La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

LE PORTRAIT

La Presse Bisontine n°99 - Mai 2009

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PHOTOGRAPHIE Il sort son premier roman Jack Varlet, auteur d’images Jack Varlet a toujours considéré les images comme un vecteur de langage, de messages. Il utilise aujourd’hui les mots pour se livrer. Le photographe sort son premier roman et dévoile une autre facette de sa personne.

Q uatre photos jaunies glanées sur les étals d’un vide-grenier. Même époque, années trente, même auteur semble-t-il. Entre elles, certainement un lien,mais lequel ? Jour et nuit JackVarlet a tenté de recons- tituer l’histoire ces quatre images, de remplir les interstices qui relient, il en est persuadé, ces quatre clichés mys- térieux. De la fascination que ces instants éva- nouis ont suscitée sur son imaginaire, il en a tiré, après trois ans de matura- tion, son premier roman, “Neige per- due”. Lamontagne, chère à ce passionné des sommets, sert de cadre à la quête dans laquelle plonge le personnage prin- cipal du livre. La montagne, c’est aus- si là que Jack Varlet a forgé une partie de son itinéraire.

tos en cachette de mes profs, des élèves. Et comme je ne voulais pas être dilet- tante en photo, j’ai tout mis en œuvre pour devenir professionnel” raconte l’intéressé. Après un I.U.T. pub-mar- keting - pour la forme - et une année de service militaire au peloton de gen- darmerie de haute montagne à Brian- çon, Jack Varlet intègre l’école d’Arles. C’est là, dans ce temple de la photo, qu’il croise le chemin de Sebastiao Sal- gado, un des meilleurs photographes du monde. Il a le privilège de devenir son assistant pendant quelques semaines. “Salgado était docteur en éco- nomie. Il avait été envoyé dans les pays en voie de développement mais s’est vite rendu compte que les rapports de 1 000 pages qu’il écrivait sur la situation de ces pays n’avaient aucun impact. Il s’est mis à faire des photos. ça a eu un impact immédiat.” De cette “force de travail et de concen- tration” qu’était Salgado, JackVarlet a tiré l’enseignement que la photogra- phie est un art qui se travaille à la façon d’un orfèvre. Engagé auDauphiné Libé- ré à Grenoble, il tourne vite la page de la presse quotidienne : “Je trouvais de plus en plus frustrant que l’écrit passe avant le visuel et que l’on ne considère la photo que comme un élément déco- ratif. Je voulais faire de la photo autre- ment” concède le photographe qui a décidé de monter avec un associé sa

Jack Varlet a développé une véritable passion pour la montagne qui est, du coup, la toi- le de fond de son premier roman.

propre agence de communication. Gérer une société, un cadre trop rigide peut-être pour Jack Varlet qui décide alors d’être photographe indépendant : il travaille aujourd’hui pour la presse régionale magazine (Pays Comtois…), mais surtout pour la presse nationale généraliste (L’Express, Le Point…) ou spécialisée ainsi que pour l’édition. Cet esthète estime que dans la photo- graphie, c’est la lumière qui fait tout. “La photo, c’est 80 % de lumière, 20 % le sujet. Une poubelle bien éclairée peut donner une magnifique photo autant que le plus beau mannequin du monde peut donner une mauvaise photo” esti- me le Haut-Saônois installé à Voray- sur-l’Ognon.Dans son art,c’est l’émotion qui prime. “L’image, c’est de l’émotion

pure. Mais il faut apprendre à décryp- ter une photo et parfois dépasser le sta- de émotif. Tout cela, ça s’apprend” dit- il. La griffe Jack Varlet, c’est ce travail subtil sur la lumière. Cet ennemi du flash a ses sujets de prédilection, ce sont les portraits car “à travers les portraits, on touche à la pâte humaine.” À ceux qui estiment qu’une photo montrant des personnages flous est une photo ratée, il répond que “le flou fait partie de la grammaire du photographe.” Une petite frustration cependant chez cet amoureux des lettres, la furtivité des rencontres. “Quand on est photographe, on ne fait que survoler des tas d’histoires alors que l’on aimerait parfois analy- ser en profondeur les personnages que

l’on photographie.” L’écriture est sans doute le meilleur moyen qu’il a trouvé pour sonder les personnages, fussent-ils fictifs. Certai- nement a-t-il trouvé là aussi la maniè- re de se sonder lui-même. De se dévoi- ler, autrement. Jack Varlet a ajouté à son vocabulaire habituel fait de lumière, de contrastes, d’expressions humaines et d’émotions visuelles, un nouveau langage compo- sé de mots. J.-F.H. NEIGE PERDUE Jack Varlet Éditions Mon village - 19 euros www.jack-varlet.fr

Vésulien d’origine, cet homme de la plaine a trouvé dans les hauts sommets une des formes les plus abso- lues d’authenticité, de vérité brute, d’émotion. Autant de notions qui guident l’art photogra- phique dont il a fait son métier il y a 25 ans. “C’est au collège que j’ai décidé de devenir pho- tographe. En classe, je prenais des tas de pho-

“L’image, c’est de l’émotion pure.”

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