La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

ÉCONOMIE

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BESANÇON Période 2002-2006 La Chambre des comptes donne un satisfecit à la S.E.D.D. L’examen de la Société d’Équipement du Doubs par la Chambre Régionale des Comptes n’a pas révélé d’anomalies particulières. Le seul hic : des contrats parfois “mal rédigés.”

La S.E.D.D. emploie 43 personnes dont 7 à Montbéliard. Son chiffre d’affaires en 2008 est de 5 millions d’euros.

L a Chambre Régionale des Comptes a rendu son rapport d’observation sur la Société d’Équipement du Département du Doubs. L’examen porte sur la période 2002-2006. L’expertise de la S.E.D.D. dont plus de la moitié du capital est détenu par des collectivités (voir tableau ci-dessous) n’a pas révélé d’anomalies

particulières tant dans son fonction- nement que dans sa gestion. “La S.E.D.D. présente une bonne perfor- mance économique (…). Les bilans de la société sur la période examinée font apparaître, d’une part, de bons résul- tats financiers et un endettement faible pour l’activité fonctionnement et, d’autre part, une bonne rentabilité financière

des capitaux inves- tis dans la société par les collectivi- tés publiques et les

organismes privés actionnaires.” Ce rapport est un satisfecit pour l’entreprise de Planoise qui emploie quarante-trois personnes. Créée en 1959, la S.E.D.D. aménage et construit pour le compte de collec- tivités territoriales, d’organismes publics ou privés. À Besançon, elle a mené de multiples chantiers comme Témis, les Hauts du Chazal, la Z.A.C. du Vallon du Jour ou l’Îlot Pasteur. Elle rayon- ne ainsi sur l’ensemble du départe- ment. Sa présence sur des chantiers aussi importants est souvent critiquée par les opérateurs privés qui la taxent de truster la plupart des marchés publics. Ces critiques sont liées à la nature même de la majorité de ses action- naires qui pourraient privilégier la S.E.D.D. Pourtant, dans les appels d’offres, cette société est considérée au même titre que tous les autres amé- nageurs avec lesquels elle est mise en concurrence. “Sur Besançon, notre chiffre d’affaires a beaucoup diminué. Il est passé de 1,5 million d’euros en 2001 à 1 million d’euros actuellement.

Notre part de marché a également beau- coup baissé. Sur chaque dossier nous sommes mis en concurrence. À titre d’exemple, nous n’avons pas été rete- nus sur l’étude du quartier des Vaîtes” rappelle son directeur Bernard Blet- ton. Il estime que la concurrence a jus- tement poussé la S.E.D.D. à se diver- sifier en allant chercher du chiffre d’affaires ailleurs, dans de plus petites villes comme Morteau, Baume-les- Dames, ou Ornans. Actuellement, 90 % du C.A. de la Socié- té d’Équipement du Doubs provient de chantiers publics. En 2008, il avoi- sine les 5 millions d’euros, “sachant que le chiffre d’opération qui corres- pond à l’ensemble des mouvements de travaux que l’on coordonne est de 50mil- lions d’euros dont 15 millions d’euros à Besançon.” La S.E.D.D. pourrait ne pas trop souf- frir de la conjoncture actuelle qui engendre une redistribution des cartes sur les chantiers d’aménagement. Selon Bernard Bletton, “les majors sont en train de se repositionner. Soit elles déci- dent de prendre des marchés publics

sur les agglomérations où elles sont déjà placées. Soit au contraire elles se dispersent moins et ciblent des agglo- mérations plus importantes que Besan- çon par exemple. Si le marché global diminue, la part d’activité de la S.E.D.D. va probablement augmenter du fait de la désaffection de grands groupes pour telle ou telle agglomération. Dans ce scénario, les entreprises locales peu- vent elles aussi réoccuper une place.” L’optimisme règne du côté de la Socié- té d’Équipement du Doubs. Il est à l’image de la situation décrite par le rapport de la Chambre Régionale des Comptes qui n’a relevé qu’un seul défaut. Il concerne les contrats qui lient la S.E.D.D. à son client. Ils sont selon la Chambre “mal rédigés” et prê- tent “à des difficultés d’application.” La rémunération “de la société est dif- ficilement lisible.” Mais cette remarque vaut surtout pour la concession de la Z.A.C. “Mont Clévis” à Montbéliard. La S.E.D.D. s’en est expliquée, et la Chambre conclut simplement que des “améliorations pourraient être appor- tées.”

Repères Les actionnaires de la S.E.D.D. en 2006 Collectivité % de part Action Montant entreprise actionnaire dans le capital détenues capital Département du Doubs 14,86 % 5 185 267 028 Ville de Besançon 13,76 % 4 800 247 200 C.A.G.B. 6,39 % 2 229 114 794 Ville de Montbéliard 4,30 % 1 500 77 250 C.A.P.M. 15,84 % 5 529 284 744 Caisse des Dépôts 16,42 % 5 729 295 044 Dexia 11,50 % 4 012 206 618 Caisse dʼÉpargne 12,07 % 4 213 216 970 C.C.I. du Doubs 3,13 % 1 093 56 290 Automobiles Peugeot 1,74 % 606 31 209 Valeur de l’action 51,50 euros

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