La Presse Bisontine 97 - Mars 2009

BESANÇON - QUARTIERS

La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009

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EN BREF

“Cause toujours, tu m’intéresses !” La Ville vient de remplacer les Conseils de quartiers par des Conseils Consultatifs d’Habitants. Avec cette nouvelle formule, l’avis des Bisontins aurait encore moins de portée auprès de la collectivité qui les consulte. BESANÇON Conseils Consultatifs d’Habitants

Curling L’équipe féminine de curling de Besançon a été sacrée championne d’Europe junior de la discipline. Quatre M Écouter 4 musiciens de 4 siècles différents avec Michel Gentilhomme. Michel Gentilhomme proposera l’audition commentée de quelques grandes œuvres de 4 musiciens dont les noms commencent par M, les 4 M. Après Messiaen le 2 février et Mozart le 16, place à Claudio Monteverdi le 9 mars et Guillaume Machaut le 23 mars. Au centre diocésain de Besançon. Participation aux frais, 5 euros la séance.

À Palente comme dans les autres quartiers, les nouveaux “C.C.H.” posent question.

pas à redouter des C.C.H. qu’ils exercent un contre-pouvoir à l’égard de l’action de la muni- cipalité. Il a plus à craindre en revanche des associations qui émergent dans les quartiers pour en prendre la défense, à défaut que les Conseils le fas- sent à leur place. Leur indé- pendance est leur force ! La capa- cité qu’elles ont à mobiliser derrière elles la population leur donne de l’audience auprès de

la mairie et des médias. La plus représentative de ces associa- tions est sans doute celle des Vaîtes. Mais ce n’est pas la seu- le à Besançon. Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui des anciens du Conseil de Palente se consti- tuent en association estimant que “c’est un moyen plus effica- ce que le Conseil de quartier pour participer d’une façon construc- tive au débat politique.” T.C.

ville va consulter le conseil, ce qui signifie qu’elle lui apporte- ra probablement des projets déjà ficelés. On consulte pour se don- ner bonne conscience” redoute Marcel Hoeillard. Le rôle prédominant dont sem- blent investis les Conseils Consultatifs d’Habitants par la Ville serait en réalité encore plus restreint que celui des Conseils de quartiers. Jean-Louis Fousseret n’a donc

N ombre de fois, les Conseils de quartiers se sont fait fustiger par des habitants mécontents, lors de réunions houleuses, tantôt taxés d’être à la botte de la municipalité, ou moqués pour leur impuissance à défendre les intérêts de la population dans les projets de la ville. Quand bien même furent-ils parfois comparés à une parodie de démocratie par- ticipative, ils avaient au moins le mérite d’être des espaces de dialogue et de débat. Après treize ans d’existence, la mairie met fin aux treize Conseils de quartiers bisontins qui renaissent sous la forme de Conseils Consultatifs d’Habitants. Les C.C.H. “sont des outils d’aide à la décision politique, qui contribuent à un meilleur dialogue entre les Bison- tins, leurs représentants et l’administration en favorisant la compréhension de l’organisation politique et admi-

nistrative de la ville” précise la charte qui les régit, ou en “contri- buant à améliorer la qualité de vie dans les quartiers” , en “fai- sant valoir la parole des habi- tants” , mais encore en “favori- sant le “vivre ensemble.” Ce renouvellement doit donner un nouvel élan aux “instances de démocratie participative.” Ces nobles engagements en lais- sent plus d’un dubitatif sur les intentions de la Ville qui pré- tend vouloir tenir compte de la parole des Bisontins avant d’agir. Marcel Hoeillard, qui fut co-pré- sident pendant 13 ans du Conseil de quartier de Palente, émet des réserves quant à cette évolu- tion. “Avant, nous arrivions à trouver notre compte dans le Conseil de quartier. Nous fonc- tionnions comme une force de propositions, dont certaines ont été actées d’ailleurs. Nous nous sommes beaucoup investis, nous avons fourni une masse de tra- vail considérable. Désormais, la

MONTRAPON

Une soixantaine de logements

Le site Viancin fait de la résistance Grand Besançon Habitat confirme bien la construction prochaine de plusieurs col- lectifs regroupant une soixantaine de logements sur le site de l’ancienne maternel- le Viancin. Les riverains continuent à clamer leur désapprobation.

58 ares urbanisés et 28 arbres coupés. Sur le site de l’anciennematernelleViancin pousseront bientôt plusieurs immeubles de quatre étages ainsi qu’une maison- relais abritant quelques studios,en lieu et place de l’actuel espace vert agré- menté d’une trentaine d’arbres. “Le pro- jet est bien confirmé, il est juste freiné actuellement par la situation de l’immobilier. Sans remettre en cause le projet, le constructeur (N.D.L.R. : la sociétéPertuy) a juste repoussé l’échéance” commenteMichel Loyat,l’adjoint bison- tin à l’urbanisme et en même temps président de l’organisme logeur Grand BesançonHabitat pour le compte duquel est édifié cet ensemble. Un tiers de loge- ments sociaux pour deux tiers de loge- ments en accession à la propriété, voilà la répartition de cette soixantaine de futurs appartements. Ils seront com- plétés par un foyer-logement abritant plusieurs studios. Les riverains de ce quartier déjà for- tement urbanisé surveillent avec atten- tion l’avancement de ce dossier. Ce qu’ils craignent, c’est la saturation de leur quartier et la disparition d’un des seuls espaces verts existant encore. “On va couper les 28 arbres que j’ai vu pous- ser. Mais ce n’est pas cela le pire : l’accès à ces futurs collectifs va être dangereux. Aussi,on veut faire venir des commerces au pied de ces immeubles, cela va poser

de gros problèmes de stationnement” s’inquiète Jacqueline Demonet, rive- raine du quartier depuis 51 ans. C’est elle qui avait été à l’initiative d’une pétition qui avait recueilli il y a un an quelque 456 signatures opposées à ce nouveau projet. La frondemenée par Jacqueline Demo- net et ses soutiens est relayée politi- quement parMartine Jeannin, élue de l’opposition municipale et également riveraine du quartier : “J’adhère tota- lement à ce combat, dit-elle. J’ai envoyé une lettre au maire sur ce sujet, il n’a même pas daignéme répondre.” Il semble bien qu’après quelques discussions hou- leuses, le dialogue soit désormais rom- pu entre la mairie et les riverains de Viancin. Et que ce dossier-là soit défi- nitivement scellé.

La ville projette de construire 200 loge- ments sur l’anciensite Weil,600 autres dans l’enceinte de la caser- neVauban. Ces loge- ments sur le siteVian- cin sont-ils justifiés dans ce quartier qui étouffe déjà sous la circulation ? Les rive- rains sont persuadés que non. J.-F.H.

“On va couper les 28 arbres que j’ai vu pousser.”

Un des derniers

espaces verts de Montrapon est voué à disparaître.

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