La Presse Bisontine 99 - Mai 2009

BESANÇON

La Presse Bisontine n°99 - Mai 2009

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RECHERCHE Une expérience inédite Puits de science à la Citadelle Profond de 132 mètres, le puits de la Citadelle de Besançon se transforme en laboratoire. Deux élèves ingénieurs et leur professeur vont démontrer au public que la variation de la pesanteur terrestre diffère en fonction de l’altitude.

Planoise Malaise au

parc urbain U n habitant de Planoise, coutumier du fait, alerte une nouvelle fois le maire sur la situation du quar- tier. Cette fois, c’est la situation du parc urbain qui préoccupe Jean-Noël Fleury. “Le parc urbain est devenu le lieu de toutes les impunités, déambulations de scoo- ters et autres, de consommations d’alcool sur le domai- ne public, de barbecues allumés partout faute d’espace dédié, de trafic de drogue au vu de tous, d’un domaine public laissé plein d’ordures et surtout de bouteilles de verre émiettées dans l’herbe. Quid de l’arrêté municipal interdisant la consommation d’alcool sur le domaine public ?” se demande M. Fleury. Ce riverain estime aussi que depuis la réouverture de la route d’Avanne en raison des travaux à Allende, “une circulation importante avec des vitesses excessives rend dangereuse cette petite route où piétons et cyclistes pren- nent des risques.” Il invoque le maire en lui demandant de mettre en place “une vraie surveillance sur ce parc, à cheval par la police municipale, ou à pied avec des gardes de voirie de proximité.” L’aire de jeux aménagée dans le parc urbain est fré-

L’ histoire comme support de la scien- ce physique, voila un fossé que de nombreux scientifiques se garde- raient bien de combler. Trois d’entre eux vont s’y risquer. Face à eux : 132 mètres… comme la profondeur du puits de la Cita- delle de Besançon. “Aujourd’hui, le puits

tion de l’altitude. En clair, vous êtes plus léger vers le sommet qu’au niveau de la mer. Cette étude a un

Sébastien Blot, le professeur Guy Moreels, Jean-Baptiste Bruzac, Jean-Claude Grivet et Gérard Galliot (de gauche à droite) au-dessus du puits de la Citadelle.

nom : l’expérience Von Jolly, revisitée dans le cadre de l’année mondiale de l’astronomie 2009 en relation avec l’Observatoire de Besançon. Sur le papier, cela semble simple à expli- quer. “L’étude comprend une balance très précise. Sous chaque plateauA ou B est sus- pendu un câble qui comporte un solide de masse aussi importante que possible (5 kg). Lors d’une première pesée pour tarer la balance, sous le plateau A la masse se trou- ve près du plateau. Sous le plateau B, par contre, lamasse se trouve aussi bas que pos- sible, au fond du puits. On recommence l’expérience en descendant la masse en A et en remontant la masse en B. Pour rétablir l’équilibre, il est nécessaire d’ajouter une petite masse en B.” Afin qu’elle soit pertinente, l’expérience va être diffusée sur deux écrans télés grâce à

deux petites caméras positionnées dans le trou noir. Elle sera visible à partir de juin. “Le but pour tout ingénieur est que l’expérience fonctionne” résume Sébastien Blot qui a passé des heures sur son ordinateur à cal- culer l’ensemble des paramètres grâce à des logiciels utilisés par l’armée de l’air. Gérard Galliot, conservateur en chef du Muséum de la Citadelle, dit avoir “naturellement ouvert les portes” du lieu le plus visité de Franche-Comté (300 000 visiteurs enmoyen- ne) car cette étude “est en plein dans l’histoire des sciences.” Reste des points d’interrogations : le finan- cement et un détail technique. “Il faut en effet que l’on trouve un système pour ne pas perdre le câble au fond du puits” conclut le professeur. À découvrir à partir de juin. Si tout va bien… E.Ch.

mesure en réalité 119,10 mètres” calcule Jean- Claude Grivet, agent à la ville de Besançon lequel aide technique- ment les scientifiques. Grâce à ce puits vieux de plusieurs centaines d’années et perforant le sous-sol de la Cita- delle jusqu’à la nappe phréatique, Sébastien Blot, Jean-Baptiste Bru- zac, accompagnés de leur professeur d’astronomie Guy Moreels vont démon- trer que la pesanteur terrestre varie en fonc-

“On est en plein dans l’histoire des sciences.”

quentée notamment le week-end par des dizaines d’enfants du quartier. “Quel spec- tacle découvrent-ils ?” se demande Jean- Noël Fleury qui estime que “Planoise a ce sentiment d’abandon. Le problème serait- il traité ainsi si ces méfaits se passaient au centre-ville, au parc de la Gare d’Eau ou à Micaud ?” En résumé, il demande que l’on agisse avant que “cet écrin vert devienne une nouvelle zone de non-droit.” Interrogé sur ces sollicitations, le maire de Besançon estime qu’on “ne peut pas mettre un policier derrière chaque habi- tant” et que, à force d’être répété, certains messages en deviennent moins crédibles… À bon entendeur.

“Planoise a ce sentiment d’abandon.”

Valable jusqu’au 2 mai 2009

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