La Presse Bisontine 97 - Mars 2009

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009

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COMMENTAIRE

Une nouvelle stratégie pour l’Office de Tourisme “Mettons le paquet sur la communication” Adjoint bisontin au tourisme, Jean-François Girard fixe la feuille de route à l’Office de Tourisme. Moins de dispersion, plus d’accueil et de communication, l’élu attend beaucoup du nouveau directeur pour que Besançon trouve - enfin - la voie du tourisme.

L a Presse Bisontine : Gilles Dreydemy est le nou- veau directeur de l’Office de Tourisme. Quel est son profil ? Jean-François Girard : Gilles Dreydemy a 53 ans. Il était directeur du comité départemental du tou- risme du Var. C’est un homme de réseaux. Il connaît bien notamment la Maison de la Fran- ce, une référence dans la promotion du touris- me en France. Quand nous avons lancé le recru- tement, nous avons reçu quarante candidatures. On a retenu trois dossiers. Celui de Gilles Drey- demy nous est apparu comme le plus intéres- sant du fait de sa bonne connaissance du tou- risme et de son fonctionnement. L.P.B. : Quelle est sa feuille de route ? J.-F.G. : Nous recherchions le meilleur directeur possible pour centrer l’Office de Tourisme de Besançon sur son obligation d’accueil. La pro- motion est aussi un élément important. Il y a toujours une méconnaissance de cette ville patri- moniale. Les choses changent depuis qu’elle est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Depuis notre classement à l’U.N.E.S.C.O., le nombre de devis établis à destination des pro- fessionnels du tourisme intéressés par Besan- çon a progressé de 88 %. On peut surfer cette vague. Il faut mettre le paquet sur la commu- nication. Il y a un savoir-faire dans cette ville, il nous manque le faire-savoir. L.P.B. : Vous allez bâtir votre stratégie de communication sur Vauban ? J.-F.G. : Il est temps de communiquer sur Vauban et l’U.N.E.S.C.O. Pour cela, nous devons fédérer nos actions entre le Comité Départemental du Tourisme, la Ville de Besançon, l’Office de Tou- risme, et le Comité Régional du Tourisme qui veut faire de cette capitale régionale la porte d’entrée du Jura et des montagnes du Jura. Nous allons communiquer nationalement et internationalement, travailler avec des médias nationaux ou encore participer à des salons spé- cialisés. On sera présent sur la Maison de la France. L’objectif est aussi d’améliorer l’outil Internet. Les sites de la Ville, de l’Office de Tou- risme et du C.D.T. doivent être suffisamment actifs pour qu’ils captent l’intérêt des gens qui préparent leurs vacances. Malgré tout, à mon sens, en terme de commu- nication, il n’y a pas de meilleur ambassadeur de la ville que chaque Bisontin. L.P.B. : Il y a Vauban mais encore… ? J.-F.G. : La S.M.A.C., la future Cité des arts et de la culture et le T.C.S.P. vont donner de la valeur

soutenir l’action de promotion de la ville. L.P.B. : On reproche parfois que Besan- çon accuse un déficit d’offre hôteliè- re. Cela peut-il changer ? J.-F.G. : Dans la mise en place de cette politique de développe- ment, il y a la création de nou- veaux hôtels qui répondent à une demande internationale. À titre d’exemples, début 2010, un hôtel de charme sera amé- nagé aux Clarisses, l’hôtel de Paris et ses quarante chambres va être repris, nous avons ici une capacité d’accueil suffisante, le tout est d’élever le niveau. L.P.B. : L’Office de Tourisme, c’est aus- si Besançon congrès. Vous attendez déjà 3 000 congressistes en 2009. Or, l’Office de Tourisme est critiqué sou- vent pour ne pas profiter ce ces évé- nements pour assurer la promotion de la ville auprès des congressistes. Qu’en pensez-vous ? J.-F.G. : Sur les grands salons de Micropolis, il peut être oppor-

Jean-François Girard va jouer son rôle pour don- ner du souffle à cette économie émergente.

“On doit avoir la culture du résultat.”

