La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

ÉCONOMIE

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INDUSTRIE

Des propositions pour passer le cap Suspendre les contrats de travail plutôt que de licencier L’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie souhaite que les entreprises puissent suspendre le contrat de travail de leurs collaborateurs plutôt que de les licencier. Le principe de cette mesure est de mettre les compétences en attendant la reprise.

L’U.I.M.M. constate que l’industrie donne les premiers signes d’une reprise.

L’ industrie serait dans le creux de la vague. “Le niveau d’activité est bas, très bas, mais il ne descend plus” observe Étienne Boyer, président de l’U.I.M.M. Doubs qui tenait son assemblée générale le 8 avril à Besan- çon. Si l’on est optimiste, on comprend que le plus dur de la crise est derriè-

re nous et que la reprise est sans dou- te pour bientôt. Au contraire, si l’on est pessimiste, alors redoutons que le niveau d’activité des entreprises se maintienne au niveau le plus bas suf- fisamment longtemps pour compro- mettre leur avenir. Ce qui est sûr, c’est que la plupart des

sociétés puisent aujourd’hui dans leur trésorerie pour faire face à leurs charges et compenser les pertes financières liées à un déficit d’activité. Elles ne tiendront pas éternellement sur la réserve. Étienne Boyer n’en doute pas, mais il refuse d’envisager le pire des scénarios. “Ce serait en effet une catas-

lisé et les pertes d’emplois représentent 1,7 %des effectifs du secteur.” Les symp- tômes sont préoccupants.Mais ils n’ont pas la même intensité d’une entrepri- se à l’autre. Le défi actuel est de réus- sir à maintenir à flot les entreprises qui souffrent non pas d’une concur- rence intensive ou d’une incapacité à investir voire à innover, mais bien des

société puisse suspendre le contrat de travail du salarié sur une période déter- minée. Pendant ce temps, la personne percevra ses indemnités de chômage. L’intérêt de ce dispositif que nous défen- dons au niveau national est de prépa- rer la sortie de crise. Car quand l’activité repartira, il faudra que l’entreprise puisse mobiliser immédiatement des compétences pour activer l’outil de tra- vail.” Elle pourra le faire en réactivant le contrat de travail de ses collabora- teurs. “Car le pire serait de manquer la reprise.” Il y aura donc bien une reprise selon l’U.I.M.M. dont on pourrait voir les premiers signes d’ici la fin de l’année. Selon cet organisme, elle ne sera pas fulgurante. Pour Étienne Boyer, “on peut imaginer une reprise avec des hauts et des bas.” T.C.

trophe si la conjoncture res- tait dans cet état encore deux ou trois ans. Ce n’est pas pos- sible” dit-il. L’Union des Industries et des Métiers de la Métallur- gie du Doubs a mené l’enquête auprès de ses adhé- rents afin d’établir un dia- gnostic économique de la situation. Il apparaît que “la fin de l’année 2008 a été caractérisée par une véri- table rupture de l’activité pour 75 % des entreprises avec des baisses de chiffre d’affaires se situant entre - 20 % et - 50 %. Depuis six mois, les entreprises n’ont aucune visibilité, le chôma- ge partiel est fortement uti-

effets d’une crise finan- cière internationale sur laquelle elles n’ont aucu- ne emprise. L’U.I.M.M. Doubs fait un certain nombre de propositions pour épauler les entre- prises dans cette conjonc- ture incertaine. L’une d’elle est de suspendre le contrat de travail. “Plutôt que de licencier, nous proposons qu’une

Préparer la sortie de crise.

Étienne Boyer, président de l’U.I.M.M. Doubs : “Le pire serait de manquer la reprise.”

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