peut se muscler dans l’avenir, c’est certain. Le grand défi sera peut-être de recruter et de conserver des chirurgiens com- pétents en leur offrant de bonnes conditions de travail. Et si l’on veut maintenir des praticiens sur Pontarlier, il faut conser- ver toutes les spécialités. C’est vital” , estime Laurent Guer- der. Et Bernard Bou de conclu- re : “L’évolution de l’hôpital dépendra aussi de ce que les Pontissaliens voudront bien en faire.” Un peu comme ces épi- ceries de village qu’on s’étonne de voir disparaître mais qu’on n’utilise qu’en cas de dépan- nage.

A vec le pôlemère-enfant, la chirurgie est le deuxième pôle sans tête. Laurent Guerder, l’urologue, a préféré se démettre de cette fonction dans laquel- le il ne se reconnaissait pas. “D’une part, les règles de cette nouvelle organisation engagée depuis trois ans sont encore très floues et mal définies, je préfé- rerais attendre les décrets d’application. D’autre part, je suis d’abord chirurgien et ça m’était très difficile d’assumer

très compliquée àmettre en pla- ce à l’échelle des C.H. qui sont déjà confrontés au manque de

les charges de responsable de pôle.” Lui, comme son confrè- re Bernard Bou, spécialisé en

E n trois ans, le nombre de psychiatres est passé de 6 à 2 au Grand Vallier. Un seul départ en retraite sur les 4. Il y a, comme qui dirait, unmalaise. Petit pôle dans une petite ville, la conjonction explique cette désaffection. “Les astreintes sont forcément plus nombreuses et le candi- dat doit être prêt à une activi- té diversifiée” , explique Cathe- rine Daillet-Martin, l’un de deux médecins-chefs du pôle où exerce aussi un généraliste. 15 et 20 lits et 8 places en hos- pitalisation de jour. “On a de plus en plus de demandes, d’où la nécessité de renforcer cette capacité d’accueil” , justifie Réja- ne Simon, cadre supérieur de santé. Cette augmentation de l’offre va se décliner sous plu- sieurs formes. Par le dévelop- pement de l’hospitalisation à domicile en vue d’éviter ou de réduire le temps d’hospitalisation en établisse- ment. Par l’agrandissement en 2010 du Grand Vallier avec la Ouvert depuis 1998, le GrandVal- lier abrite deux ser- vices d’hospitalisation de

création d’un troisième servi- ce comportant 15 lits d’hospitalisation de courte durée. Cette extension est des- tinée notamment à mieux répondre à l’accueil des urgences. “On va développer des partenariats avec ce pôle et celui de la gériatrie.” Autre priorité, la création d’une Maison Relais de 12 apparte- ments à Pontarlier. Ce projet s’appuie sur une structure por- teuse, à savoir l’association co-Psychiatriques (C.M.P.) sur les cantons deMouthe et Levier qui viendraient compléter ceux de Pontarlier et Morteau. “On était encore 6 à l’époque où ces projets ont été définis. Ils res- tent toujours d’actualité mais la mise en chantier de certains est forcément tributaire du recrutement de psychiatres. On aimerait, par exemple, remettre en fonction l’hôpital de jour de Morteau qui est en sommeil faute de praticiens pour s’en occuper.” “Les Invités au fes- tin”. Le program- me d’actions ne s’arrête pas là. Il est envisagé à plus long terme de créer deux CentresMédi-

chirurgie viscérale, ne nient pourtant pas l’intérêt d’un rappro- chement direction- médical. “Le bon côté de la réforme, c’est ce décloisonnement” admet Bernard Bou. Ils sont plus sceptiques sur le principe

praticiens. C’est plus facile à réaliser dans un C.H.U.” Selon eux, l’activité doit préva- loir sur la gestion des pôles. “Et l’activité, c’est d’abord des médecins compétents. Une obli- gation, si l’on veut affronter la “concur-

En juin, deux nouvelles salles d’opération.

rence” , poursuit le docteur Bou. Pontarlier n’a pas trop à se

d’autonomie des pôles médi- caux. “Cette organisation est

Le nombre de psychiatres est passé de 6 à 2.

Bernard Bou et Laurent Guerder estiment que l’avenir de l’hôpital réside dans sa capacité à développer encore l’activité.

P ÔLE MÉDICO - TECHNIQUE

De l’hygiène aux appareils les plus perfectionnés

La transversalité au service des patients Le pôle médico-technique réunit les prestataires de ser- vices à l’intérieur de l’hôpital. Diversifié dans ses compo- santes, il est aussi varié dans ses missions et ses projets.

restructuration programmé à plus long terme. Au service Imagerie médicale, la radiologie va se mettre au P.A.C.S. Avec ce système de transport et de stockage d’images, on entrera dans l’ère de la radio- logie sans film.Autre gros investissement à venir, l’acquisition d’un nouvel appa- reil I.R.M. (Imagerie par Résonance Magnétique) dernière génération. Le labo- ratoire d’analyses dirigé par Martine Bon- nin, également chef du pôle médico-tech- nique, s’implique dans le casse-tête de l’identito-vigilance qui permettra de sai- sir une identité unique par patient. “Cela peut sembler anodin mais c’est beaucoup plus complexe qu’on ne l’imagine. La for- malisation d’une saisie identique favori- sera le croisement du dossier patient unique” , confie Martine Bonnin qui cogi- te sur ce projet d’identité avec d’autres collègues au sein d’un groupe de travail régional.

O bligation réglementaire imposée à tous les hôpitaux, la mise en pla- ce des pôles est loin d’être éviden- te et d’autant plus quand il s’agit de regrouper le laboratoire d’analyses,

des malades. L’équipe d’hygiène inter- vient à Pontarlier et dans les maisons de retraite et les hôpitaux locaux de Levier, Mouthe, Morteau, Nozeroy. Seul service qui n’a pas encore bénéficié d’une réno-

vation, la pharmacie de l’hôpital se modernise néan- moins dans son fonctionne- ment. C’est elle qui gère par exemple l’unité de produc- tion des traitements anti- cancéreux installée au ser-

l’imagerie médicale, la phar- macie. Ce pôle médico-tech- nique sera probablement amené à disparaître au pro- fit d’une autre redistribu- tion. Mobilisant 54,5 équivalents

L’informatisation du circuit du médicament.

L’établissement du Grand Vallier se révèle plus chaleureux qu’il n’y paraît. On y trouve même un petit salon de coiffure présenté par Réjane Simon à droite en compagnie de Maryline, aide-soignante et coiffeuse au besoin.

vice de chimiothérapie. L’informatisation du circuit du médica- ment figure au menu des actions priori- taires en attendant le grand chantier de

temps plein, il comprend également les services biomédical et d’hygiène. Le pre- mier s’occupe du matériel technique uti- lisé dans le diagnostic et le traitement

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