La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

DOSSIER

La Presse Bisontine n°99 - Mai 2009

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C’EST LA CRISE ? RETROUVEZ LE SOURIRE 20 RECETTES LOCALES CONTRE LA MOROSITÉ

Recette n° 1 - “J’achète mes aliments en vrac” Le bio élargit son horizon

Halte à la morosité ! Dans tous les journaux, on vous rebat les oreilles avec cette crise qui n’en finit pas de plomber le moral des Français. À chaque mouvement social, à chaque soubresaut de la bourse, à chaque bévue d’un banquier, on déploie l’étendard funeste de la crise. résultat : le moral est en berne, la consommation en panne. Dans son numéro printanier, La Presse Bisontine a choisi de proposer 20 recettes locales anti-crise. Oh, rien de révolutionnaire ! Mais quelques propositions concrètes qui remettent en cause nos habitudes du quoti- dien, quelques idées fraîches pour redresser la tête, consom- mer intelligent et… retrouver le sourire. Un dossier po-si-tif !

M arginal il y a encore quelques années, le marché du bio a pris son essor et touche désormais un éventail très large de consommateurs sou- cieux de consommer autrement. Dans le Grand Besançon, deux principales enseignes se partagent ce mode de dis- tribution : Croc Nature à Serre-les-Sapins, précurseur en la matière, et Biocoop, à côté de la gare de la Mouillère à Besan- çon, ouvert en 2007. Paradoxe du bio : les produits restent plus chers mais ce secteur “est très porteur en ces périodes de crise” confirme Didier Maillotte, gérant de l’enseigne Biocoop. Les tarifs, entre 10 et 30 % plus cher que dans la grande distribution classique, sont compensés par l’assurance d’une qualité supérieure et la saisonnalité des produits. “Les gens sont en train de changer leurs habitudes de consommation. À budget équivalent, ils préfèrent acheter moins, mais mieux. C’est une vraie tendance.” Dans les magasins bio, les fruits et légumes frais font un retour remarqué. Consommer bio, c’est aussi privilégier les filières locales d’approvisionnement. L’autre tendance, c’est l’achat des aliments en vrac : céréales, riz, pâtes notamment. Trois avantages à acheter en vrac : on prend

Acheter en vrac, un geste simple, écologique et pas contraignant.

la quantité que l’on souhaite sans être dépendant d’un conditionnement, le vrac fait baisser le prix au kilo (on ne paie pas d’emballage) et les sacs de vrac sont en

papier recyclés sans chlore, à l’encre végé- tale et avec une colle sans solvant. Alors, dès que l’on peut, passons au vrac. J.-F.H.

Recette n° 2 - “Je donne de mon temps aux jeunes” Un P.A.R.I. sur l’avenir

Recette n° 3– “Je prends et je donne à la fois” Les biens et les services se paient en gouttes de lait

Le marché du S.E.L. a lieu une fois par mois.

L e 1, rue d’Artois est une vraie fourmilière. On se croise,on entre dans une salle, on sort d’une autre, il y a des gamins, des ados, des anciens, on s’invective gentiment, on salue la directrice. Depuis le début des années quatre-vingt, ce lieu de convivialité remplit plusieurs mis- sions dont la principale est l’aide aux devoirs, du C.P. à laTerminale. “Plus largement, nous faisons de l’accompagnement à la scolarité : c’est de l’aide aux devoirs mais aussi de l’acquisition des savoirs fondamen- taux et de l’accompagnement fami- lial. L’idée de P.A.R.I. est d’abattre toutes les barrières qui vont mener à l’école. On est des facilitateurs de liens” explique Nathalie Jeannin, la direc- trice de cette association qui emploie quatre personnes. Mais la principale force de P.A.R.I., c’est son réseau de bénévoles. Ils sont 45 cette année à donner de leur temps aux plus jeunes : étudiants en facul- té, actifs ou retraités, chacun d’eux donne de son temps bénévolement, à raison de deux heures par semaine,

pour encadrer les jeunes dans les matières du savoir fondamental. Les parents de ces jeunes viennent aus- si pour perfectionner leur français ou s’initier aumaniement de l’outil infor- matique. “Ça fait quinze ans que je viens ici, et mes six enfants sont pas- sés par là” s’enthousiasme Hakima. Cette année, 276 enfants suivent chaque semaine les cours dispensés dans les locaux de l’association. L’avenir de P.A.R.I. est pourtant cou- vert d’une petite zone d’ombre. “Nous arrivons à la fin du financement de nos emplois. En décembre prochain, on sera au pied du mur avec 50 000 euros à trouver. Et nos locaux de la rue d’Artois sont voués à la démo- lition, nous ne savons pas encore pré- cisément où nous pourrons être relo- gés dans d’aussi bonnes conditions” observe la directrice qui attend des réponses claires des partenaires ins- titutionnels de cette association incon- tournable sur Planoise. P.A.R.I. est d’ailleurs toujours à la recherche de bénévoles. J.-F.H.

