La Presse Bisontine 92 - Octobre 2008

LE PORTRAIT

La Presse Bisontine n°92 - Octobre 2008

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SPORT

Après l’euphorie médiatique Un médaillé très discret… Sa médaille d’argent décrochée à Pékin dans la caté- gorie poids plumes ne lui est pas montée à la tête. Réservé, presque timide, Khédafi Djelkhir poursuit sa route. Bien dans ses gants, il prépare son arrivée dans le monde de la boxe professionnelle.

Loin des paillettes, par amour de la boxe, Khédafi Djelkhir veut poursuivre sa route.

“J e n’ai jamais quitté la ter- re. Cette médaille, c’est le destin. Je n’ai aucune frus- tration. J’ai beaucoup appris, acquis une grande d’expérience, pris conscience de mes points forts et de mes faiblesses.” Humble, il n’en savoure pas moins à sa juste valeur sa médaille olympique et sait qu’elle est un précieux sésame pour entrer chez les pros. “Avant, j’avais peur de ne pas avoir de propositions. Ce titre va faciliter les choses.” Il laisse à son avocat la lourde tâche de négocier.

avancée progressive, il l’a à nouveau adoptée à Pékin. “Je n’ai pas suivi le tirage au sort. Je ne voulais pas connaître mes adversaires à l’avance. J’ai géré, combat après combat.” Et bien lui en a pris au vu de son par- cours olympique. Déterminé et fleg- matique, Khédafi Djelkhir ne doute pas et sait que s’il en est là, c’est aus- si grâce à Ouahib Nasri. “J’ai toujours eu le même entraîneur, depuis le début. Il a joué un grand rôle d’éducateur. Je lui dois cet investissement et cette réus- site.” Et pas question d’aller chez les pros sans lui. “On me prend avec ou on ne me prend pas.” Derrière la volonté de gagner, pas d’esprit de revanche chez l’athlète bisontin. Il a tout simplement “été hap- pé par la discipline” et ce n’est ni l’argent ni la flambe qui le motive. “Je ne suis pas un mec à paillettes qui aime se montrer. Je suis très famille et discret. Croyant et pratiquant, la religionm’aide à garder la tête froide.” Il refuse d’endosser le rôle du “p’tit gars des quartiers qui s’en est sorti” , image que jamais on ne lui aurait collée s’il s’était appelé Dupont ou Durand. “Je suis Français, d’origine algérienne certes mais né en France. Je ne renie ni mes

“J’ai remporté mon pre- mier titre en boxe édu- cative en 1999, intégré l’équipe de France en 2002 et décroché dans la foulée mon premier titre de champion de France. J’ai toujours fonctionné étape par étape” rappel- le l’athlète. En 2004, une nouvelle fois champion de France, il se qualifie pour l’Europe, revient avec le titre de vice- champion avant de se retrouver six mois plus tard à Athènes. Cette

Casser le cliché de gosse des quartiers.

Chez les Djlekhir, avant Khédafi, on était plutôt course à pied. “J’ai un frè- re qui a boxé avant moi. Il aurait été meilleur que moi mais en rentrant avec ces yeux au beurre noir, il a traumati- sé samère ! Alors le cadet n’a pas renon- cé à sa passion mais veille sur cette maman trop émotive pour suivre les combats de son fiston à la télé, qu’ils soient olympiques ou pas. “Je sais qu’elle est fière de moi mais je ne lui dis pas toujours tout” reconnaît le fils atten- tionné. Ainsi, il s’est bien gardé de lui expliquer que chez les pros, “les rounds durent deux minutes au lieu d’une, on

origines, ni mon quartier mais avant moi et ma médaille, d’autres dans ces quartiers sont devenus médecins, avo- cats, élus.” Khédafi Djlekhir est un champion, un athlète qui veut être reconnu en tant que tel et rien d’autre. “Je n’ai jamais eu de problème. J’ai été bien entouré, j’ai eu une éducation. Je suis allé à l’école comme tout le monde et me suis très vite orienté vers le sport car je n’étais pas très studieux. Faut pas croi- re que ça paie tout le temps” et d’invoquer une nouvelle fois le destin, trop humble pour évoquer son talent.

est torse nu et sans casque, les gants sont moins épais. C’est plus dangereux.” Ça fait plus mal mais c’est la suite logique. Pas question de rebrousser che- min. “Je fais mon bonhomme de che- min. Ma carrière amateur a été magni- fique, avec des hauts et des bas qui m’ont appris énormément.” Des émotions com- me ça, il en veut encore et son objectif reste le même, “être bon sur le ring.” Et peu importe si quand il se balade, il entend sur son passage des “c’est lui ?” “Une médaille, c’est éphémère” conclut- il sagement. A.B.

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