La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

La Presse Bisontine n°99 - Mai 2009

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DES EXEMPLES D’ARNAQUE L’eau La Bisontine : “Qu’elle reste la moins chère !”

Pour les restaurateurs, “La Bisontine” est un bon produit… commercial qui permet de réaliser une marge non négligeable.

Le prix de La Bisontine pétillante varie du simple au double dans les restaurants. Les élus de Besançon ont évoqué l’idée de créer une charte avant de se raviser.

restaurants. De nombreuses villes à l’instar de Grenoble ou Annecy se disent intéressées par le concept “d’eau de ville”. “Notre but : montrer que l’eau produite par les communes est autant de qualité que l’eau en bouteille. Il y a une véritable inversion dans le mode de consommation. C’est une eau

produite par une entreprise franc- comtoise, avec des bouteilles recy- clées (…).” Le groupe Nestlé s’inquiéterait de cette concurrence. Pas sur la quantité produite mais sur la symbolique. Reste désormais à trouver le juste prix de “La Bison- tine”. E.Ch.

L ancée le 13 mai 2008, La Bisontine est un excellent cru en matière de com- munication pour la Ville de Besançon. L’année dernière, 70 000 bouteilles de cette eau pétillante ont été écoulées. “Avec les beaux jours, les ventes repar- tent” concède DavidMourot, res- ponsable du service eau à Besan- çon. Problème, certains restaura- teurs ou bars ont fait - et font toujours - pétiller les additions

l’Hôtel Mercure mais le plus souvent à 3,90 euros, comme à la Brasserie du commerce à Besançon. L’idée d’une charte qui cadre- rait son prix dans des limites proches du raisonnable en conformité avec l’éthique du développement durable tant mise en avant sur les étiquettes a été évoquée. Mais l’idée n’a pas abouti. Pourquoi ? “Une char- te ce n’est pas possible même si j’aimerais bien, dit Christophe Lime. C’est impossible car nous sommes sur le marché concur- rentiel. Entre élus, nous avons une consigne : lorsque nous allons manger dans les restaurants, on discute afin que le prix soit rai- sonnable pour ne pas perdre cet- te partie de la signification.” Avec une autorisation de 100 000 bouteilles, l’entreprise Rième vend la bouteille à 45 centimes d’euros (4 centimes sont rever- sés à la Ville de Besançon). Ce n’est donc pas une multiplica- tion par 3, 4 ou 5, habituelle- ment pratiquée sur les boissons, mais une multiplication par 9 ou 10 qui est appliquée dans les

ARGENT Un principe : la discrétion

Le cercle ou “chaîne d’argent” : l’escroquerie Miser 1 000 euros et repartir avec 8 000 quelques mois plus tard : beaucoup y ont cru. À Besançon, ils sont encore nombreux à attendre de fermer leur cercle.

cercle doivent être repourvues, ce qui relance la recherche de nouveaux dona- teurs… Le début de l’arnaque. ÀBesançon comme dans leHaut-Doubs, plus aucun cercle n’arrive à se fermer à l’heure actuelle. Sous couvert d’anonymat, Pierre (28 ans) qui habi- te Besançon, affirme que depuis neuf mois “plus rienn’avance dans son cercle. J’ai lâché 1 000 euros dans le vent” dit ce dernier. Les seuls qui ont sont repar- tis avec 8 000 euros sont les personnes à l’origine de la création du jeu. D’où l’escroquerie. À en croire les mathé- maticiens, la progression géométrique est impossible car pour continuer à fonc- tionner, elle suppose en effet de faire appel à un nombre de personnes supé- rieur à la populationmondiale ! La ven- te pyramidale est interdite en France depuis 1953. ÀBesançoncommeàBelfort,des groupes se retrouvaient dans les bars il y a enco- re quelques mois avec un principe : la discrétion. C’était parfois loin d’être le cas puisque les réunions atteignaient les 40 membres. Actuellement, ce gen- re de réunion en groupe est terminé même si certains parieurs tentent tou- jours de démarcher leurs amis ou connaissances, histoire de trouver un nouveau pigeon… lequel devra encore en trouver d’autres. Un microsystème à la Madoff vous disait-on. E.Ch.

alors que la bou- teille doit avoir “une signification de produit moins cher que les autres” analyse Christophe Lime, adjoint à l’eau et l’assainissement. Dans certains res- taurants, la bou- teille d’un litre est étiquetée à 4,50 euros, soit le prix d’une Badoit. Parfois, elle est même affichée à 5 euros comme à

5 euros la bouteille à l’hôtel Mercure.

C ela ressemble fort à la trompe- rie financière version Bernard Madoff. Sauf que dans le cas pré- sent, les personnes flouées demeurent discrètes. Elles ont joué… et souvent perdu. Arrivé il y a deux ans dans l’arrondissement deBesançon,le“cercle”

ou “chaîne d’argent” a fait perdre des milliers d’euros à de nombreux Bison- tins et Doubiens. Arrivé d’Allemagne puis de Suisse, ce jeu d’argent est simple. Un groupe de huit personnes se rencontre. Chacun apporte avec lui 1 000 euros (parfois 500). Le participant au cercle de dons cherche, parmi ses connaissances, deux personnes qui sont disposées à faire “don”. Le cercle est divisé en quatre niveaux hiérarchiques.Lorsque les huit personnes à la périphérie du cercle (ou “bulle”) ont remis leur don à celle qui est au centre (l’initiateur), celle-ci quit- te le cercle avec l’argent (8 000 euros lorsque l’on a misé 1 000). Ensuite, le cercle se scinde alors en deux. Les participants remontent d’un niveau vers le centre du cercle et cha- cun des cercles voit ainsi un nouveau centre se constituer.Chacun croit avan- cer. C’est un leurre. Les huit places devenues vacantes à la périphérie du

L E R ENOUVEAU

Les personnes se réunissent le plus souvent à domicile. Ce jeu d’argent est totalement illégal.

Les infractions en chiffres - En légère baisse. 799 infractions concernant le domaine financier et économique ont été enregistrées dans le Doubs depuis janvier 2009. 814 avaient été comptabilisées en 2008. - Lʼexplosion des infractions sur Internet. La Préfecture du Doubs ne différencie pas les infractions économiques sur Internet. Elles seraient néanmoins en forte augmentation.

- Répartition géographique des litiges (sour- ce Franche-Comté Consommateurs). Besan- çon et environs : 38 %, Doubs : 48 %, Franche- Comté : 13 %, divers : 1 %. - Résultats obtenus (source F.C. Consomma- teurs). Classé positivement 69 %, négative- ment : 8 %, stop donné par lʼadhérent : 14 %, envisagés devant la justice : 9 %. - Secteurs touchés. Téléphonie-communica- tion : 37 %, Service/S.A.V. : 24 %, Habitat : 14 %, Immobilier : 9 %, Automobile : 6 %, Assu- rance : 5 %, Banque/Crédit : 5 %, Divers : 1 %.

20 rue Bersot - Besançon Tél. 03 81 82 27 14

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