La Presse Bisontine 98 - Avril 2009

La Presse Bisontine n° 98 - Avril 2009

LA POLÉMIQUE DU MOIS

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CHÂTEAUFARINE Résidences les Essarts-l’Amour Le programme immobilier est contesté Les riverains des futures constructions chemin des Essarts-l’Amour s’inquiètent de cette densification de l’habitat qui va modifier de manière irréversible ce quartier résidentiel.

L a démarche de Danièle Poissenot partait d’une bon- ne intention. Le 5 mars, l’adjointe au maire en charge du quartier de Planoise et de la vie associative, a organisé une réunion d’information publique sur la construction par Néolia de 53 logements rue des Essarts- l’Amour. Ce projet est fortement critiqué par les riverains du futur lotissement dont le per- mis de construire a été accordé le 31 décembre. En associant à cette rencontre des représentants de Néolia, l’intention de l’élue était de per- mettre un dialogue avec la popu- lation pour tenter de dissiper les inquiétudes. “C’est une pre- mière réunion que je souhaite

gorge d’un certain nombre d’habitants. Laurent Guyout, président de l’association “Vivre à Châteaufarine” créée en 2005 a adressé une réponse immé- diate et salée à Danièle Poisse- not. Il rappelle qu’en effet ils n’ont eu jusqu’à présent “aucu- ne information.” Or, ce pro- gramme immobilier aura des conséquences irréversibles sur ce quartier résidentiel, tran- quille, situé à la frontière entre la zone commerciale de Châ- teaufarine et les forêts d’Avanne. Pour l’association, ce projet leur a été imposé sans aucune for- me de dialogue préalable. “Il y a 80 propriétaires aujourd’hui. Vous en rajoutez 53. On ne peut pas modifier un quartier en aug- mentant de 60 % sa popula- tion.” Par ailleurs, le terrain retenu présente un dénivelé d’environ 20 % alors “pourquoi densifier l’habitat dans un lieu si exigu ?” Tout simplement par- ce que le Plan Local d’Urbanisme le permet. “Ce projet privé n’est pas audacieux. Mais il s’impose dans un endroit déjà construit. Les riverains n’ont pas envie de voir arriver des voisins. C’est un lieu qui est constructible, les ter- rains étaient à vendre, Néolia les a acquis” poursuit Danièle

Poissenot. Dont acte. Mais plus que la ville, c’était au promoteur d’initier des démarches d’information auprès des habitants du secteur. Ses représentants indiquent avoir toujours travaillé en “transpa- rence. Nous sommes dans une démarche d’ouverture et de com- munication.” Il n’y a cependant jamais eu de la part de Néolia d’invitation explicite lancée aux riverains pour leur exposer le projet. L’association “Vivre a Châ- teaufarine” a attaqué le permis de construire en déposant un recours gracieux. Une action de principe car elle a peu d’espoir d’obtenir sa modification voire son annulation. Néolia assure de son côté qu’il “n’y a pas matiè- re à le remettre en cause” et ce malgré les interrogations des riverains sur le stationnement, le chemin d’accès au lotissement qui avoisine les 15 %, la gestion des poubelles, ou l’alimentation en eau dans un secteur où les habitations sont équipées de sur-presseurs pour l’acheminer. Tout est en ordre selon Néolia. “Légalement, le projet est viable” complète Danièle Poissenot. L’élue positive en ajoutant que les habitants de ce quartier rési-

dentiel seront peut-être “heu- reux que leurs enfants puissent louer un appartement aux rési- dences les Essarts-l’Amour.” Cette affaire laissera encore longtemps le goût de l’amertume à l’association. Et Laurent Guyout de conclure : “Pour la ville, ce n’est qu’un projet, pour Néolia ce ne sont que des loge- ments, pour nous, ce program- me est une modification pro- fonde de notre environnement direct et de notre mode de vie.” T.C.

Danièle Poissenot a fait l’objet de critique lors de la réunion publique du 5 mars.

