La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

BESANÇON

La Presse Bisontine n°99 - Mai 2009

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INTERVIEW

Le foot et les affaires Vincent Diaz : “Je n’ai jamais dit

que la ville était responsable”

L a Presse Bisontine : L’Olympique de Marseille annon- ce qu’il refuse la part financière qui lui revenait lors des 1/32 èmes de finale de la Coupe de France. C’est une bonne nouvelle pour votre club, pour sa santé finan- cière. Était-ce prévu ? Vincent Diaz : Oui, c’était prévu. L.P.B. : Un club de Ligue 1 qui tient parole, c’est rare… V.D. : C’est tout à leur honneur mais cela se pra- tique assez souvent lorsqu’une équipe de Ligue 1 rencontre une équipe plus faible. C’est de cou- tume. L.P.B. : Quel est le montant “offert” ? V.D. : Il s’agit d’un montant d’environ 60 000 euros après la déduction des frais de sécurité ou le déplacement des joueurs marseillais que nous avons payé. L.P.B. : C’est une bonne nouvelle ! V.D. : Disons que c’était une étape dans le dérou- lement de la saison mais nous pensons au cham- pionnat et on espère monter en fin de saison en National. L.P.B. : Pensez-vous que votre équipe a les moyens d’y accéder ? Vous avez été critiqué pour avoir choisi le même groupe que l’année dernière. Que répondez-vous ? Président du B.R.C. foot, Vincent Diaz évoque ses relations avec la ville de Besançon et coupe court aux fausses rumeurs, notamment celle concernant la responsabilité de la municipalité dans le budget du club. Responsable d’une société de rachat de crédits à Roche-Novillars, il perçoit la crise de près. Rencontre.

clubs, il y a des responsabilités, qu’on le veuille ou non. L.P.B. :Peut-on imaginer un partenariat avec le F.C. Sochaux, club historiquement concurrent ? V.D. : Les relations sont très bonnes avec Sochaux qui reste le club de phare de la région. Le B.R.C. doit être le deuxième club en Franche-Comté. Nous avons des éducateurs de qualité et je ne vois pas pourquoi nous ferions un partenariat. L.P.B. : Guy Roux, ancien entraîneur, fait une campagne de publicité pour votre société Créditec, spécialisée dans le rachat de crédits. Il a l’étiquette d’une personne qui sait gérer son argent. Est-ce une bonne image ? V.D. : Oui, je le pense et je suis très admiratif de ce monsieur car sa carrière est irréprochable. Le jour où m’a proposé la communication, j’ai sauté sur l’occasion même si je ne le connaissais pas plus que cela. L.P.B. : En période de crise, les sociétés de rachat de cré- dits comme la vôtre ont-elles le vent en poupe ? V.D. : Effectivement au point de vue du travail, nous avons beaucoup plus de demandes mais le problème reste l’aboutissement des dossiers, car avec la crise, c’est assez difficile d’obtenir un cré- dit. L.P.B. : Le gouvernent demande plus de régulation de ce marché. Est-ce un effet d’annonce selon vous ? V.D. : Je suis un intermédiaire en opération de banques, c’est le terme, c’est-à-dire que je mets en relation des clients avec des banques. Le pro- blème des banques nous échappe mais nous pou- vons dire qu’elles sont devenues beaucoup plus prudentes. L.P.B. : Les Français deviennent véhéments face aux ban- quiers. Comment est perçu votre métier ? V.D. : Le ressenti que j’ai, c’est au moment où j’ouvre le courrier : des clients dont nous avons réussi à résoudre les problèmes financiers nous disent “merci.” Les personnes sont satisfaites car le rachat de crédits permet d’avoir moins à rembourser à la fin du mois. L.P.B. : Quel est le profil de vos clients ? Beaucoup de Bisontins sont-ils concernés ? V.D. : Les gens qui viennent ne sont pas forcé- ment au fond du trou : ce sont des accidentés de la vie, des personnes à la retraite, des enfants qui grandissent mais aussi des personnes qui se rendent compte que leur revenu baisse ou bien que les charges augmentent. Ce ne sont pas des gens surendettés mais endettés. J’ai environ 20 % de mes clients qui sont des Francs-Com- tois. Et Besançon n’est pas épargné. L.P.B. : Le rachat de crédit est-il une solution intermédiaire pour passer la crise ? V.D. : C’est en tout cas une solution avant le sur- endettement. Propos recueillis par E.Ch.

