La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

ÉCONOMIE

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La Presse Bisontine n°99 - Mai 2009

VELESMES-ESSARTS Travaux publics Un petit poucet des T.P. devenu grand

Construction L’entreprise

Rocbrune intègre le

L’entreprise Heitmann tire une solide expérience de sa participation à la construction

L’entreprise Heitmann réalise encore les fossés de récupération des eaux de ruissellement le long de la L.G.V.

groupe Moyse L e groupe Moyse, construc- teur de maisons individuelles, vient dʼintégrer dans son giron la société Rocbrune, un constructeur installé à Châ- teaufarine. “C’est une entreprise sérieuse, compatible avec la nôtre” explique le P.D.G. du groupe Gérard Moyse. Lʼopportunité de lʼacquisition sʼest présentée lors du départ en retraite de Nelly Lhomme qui était responsable de Rocbrune. Cette entreprise construit une quin- zaine de maisons par an pour un chiffre dʼaffaires dʼenviron 1,5 mil- lion dʼeuros. Avec leurs prix attrac- tifs (à partir de 100 000 euros), les maisons Rocbrune sʼadressent dʼabord aux primo-accédants. Cʼest ce qui intéresse Gérard Moyse. “Cela nous permet d’avoir une gam- me de produits supplémentaires tout en augmentant notre chiffre d’affaires.” Lʼentreprise Moyse conserve le nom Rocbrune. En revanche, elle augmente la zone de commercia- lisation de ces maisons qui profi- teront du savoir faire du groupe. “Nous élargissons le territoire au Haut-Doubs, à la Bourgogne et au Nord-Est de la Franche-Comté.”

de la L.G.V. Un bagage qui aujourd’hui lui ouvre de nouveaux horizons.

L e chantier de construction de la ligne à gran- de vitesse a dopé l’activité de la société de tra- vaux publics Heitmann de Velesmes-Essarts. En moins de trois ans, l’entreprise familiale est passée de quatre à quinze salariés ! Elle a inves- ti dans des engins, dont des pelleteuses. Aujour- d’hui encore, alors que les terrassiers qui ont ache- vé leur mission commencent à se retirer du chantier, elle a toujours deux personnes sur la ligne et deux pelles.Ces professionnels réalisent sur le lotA4 une grande partie des fossés de récupération des eaux de ruissellement qui bordent la L.G.V. Une opéra- tion qui s’inscrit dans la continuité des travaux d’assainissement qu’elle a pu faire jusque-là.

“Ces trois dernières années, 30 % de notre chiffre d’affaires provenait de la L.G.V.” indique David Heit- mann qui le 1 er août 2008 a succé- dé à son père Jean-Claude au pos- te de gérant de la société. “Pour une entreprise comme la nôtre, un pro- jet tel que celui-ci est sensationnel” ajoute Jean-Claude Heitmann qui avant cela ne s’était jamais frotté aux grands travaux. “Un projet com- me celui-ci vous donne une lisibi- lité sur trois ans. Pendant ce temps vous pouvez investir” observe David Heitmann. La société de Velesmes- Essarts l’a fait à chaque fois qu’il le fallait. “J’ai toujours dit oui aux sollicitations des donneurs d’ordres admet Jean-Claude Heitmann. Le

“J’ai toujours dit oui.”

problème est que cette situation ne dure qu’un temps : celui du chantier. Dans la région de Mont- béliard, des entrepreneurs qui avaient investi pour les besoins de la L.G.V. se retrouvent aujour- d’hui à la tête d’un parc de machines qui leur res- te sur les bras. Une fois que le train est passé, il faut compenser la perte du chiffre d’affaires de la ligne à grande vitesse en allant chercher de nou- veaux chantiers. L’entreprise Heitmann n’a pas subi ce revers com- me peuvent le vivre d’autres locaux du T.P. “Tout d’abord, nous avons toujours continué de répondre aux appels d’offres en plus d’être présent sur la L.G.V. Comme nous avons investi dans le maté- riel et dans les compétences humaines, nous avons

pu nous présenter sur des chantiers publics plus importants” explique Jean-Claude Heitmann. La Ville de Besançon est devenue un client impor- tant pour l’entreprise de Velesmes-Essarts. “Nous avons par ailleurs l’expérience de la L.G.V. qui nous aide dans l’organisation des chantiers et dans la méthode de travail” termine David Heitmann. Si cette société continue à s’investir sur le mar- ché local, elle est devenue très mobile. Le cas échéant, elle est prête à déplacer des machines et des hommes sur le chantier de construction de la future ligne T.G.V. Tours-Bordeaux. Une fois qu’on a goûté aux grands travaux, il devient dif- ficile de s’en passer. T.C.

BESANÇON Création d’un “club au féminin” “Amenons les femmes à prendre conscience de leurs qualités” Félicita Gala est la présidente du centre de perfectionnement des chefs d’entreprise (C.P.C.E.). Elle vient de lancer le “club au féminin pour oser exprimer son leadership”. Féminisme ? Pas du tout répond l’intéressée.

L a Presse Bisontine :Pourquoi ce club 100 % féminin ? Félicita Gala : En tant que chef d’entreprise, je suivais depuis plu- sieurs années les formations mises en place par le C.P.C.E. J’étais toujours étonnée de constater qu’il y avait très peu de femmes dans ces formations.

climat social dans l’entreprise, une baisse du turn-over . La crise actuelle montre aussi qu’on arrive au bout d’un système : il est nécessaire de mettre en place dans les entreprises unmana- gement plus horizontal, plus consul- tatif, plus participatif, en poursuivant l’objectif de capitaliser “l’or gris”, les compétences. Tout cela correspond à un management plus féminin. Les femmes ont unmanagement plus trans- versal et on s’aperçoit qu’une entre- prise où il y a plus de femmes s’en sort mieux en général. L.P.B. : Une petite rébellion féministe ? F.G. : Pas du tout ! Notre objectif est vraiment de créer un espace qui vien- ne enrichir la réflexion autour dumana- gement en entreprise. Hommes et femmes, enrichissons-nous les uns des autres. Voilà le message de ce club. Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Les femmes occupent donc une pla- ce trop discrète à vos yeux ? F.G. : Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En France, 28 % des entreprises sont dirigées par des femmes, contre 48 % aux États-Unis. La France occupe le 56 ème rang mondial dans le classement des pays où les femmes tiennent une place prépondérante dans l’économie. Autre chiffre : pour 10 créations d’entreprises en France, 3 sont le fait d’une femme. Dans les entreprises, 26 % de l’effectif cadre est occupé par des femmes. Les femmes sont 7 % seu- lement dans les comités directeurs et ce chiffre tombe à 3,2 % de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises. Mon discours est le suivant : amenons les femmes à prendre conscience de leurs qualités. L.P.B. : Qu’est-ce les femmes apportent de plus à l’entreprise ? F.G. : Elles sont tout à fait complé- mentaires à ce qu’apportent les hommes. Exemple : les études démon- trent qu’elles apportent un meilleur

Quand j’ai pris la pré- sidence du C.P.C.E. en janvier dernier, un de mes objectifs a été de dynamiser les offres de formation et notam- ment impliquer plus de femmes. Je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule à me poser des questions sur la place de la fem- me dans l’économie française. D’où la créa- tion de ce club au fémi- nin qui rassemblera des femmes chefs d’entreprises.

“Hommes et femmes, enrichissons- nous.”

Renseignements au 03 81 40 37 31

Félicita Gala est aussi responsable de la société A-Liance, spécialisée dans la formation et le coaching .

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