La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

La Presse Bisontine n°99 - Mai 2009

DOSSIER

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Recette n° 9 - “Je me mets à mon compte”

“Il y a un vrai bonheur

à pouvoir s’autogérer”

L e jour de ses trente ans, Estelle Jou- baud avait envie de faire quelque chose de super. Alors elle est deve- nue chef d’entreprise en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. “Je suis allée sur le site Internet de l’autoentrepreneur et je me suis déclarée.” Le 2mars est né Stell’Art et Nature, son cabinet de styliste ongu- laire. C’est chez elle, à Velotte, qu’elle a amé- nagé un espace pour recevoir ses clientes auxquelles elle pose des faux ongles ou leur prodigue des soins de mains et de pieds. La situation est confortable pour cette jeunemamande deux enfants.Depuis qu’elle est à son compte, elle gère son temps comme elle l’entend, de façon à rendre compatible sa nouvelle situation professionnelle avec sa vie de famille. “Ce

qui m’a tenté dans le statut de l’autoentrepreneur, c’est la facilité. Sans cela, je crois que je n’aurais jamais sauté le pas. Pour moi qui ai toujours voulu être mon propre patron, c’est une aubaine. En plus, il n’y a pas de risques” dit-elle. La gestion de ce genre d’entreprise est simplifiée. Quel que soit le niveau de son activité, Estelle Joubaud est soumise à des charges équivalentes à 23 % de son chiffre d’affaires limité à 80 000 euros par an. “Il y a un vrai bonheur de pouvoir s’autogérer.Je justifie demoins de 76 heures de travail par mois. C’est l’équivalent d’un mi-temps.” Être autoentrepreneur n’est pas forcément ultra-rémunérateur.Mais ce statut ne remet pas en cause les indem- nités que perçoivent desmamans en congé parental, comme il n’enlève pas la retrai-

te aux personnes qui se remettent au tra- vail. “Tout le monde peu le faire !” Estelle Joubaud envisage déjà de faire évoluer son activité puisqu’en juin elle passe un diplôme pour devenir esthéti- cienne. Estelle Joubaud a créé son cabinet de styliste ongulaire sous le statut d’autoentrepreneur.

Contact : www.auto-entrepreneur.fr

Recette n° 10 - “J’achète des ampoules écologiques” Plus cher à l’achat, moins cher au final

L es écolos purs et durs affirment que si tou- te la France s’équipait d’ampoules écologiques, on pourrait fermer cinq cen- trales nucléaires. Même si cette affirmation est à véri- fier, l’utilisation d’ampoules nouvelle génération est à encourager vivement. Elles sont plus chères, il ne faut pas se leurrer. 4,90 euros la moins chère dans ce maga- sin bisontin où les prix peu- vent grimper jusqu’à 18 euros pièce. Contre à peine 60 cen- times pièce pour une petite ampoule à incandescence. Mais au final, l’économie est bien là : une ampoule écolo- gique (recyclable) aura une durée de vie de 10 000 heures, 10 fois plus

qu’une ampoule tradition- nelle. Et une ampoule 20 W à économie d’énergie équi- vaudra à une 100 W clas- sique. “De plus en plus de clients viennent dans l’optique de changer toutes leurs ampoules. Ils le font pro- gressivement. Depuis octobre dernier, nous avons tout misé sur ces ampoules écologiques” confie Marta, la responsable du rayon luminaire chez Leroy Merlin. À partir de juillet prochain, beaucoup d’ampoules tradi- tionnelles vont disparaître des rayons. Et ces ampoules traditionnelles à incandes- cence seront totalement inter- dites en 2012. Alors, autant anticiper. . J.-F.H.

Recette n° 13 - “Je fais du co-voiturage” Internet au service du co-voiturage à Besançon

J e parcours, seul au volant de ma modeste cylindrée diesel, 50 kmpar jour pour me rendre au travail et rentrer chez moi le soir. Rien que pour ces trajets professionnels, je débourserai au minimum 900 euros de carburant par an. C’est le prix d’une semaine de vacances au soleil ! En plus, j’émets par ces voyages quoti- diens environ 3 tonnes de CO2 par an. Alors pourquoi ne pas penser au covoiturage ? Depuis novembre 2007, la ville de Besançon a mis sur pied un site Internet - www.covoiturage.besancon.fr - qui permet aux personnes dési- reuses de ne plus rouler seul tout en économisant, de trouver des partenaires de déplacements. Le site du co-voiturage est très fréquenté : “Plus de 25 % qui se connectent au site de la ville accè- dent au portail du co-voiturage” note Pascal Gudefin, le direc- teur du service voirie à Besan- çon. Le problème, c’est que le

