La Presse Bisontine 89 - Juin 2008
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te pour lui un mouvement incontour- nable qui a engendré des changements politiques profonds et changé les rap- ports entre les êtres humains. Aujour- d’hui, il approuve la position de Daniel Cohn-Bendit et son “Passons à autre chose.” Pas question de devenir des nos- talgiques. ClaudineR.,étudiante en fac de sciences n’a pas attendu 68 pour militer. Enga- gée à l’U.N.E.F., “seul syndicat étudiant à l’époque” et dans le comité Vietnam, elle est au côté des ouvriers de la Rho- dia quand ils occupent leur usine en 1967. Quelques mois plus tard, elle est de ceux qui manifestent lors de la ren- trée solennelle de l’université présidée par Alain Peyrefitte, alors ministre de l’Éducation Nationale. La réforme de l’Université (de son prédécesseur Chris- tian Fouchet) prônant une adéquation entre orientation des élèves et besoins économiques et une sélection sur dos- sier des étudiants suscite colère et inquié- tude. “On était une centaine et on nous a envoyé les flics !” En mai, Claudine, enceintede 8mois,participe à l’occupation de la fac de lettres. Elle se souvient “des syndicalistes de Weil qui demandaient de l’aide pour bloquer l’usine,des ouvriers
qui venaient auxA.G. de la fac de lettres. On avait gardé des contacts avec ceux de la Rhodia.” Mais l’égalité des sexes n’est pas encore à l’ordre du jour, “les filles prennent peu la parole dans les amphis et s’occupent essentiellement des ravitaillements.” Plus tard, Claudine s’engagera dans le mouvement fémi- niste. Le battage fait autour de ce 40 ème anni- versaire trouve sa source, selon elle, dans lapetite phrase de campagne lâchée par le candidat Sarkozy voulant “en finir avec Mai 68.” Impossible. A.B. Un grand merci au C.C.P.P.O. de nous avoir ouvert son fonds photographique
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