La Presse Pontissalienne 111 - Janvier 2009

La page du frontalier

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B ANDE FRONTALIÈRE Quatre objectifs Mêmes soucis, mêmes atouts, même combat pour les Pays frontaliers Réunis début décembre à Pontarlier, les Pays Horloger, du Haut-Doubs et du Haut- Jura choisissent de travailler sur les thématiques spécifiques à l’espace frontalier.

L a démarche annonce-t- elle la naissance d’une structure qui viendrait se superposer à celles déjà en place ? “Non, tient à rassurer Patrick Genre, le président du Pays du Haut-Doubs. Il ne s’agit pas de créer une strate supplémentaire. C’est seule- ment une volonté de se retrou- ver, de se réunir en utilisant les moyens existants.” L’idée de cet espace frontalier procède d’une envie commu- ne d’instaurer une dynamique d’échanges entre ces trois Pays qui partagent le même envi-

ronnement géographique. “On se positionne dans une logique de massif avec trois structures

soit 18 % de la surface de la Franche-Comté. En terme d’image, l’impact est certai-

Trois pays, trois présidents portés par la même volonté personnelle et politique de travailler ensemble. Annie Genevard, la présiden- te du Pays Horloger, voit dans cette stratégie de reconnais- sance de l’espace frontalier, un moyen de peser davantage vis-à-vis des autres collectivi- tés territoriales, étatique et européenne.

nement beaucoup plus fort car la bande fron- talière englobe les ter- ritoires les plus emblé- matiques de la montagne jurassien- ne. Cette notoriété se retrouve dans les acti- vités agricoles, tou- ristiques mais égale- ment dans d’autres branches économiques

qui se conçoivent comme des orga- nismes de projets et non pas unique- ment comme des boîtes distributrices de subventions” , précise Jean- Gabriel Nast, le pré- sident du Pays du Haut-Jura. Cet espace fronta-

Cet espace frontalier rassemble 143 000 habitants.

lier rassemble 143 000 habi- tants et s’étend sur 2 900 km 2 ,

liées à des savoir-faire ances- traux : horlogerie,micro-méca- nique, lunetterie. Les trois pays regroupent par exemple 20 % des emplois industriels franc-comtois, soit 15 000 per- sonnes. “C’est l’équivalent du site de Peugeot sur Sochaux- Montbéliard, juge utile de rap- peler la présidente du Pays Horloger Annie Genevard en ajoutant : le sens de notre démarche vise à développer une solidarité territoriale avec des atouts comparables et des difficultés voisines.” Se fédérer également pour peser davantage dans la recon- naissance de cet espace fron- talier et mieux le défendre vis- à-vis des collectivités territoriales, gouvernemen- tales et européennes. La stra- tégie se décline entre quatre axes.Maintien du tissu indus- triel et des activités écono- miques, formation, communi- cation-mobilité, et le déploiement des services à la population. Et la Suisse dans tout ça ? “On a déjà beaucoup d’atouts dans notre jeu et la Suisse en fait partie. Mais on tient aussi à défendre nos industries, nos pays, nos savoir-

faire.” Le projet porté par le Conseil régional de parc natu- rel régional du Doubs et ses conséquences sur l’avenir du Pays Horloger et le position- nement du pays du Haut- Doubs ne risque-t-il pas de changer quelque peu la don- ne ? Qu’importe la dénomi- nation, la volonté de fonc- tionner ensemble demeurera selon Annie Genevard. Rien n’est encore officielle- ment défini sur la place et le rôle qu’occuperont le Pays du Haut-Doubs et sa capitale pon- tissalienne dans ce dossier. “On souhaite au moins être associé à la réflexion” , inter- vient Patrick Genre en annon- çant l’intention de program- mer d’autres rencontres autour de cet espace frontalier et pour- quoi pas de mettre en place des commissions à vocation économique et sociale. Fin du débat. F.C.

“Ces trois structures se conçoivent comme des organismes de projet”, note Jean-Gabriel Nast, le président du Pays du Haut-Jura.

Zoom L’agglomération transfrontalière mise sur la formation Mise en place en novembre 2006, cette entité franco-suisse regroupe les villes de Morteau, Villers-le-Lac, Le Locle et La Chaux-de-Fonds. Elle vient de se doter dʼune plateforme de for- mation professionnelle. “On a fait le bilan du C.A.P. horloger qui existe depuis 15 ans à Morteau. À partir de cette initiative ponc- tuelle, on va développer à travers cette structure un programme de formations qui répond aux besoins des entreprises situées à lʼintérieur de cette agglomération transfrontalière”, explique Fran- çois Girod, délégué territorial du Conseil régional de Franche- Comté, qui, ayant la compétence de la formation, fait partie du comité de gestion des Fonds Interreg qui serviront au finance- ment de cette plateforme.

Les trois Pays représentent ensemble 20 % des emplois industriels de la Franche-Comté, autant que chez Peugeot.

“La dynamique d’un territoire repose aussi sur sa ressource éducative”, explique François Girod, chargé de mettre en place cette plateforme de formation.

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