tun d’installer un stand de promotion de la vil- le à destination des congressistes. Par ailleurs, si l’on veut continuer à faire de Besançon une ville de congrès, nous aurons probablement besoin d’une nouvelle salle de conférence, de 700 places environ, dédiée à cela, complémentaire à Micro- polis. Des réflexions sont en cours pour une implantation future dans le périmètre de la gare Viotte, ou alors à Saint-Jacques une fois que l’hôpital aura déménagé. L.P.B. : Parmi les nouveautés, il y a le déménagement de l’accueil de l’Office de Tourisme du parc Micaud vers le centre-ville. C’est une petite révolution logique ? J.-F.G. : Au mois de juin, l’accueil de l’Office du Tourisme s’installera à l’Hôtel de Ville, à la pla- ce du centre d’art contemporain. Nous gardons à l’Office actuel la partie administrative et un accueil minimum. Mais une fois encore, l’accueil principal piétonnier se fera au centre-ville, là où se trouve le flux touristique. Nous sommes un Office de Tourisme 4 étoiles. Nous allons à terme adapter nos vitrines qui seront ouvertes aux commerçants de la ville. Car l’espace de vente tel qu’il est aujourd’hui ne cor- respond plus à nos missions. Ce n’est pas notre rôle de vendre des bibelots. Concentrons-nous sur l’accueil, le marketing , les congrès et la pro- motion. L.P.B. : Allez vous mettre en place un outil pour mesurer le degré de satisfaction des visiteurs, leur origine, etc. ? J.-F.G. : Dans les missions de l’Office de Touris- me, quantifier le contentement et le méconten- tement, évaluer la qualité de l’accueil doit être une priorité pour adapter notre stratégie aux besoins. On doit avoir la culture du résultat. L.P.B. : La page est tournée sur le déficit budgétaire que l’Office de Tourisme a enregistré l’année dernière ? J.-F.G. : Nous avons eu des soucis financiers en 2008, c’est vrai. Mais le budget prévisionnel 2009 prévoit un excédent de 45 000 euros. Nous avons fait des économies en ne reconduisant pas les promenades théâtralisées. Le suivi du budget fait partie de mes attributions. J’y serai atten- tif car les dérives vont vite possibles. L.P.B. : Besançon va enfin sortir de l’anonymat ? J.-F.G. : C’est le pari que je fais. Dans les trois ans, mon objectif est de faire sortir Besançon de ce sillon de labour dans lequel elle est prise. Il faut que cette capitale régionale parvienne à entrer dans le top 30 des plus belles villes de France. Nous avons des atouts formidables, mais il res- te à trouver l’alchimie pour donner corps à tout cela. La reconnaissance de l’U.N.E.S.C.O. peut une fois encore nous aider.

ajouter ajoutée au tourisme. Grâce à ces trois actions, Besan- çon peut devenir une ville tou- ristique de premier plan. L.P.B. : Jusqu’où êtes-vous prêts à aller draguer les touristes par une communication offensive ? J.-F.G. : Compte tenu du contex- te économique actuel, il est pro- bable que les particuliers fas- sent des voyages plus courts. Il est donc opportun de commu- niquer d’abord sur le Grand Est. Communiquons également en Allemagne, en Suisse et en Hol- lande, puisque des touristes des pays limitrophes fréquentent nos hôtels, et nos campings. L.P.B. : La création de produits tou- ristiques fait-elle partie des attribu- tions de l’Office de Tourisme ? J.-F.G. : Nous sommes des ven- deurs de destinations. Notre rôle est aussi de créer des pro- duits touristiques et de les ren- forcer dans le but de garder le visiteur plus longtemps à Besan- çon. Proposons-lui le patrimoi- ne et pourquoi pas de l’événementiel. Actuellement, les personnes de passage à

“Entrer dans le top 30 des plus belles

villes de France.”

Besançon restent en moyenne 1,25 nuit. L’idéal serait de les garder au moins deux nuits. L.P.B. : Qu’entendez-vous par événementiel ? J.-F.G. : Une réflexion est en cours actuellement avec Yves-Michel Dahoui, adjoint à la culture, pour redonner au Festival International de Musique ses lettres de noblesse. Reconnaissons que cet événement souffre d’un déficit de com- munication. Le deuxième grand rendez-vous cul- turel est le Festival de Musiques de Rue qui trou- ve un second souffle. L.P.B. : Ces deux événements ne sont pas organisés en été. Or, c’est pendant la saison estivale qu’il manque à Besançon des animations ? J.-F.G. : Je rappelle qu’en été, il y a toujours les concerts gratuits. Cette année, il y a en plus le Tour de France. L’Office de Tourisme s’engage à faire de cet événement une journée de commu- nication auprès des journalistes. L’été, la Citadelle participe largement à l’animation de la ville. Entre le 15 juillet et le 15 août, notre souhait est qu’il y ait sur ce site, une fois par semaine, des animations autour de Vauban. Ce serait une occasion donnée aux Bisontins de se

réapproprier ce lieu d’histoire. Le principe rete- nu est que l’année entière soit couverte par un programme d’animations. L.P.B. : Est-il envisagé de changer la date du Festival Inter- national de Musique par exemple pour qu’il ait lieu en été ? J.-F.G. : Le festival de musique aurait sa place en juillet ou en août. C’est une vraie question qu’on doit se poser de relocaliser nos deux festivals importants et pourquoi pas d’en créer un troi- sième. L.P.B. : Le budget de l’office était d’environ 700 000 euros l’année dernière. Vos ressources augmentent-elles en 2009 pour financer votre stratégie de communication ? J.-F.G. : La Ville consent un effort supplémentai- re à l’égard de l’office de tourisme. Pour déve- lopper la promotion. La subvention est de 415 000 euros, soit 100 000 euros de plus que l’année dernière. C’est un signe fort du maire à son adjoint au tourisme. Toutefois, Jean-Louis Fousseret aurait souhaité être plus généreux, mais il pense que le nouveau directeur aura cet- te capacité à aller chercher des budgets com- plémentaires compte tenu de ses réseaux, pour

Propos recueillis par T.C.

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