phénomène échappe ensuite à la connaissance de la collectivi- té, le co-voiturage étant basé sur une relation de particulier à par- ticulier. Internet est un indis- pensable facilitateur. “Nous tra- vaillons actuellement pour connaître l’impact réel du co-voi- turage sur le Grand Besançon.” Les personnes qui co-voiturent partagent ensuite les frais de déplacement d’un commun accord. Dans le même registre, de plus en plus d’entreprises, publiques ou privées, signent avec leurs salariés unP.D.E.(plan de dépla- cement entreprise) au terme duquel les salariés s’engagent (et les entreprises prennent des mesures incitatives) à changer leurs habitudes de déplacement, soit en encourageant le trans- port en commun, soit en privi- légiant le co-voiturage. Le plus récent a été signé le 14 avril entre le Grand Besançon et La Poste. J.-F.H.

Une ampoule écologique, recyclable, a une durée de vie 10 fois supérieure à celle d’une ampoule à incandescence.

Recette n° 12 - “Je privilégie la filière courte” “Ici le cochon, c’est de

Recette n° 11 -

“Je jette moins”

Contact : 03 81 81 38 65

E lle est loin l’époque où les grands-mères reprisaient les chaussettes. Dégagée ! Moder- ne ! Aujourd’hui, on jette dès qu’apparaît le premier trou et on rachète une paire. Les pantalons, les pulls, les chemises, les chaus- sures hop, débarassés au moindre accro. C’est le principe d’une consom- mation massive. Certains d’entre nous ont pris l’habitude de balancer systématiquement leurs vêtements alors qu’il est toujours possible de les customiser pour leur donner une seconde vie.Le jean troué aux genoux devient un short - un classique -, ou plus original un sac à main. Le pull dont les coudes sont usés est rapié- cé de façon originale avec des tissus de couleur.À vos machines à coudre, changez les boutons, taillez vos che- mises bref,amusez-vous à créer votre propre mode en recyclant vos vieux vêtements. C’est vrai, direz-vous, qu’il faut maî- triser un minimum la couture pour se lancer dans ce genre d’opération. Il y a à Besançon des repriseuses toutes disposées à vous aider à tra- vailler votre nouveau look qui vous démarquera des fashion victimes . Recyclez vos vieux vêtements selon vos envies

la fourche à la fourchette”

V e plus en plus de consommateurs en ont assez de devoir suspecter la qualité des produits qui se trouvent dans leur assiette. La “traçabilité” très à à la mode aujourd’hui est une garantie insuffisante à leur goût qui entre autres ne les renseigne pas sur les conditions d’élevage des bêtes. Au moins, lorsqu’ils passent la porte de Doubs Pâturages à Rivotte, la question ne se pose plus. “Ici c’est du local. Le cochon, c’est de la fourche à la fourchette” lance Roland Bulloz d’une franchise souriante. Quand il n’est pas aumagasin, il est dans sa ferme à Fontain où il élève des porcs en plein air. “On fait notre charcuterie que

nous vendons dans notre commerce, sur les marchés ou sur table” dit-il. Le circuit commercial est simple : du producteur au consommateur sans intermédiaire. Cela s’appelle la filière courte qui n’est pas synonyme de bio. Le client sait toutefois d’où ils viennent. Cette organisation n’est pas nouvelle,mais la grande distribution nous a presque fait oublier qu’elle ait pu exister un jour. L’engouement pour ce mode de consommation est encore “assez timide” mais il devient tendance. RolandBulloz est associé àDidierMichaud. Ensemble, ils font vivre Doubs Pâturages dont ils agrémentent les étals de produits fermiers franc-comtois. “Les spécialités, en Franche-Comté, c’est simple. C’est du fromage, du vin et de la charcuterie.” Elles y sont toutes dans ce magasin, avec en plus quelques recettes à l’ancienne com- me des terrines que prépare M. Bulloz. Parfois le rayon fromage est agrémenté de spécialités d’autres régions. Les fruits et légumes sont la seule entor- se à leur mode de fonctionnement très local. “On collabore avec un producteur dumarché qui nous approvisionne en pro- duits de saison. Nous sommes obligés de nous diversifier pour satisfaire la clien- tèle. Nous ne pouvons pas passer à côté de certains produits comme la tomate. Si elle était franc-comtoise, nous n’en man- gerions qu’au mois d’août et début sep- tembre.”

Roland Bulloz parle avec plaisir de ses produits. Aujourd’hui, Doubs Pâturages est de plus en plus sollicité pour servir des buffets franc-comtois.

Le co-voiturage : contre l’individualisme, et pour les économies.

Contact : www.covoiturage.besancon.fr

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