La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°99 - Mai 2009

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ENVIRONNEMENT Vers une valorisation des matériaux inertes Trier, stocker, utiliser Plutôt que les entreprises du B.T.P. comblent les carrières avec les matériaux inertes issus des chantiers, la C.N.A.T.P. du Doubs propose que ces déchets soient valorisés comme en Haute-Savoie.

Michel Baulieu,

M ichel Baulieu, président de la C.N.A.T.P. du Doubs (Chambre Natio- nale de l’Artisanat, des Travaux Publics et du Paysage) ne veut pas perdre de temps. Il souhai- te engager une concertation avec les collectivités locales et les services de l’État compétents afin de trouver une solution à

la gestion des déchets inertes produits principalement par les entreprises du B.T.P. “Ce que je souhaite, c’est que l’on puisse trier ces déchets, les stocker et les utiliser” dit-il en s’appuyant sur l’exemple de la Haute-Savoie où la filière a été mise en pla- ce. Selon la C.N.A.T.P., dans le Doubs, l’activité du bâtiment et

des travaux publics génère chaque année entre 3 et 4 mil- lions de tonnes de matériaux inertes (béton, brique, tuiles, cailloux, terre…). Ces déchets proviennent de chantier de démolition, de rénovation mais encore d’entretien d’espaces publics. Contrairement à laHaute-Savoie

président de la C.N.A.T.P. du Doubs.

où ils sont transformés pour fabriquer des merlons par exemple, dans notre départe- ment ils ne servent souvent à rien d’autre qu’à remblayer les carrières comme celle des Andiers à Chalezeule. Dans le Grand Besançon, les entreprises ont aussi le choix d’apporter leurs déblais à Saint-Vit sur le site de la Sacer ou à Chemau- din chez S.T.D. Elles paient pour celamais n’ont pas d’autre alter- native. “On ne fait que combler sans valoriser ces produits qui pourraient l’être à 80 %. Nous avons pris un retard considé- rable qu’il faut à tout prix rat- traper” estime Michel Baulieu. Pour cela, la C.N.A.T.P. du Doubs propose de réfléchir à un nou- veau mode de collecte de ces déchets du B.T.P. Elle propose par exemple que chaque canton soit équipé d’une plateforme de stockage où les entreprises du bâtiment et des travaux publics viendraient déposer les maté-

riaux inertes qui seraient triés puis transformés. Elles pour- raient ainsi récupérer le pro- duit de cette transformation. “Ces plateformes permettraient de créer de l’emploi tout en valo- risant nos déchets. En plus, par ce système de recyclage, on pour- rait économiser l’équivalent de la moitié du tonnage de matiè- re qui est extrait chaque année

un système établi qui serait plu- tôt favorable aux propriétaires de carrières qui collectent les matériaux, et qui ne va pas for- cément dans le sens de la poli- tique de gestion des déchets adoptée par la France depuis plusieurs années. “Dans toutes les communes, les décharges d’inertes ont été fermées sans discernement depuis une quin- zaine d’années. La question s’est alors posée de là où nous allions mettre nos déchets.” Le dépôt en carrière est une solution mais elle est coûteuse. “ Si on ne cherche pas d’autres alterna- tives, le danger est que de plus en plus d’entreprises usent du système D pour se débarrasser de leurs matériaux inertes. Les tas de plâtre pourraient bien se multiplier au coin des bois” déplo- re Michel Baulieu qui, avec son syndicat, entend être un moteur dans la réponse à apporter à ce problème. T.C.

des carrières. C’est intéressant puisque l’on sait que c’est de plus en plus difficile d’ouvrir une car- rière” poursuit- il. La C.N.A.T.P. propose donc de transformer pour extraire moins. La difficulté est que la proposi- tion de la Chambre du Doubs modifie

“Ces plateformes permettraient de créer de l’emploi.”

Les entreprises paient pour remblayer la carrière des Andiers alors qu’elles pourraient valoriser ces déchets inertes.

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