L e capitalisme financier carac- térisé par une spéculation tous azimuts montre ses limites aujourd’hui. Certains en ce bas mon- de n’ont pas attendu que le système déraille pour en proposer une forme d’alternative qui repose sur le princi- pe du non-profit et de la convivialité. C’est le cas du S.E.L. comme Système d’Échanges Local dont l’antenne bison- tine existe depuis une dizaine d’années. Elle réunit une soixantaine de per- sonnes qui pour la plupart participent une fois par mois aumarché du S.E.L. organisé le plus souvent à la Maison de la Famille rue des Cras. Les “selistes” ne vendent rien mais échangent des biens,des savoirs et des services en utilisant comme monnaie symbolique la goutte de lait en réfé- rence au pays de la vache montbéliar- de. Inutile de tenter la conversion en

euros car l’équivalence n’existe pas. Cette monnaie fait surtout référence au temps. Une heure passée à rendre un service équivaut à 60 gouttes de lait. C’est sur cette base-là que se construisent les échanges économiques qui préservent la dimension humaine. Chantal par exemple propose “des balades durant lesquelles je parle en anglais” , alors que d’autres vont venir avec des produits de leur jardin, des vêtements, dumiel, leur création arti- sanale, des livres, etc. Tout est estimé dans la monnaie locale puis échangé en concertation et en toute transpa- rence en fonction des besoins de cha- cun. “Une personne peut ne rien avoir à donner sur un marché, ce qui ne l’empêche pas de prendre des choses poursuit Chantal. Dans ce cas, on lui décompterauncertainnombrede gouttes de lait.”

Le règlement précise qu’il faut éviter d’être “à découvert” de - 1 000 gouttes, “car cela peut signifier que la person- ne a dumal à donner.À l’inverse, celui qui donne beaucoup et prend peu aura un crédit de gouttes de laits. L’idée est d’amener chacun à s’interroger sur ce qu’il peut offrir.” Cela peut être tout simplement du temps. T.C.

Contact : 03 81 58 05 95 besansel.free.fr

Recette n° 4 – “Je change de job” Donnez à votre métier une dimension humaine

L’aide aux devoirs est une des

L es métiers qui se rapportent à l’aide à domicile ont le vent en poupe. Celles et ceux qui s’engagent dans cette voie y recherchent la dimension humaine propre à ces profes- sions. L’A.S.S.A.D. (association d’aide et de maintien à domici- le) emploie aujourd’hui 600 collaborateurs dans le département du Doubs. La majorité d’entre eux accompagne les personnes âgées et les malades qui ont besoin d’une assistance quotidien- ne à domicile. Depuis un an, cette association élargit son acti- vité afin de proposer des services plus grand public de bricola- ge, d’assistance informatique ou de jardinage. Pour assurer la continuité du service,l’A.S.S.A.D.recrute actuellement 140per- sonnes “pour cet été dans tous les métiers confondus annonce la

direction des ressources humaines. On propose en permanence desC.D.I.pour remplacer par exemple les collaborateurs qui par- tent en retraite. Nous recrutons aussi des remplaçants pour des périodes ponctuelles.” L’A.S.S.A.D. est régulièrement sollicitée par pour des renseignements sur les métiers sociaux. “Nous avons beaucoup de contacts. Pour autant, on a toujours autant de difficultés à trouver du personnel.” Ces métiers ne sont pas faciles,mais ils sont humainement très riches. Pour postuler, le candidat doit au moins justifier d’une expérience personnelle d’accompagnement d’une personne âgée ou malade.

principales missions de l’association.

Contact : Association Pari au 03 81 51 43 07 Blog : http://asso.pari.over-blog.com

Contact : 03 81 41 96 96

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