Vincent Diaz dirige également l’enseigne Créditec, spécialisée dans le rachat de crédits.

de l’affiche de Coupe de France, nous aurions pu remplir un stade de 25 000 personnes. Je me mets à la place des collectivités pour prendre la décision de construire un stade important : ce n’est pas facile mais je crois que nous sommes à notre niveau. L.P.B. : Vous ne demandez plus rien aujourd’hui ? V.D. : Je sais qu’il y a une crise aujourd’hui et qu’il ne faut pas trop être exigeant. L.P.B. : Vous aviez dit par voie médiatique que la Ville de Besançon était “responsable des difficultés financières du club.” Confirmez-vous ? V.D. : Je n’ai jamais dit cela ! Et ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. J’en profite pour remettre les choses au clair : la ville de Besan- çon a toujours joué le jeu avec notre club.

V.D. : Des raccourcis sont trop vite faits. Le foot est médiatique, tout le monde s’y intéresse… L.P.B. : Être président de club ne semble pas simple. Vous confirmez ? V.D. : J’ai repris le club en juillet en 2006. Un des grands moments reste le tirage au sort contre Marseille. C’est un bon souvenir. L.P.B. : Et le pire souvenir… V.D. : Lorsque j’ai repris le club en juillet 2006, je me suis demandé si j’avais pris la bonne déci- sion après avoir découvert les difficultés finan- cières. L.P.B. : Vous avait-on caché des choses ? V.D. : Je n’irai pas jusque-là mais en tout cas, on ne m’avait pas tout dit et notamment les fortes difficultés financières. Dans le foot, le haut niveau n’est pas seulement la L1. Même dans les petits

V.D. : Je suis confiant pour l’accession mais comme dit le proverbe : “C’est à la fin de la foire que l’on compte les bouses” (sic). J’ai pris en début de sai- son la décision de conserver le même effectif. Nous ferons alors les comptes à la fin de l’année afin de savoir si c’était une bon- ne ou une mauvaise décision. L.P.B. : Y a-t-il de place pour le foot à Besançon. Vous avez dénoncé le côté obsolète du stade Léo-Lagrange. Le dénoncez-vous encore ? V.D. : On a un stade qui peut cor- respondre à notre niveau. C’est sûr que si l’on prend l’exemple

“On a un stade qui peut correspondre à notre niveau.”

L.P.B. : Comment expliquer cette incompréhension alors ?

INTERVIEW

Le foot et les affaires Le journaliste malmené soutenu par un collectif de 60 confrères

Ce qui n’aurait pu être qu’un incident insignifiant a tourné en feuilleton médiatico-judiciaire qui doit arriver à son terme sous peu. La plainte de Claude Mislin est instruite par le parquet de Dijon.

ment sur la voie publique. Même lors- qu’il met en scène des policiers dans l’exercice de leurs fonctions. Pour désamorcer le début de polémique né de ce feuilleton, l’enquête a été confiée au parquet de Dijon suite à la plainte déposée par le journaliste. J.-F.H. L’épilogue de cette course- poursuite a été immortalisé par le journaliste qui sera interpellé quelques instants plus tard (photo Claude Mislin).

A lors qu’il passait par là le 30 mars dernier, appareil photo en ban- doulière comme tous les jours, le journaliste bisontin Claude Mislin (reporter au Pays et pour le site macom- mune.info) est confronté à l’arrestation d’un chauffard au centre de Besançon, vers l’office de tourisme. Réflexe de pro- fessionnel, il arme son appareil et prend quelques clichés de cette scène mou- vementée. Piqués au vif, les policiers se précipitent sur lui et lui arrachent

son instrument de travail. Jusque-là, toutes les versions concordent. Sauf qu’ensuite, chacune des deux par- ties y va de sa version. Selon Claude Mislin, cette interpellation “est vio- lente” , il est conduit au commissariat, on lui refuse la présentation de sa car- te de presse. Selon la police, M. Mislin “aurait refusé de se présenter et sans raison, de reculer conformément aux consignes de sécurité imposées par les policiers intervenants alors que le chauf-

fard était considéré comme dangereux.” Claude Mislin a fini par se résoudre à porter plainte “pour défendre l’honneur de notre métier.” Derrière ce fait divers se dissimule une question à laquelle le préfet du Doubs a fini par devoir répondre au collectif d’une soixantaine de journalistes régio- naux qui s’est constitué après les faits : oui, tout citoyen, fût-il journaliste ou non, a le droit de prendre des photos lorsqu’il se trouve confronté à événe-

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