AMÉNAGEMENT Livraison du programme début 2012 Les travaux devraient débuter en octobre “Résidences les Essarts-l’Amour”, le nouveau programme immobilier de Néolia compte 53 logements. La commercialisation vient de débuter.

constructive a déclaré Danièle Poissenot en introduction. Je comprends la colère de certains car il n’y a pas eu assez d’informations autour de ce pro- gramme.” Car la manière dont le dossier a été mené reste en travers de la

“Légalement, le projet est viable.”

L e calendrier prévisionnel est celui-ci. Les travaux de voirie doivent débuter en octobre. La construction des logements locatifs à vocation sociale sera engagée au pre- mier trimestre 2010, et celle des logements réservés à l’accession sera lancée dans la foulée.La livraisonde l’ensemble du programme immobilier les “Résidences les Essarts-

carré est de 2 460 euros (hors parking). “Nous sommes sur une construction qui a le label T.H.P.E.(très haute performance énergétique).Notre objectif dans ce projet est d’avoir le meilleur rapport qualité prix-perfor- mance énergétique. La presta- tion est haut de gamme” expli- quent les responsables du programme. Néolia a travaillé sur ce dossier avec le cabinet d’architecture Lamboley de Besançon qui a imaginé des bâtiments à la toiture arron- die, dont l’emprise globale au sol est de 2 692 m 2 . La mor- phologie du terrain,très enpen- te à cet endroit, nécessite d’importants travaux de ter- rassement. Néolia a réalisé une étude de sol au préalable.Tou- tefois, les architectes ont exploi- té le dénivelé pour éviter les vis-à-vis et garantir à la plu- part des futurs occupants des appartements une vue déga- gée.

l’Amour” est prévue fin 2011- début 2012. Ce projet porté parNéolia comp- te au total 53 logements du T 2 (45 m 2 ) au T 5 (130 m 2 ) dont 30 sont en accession et 23 en location. Il comprend à la fois des maisons en bande et des petits collectifs de trois étages dont les combles. Leur commercialisation vient de débuter. Le prix du mètre

Le Cabinet Lamboley qui a dessiné les plans prévoit des bâtiments à la toiture arrondie.

menter de 200 véhicules par jour car on esti- me que les particuliers prennent en moyenne leur voiture quatre fois dans la journée. 200 véhicules de plus par jour, cela correspond à 20 véhicules supplémentaires en heures de pointe soit une voiture toutes les trois minutes.” Le trafic occasionné par ce programme immo- bilier nʼest donc pas de nature à créer des bou- chons. Il nʼempêche que la circulation est un point noir du quartier. Les campagnes de comp- tage montrent que la rue de Dole supporte 44 000 véhicules par jour. On en recense 21 000 rue René Char, une voie qui traverse Châ- teaufarine, 14 500 route dʼAvanne et 3 500 che- min des Essarts-lʼAmour. Cette petite rue bor- dée de pavillons qui passe sur les hauteurs de la zone commerciale sert “dʼitinéraire bis” pour les consommateurs qui transitent par là pour rejoindre les grandes surfaces, évitant ainsi le bouchon de la rue de Dole le samedi. Plutôt que de sʼinquiéter de la faible augmen- tation du nombre de voitures liée à lʼarrivée de nouveaux habitants, la Ville veut chercher en priorité à réduire le trafic de 3 500 véhicules qui perturbe le quartier des Essarts-lʼAmour.

Faible impact 200 véhicules de plus par jour Le trafic généré chemin des Essarts- l’Amour par le futur programme immobilier est moins problématique que celui lié à la proximité de la zone commerciale de Châteaufarine. L es riverains redoutent que lʼarrivée de nouveaux résidents dans le quartier, qui occuperont les futurs logements, vienne accentuer le trafic dans un secteur qui paie déjà par le nombre de véhicules sa proximité avec la zone commerciale de Châteaufarine. Chiffres à lʼappui, Pascal Gudefin, directeur du service voirie de la Ville de Besançon, a rassuré les habitants. “Avec ces logements, le trafic va aug-

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