La Presse Bisontine 87 - Avril 2008

LE FEUILLETON TGV

La Presse Bisontine n° 87 - Avril 2008

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TRAVAUX

L’impact environnemental de la ligne Construire la L.G.V. et respecter l’environnement, un vrai défi

Du tri des déchets sur le chantier à la clôture des zones sensibles en passant par la création de mares ou de lisières pour préserver les espèces, la protection de l’environnement est au cœur de la construc- tion de la L.G.V. Et gare aux pénalités pour ceux qui ne jouent pas le jeu.

L’arroseuse permet de limiter les emissions de poussières sur le chan- tier.

Lapalus précise que c’est la première fois que l’association fait une telle démarche. “Tous les deux ou trois mois, on rencontre la commission de suivi environnemental. On nous répond tou- jours que tout est prévu, tout est adapté, tout est bien.” Résignée après avoir longtemps voulu empêcher la réalisation du projet, l’A.R.O. reste sceptique. “On ne fait pas ça pour leur mettre des bâtons dans les roues. On veut seulement sauver les meubles. Ç a serait bien que tout ce qu’ils ont dit soit fait mais…” doute Isabelle Vaudrey. “La phase chantier est une phase pénalisante mais après, ça sera réparé” répond Anne Petit. “Un bilan environnemental réalisé après la mise en service de la ligne permettra de vérifier la confor- mité et le respect de nos engagements. De 2012 à 2016, les populations de batraciens, d’oiseaux, d’insectes vont être comptées et comparées à la situation de 2003.” Environnementaliste convain- cue, elle rappelle qu’un budget de plus de 4,5 mil- lions d’euros est par ailleurs prévu pour financer des actions liées à la biodiversité et l’écologie du paysage proposées par les associations, y compris loin du tracé. “Mon travail n’est pas de dire qu’il n’y a pas d’impact. On essaie d’intégrer la ligne aumieux et on amène de la biodiversité.” En atten- dant, une arroseuse lâche de l’eau sur la piste pour limiter l’envol des poussières. A.B.

Pour R.F.F., Anne Petit veille au grain.

D ans le bureau d’Anne Petit, les bottes en caoutchouc (bien terreuses) et le casque de chantier sont sous la table, à quelques mètres de son ordinateur et de ses dos- siers. Bienvenue chez la responsable environne- ment de la direction régionale Bourgogne Franche- Comté de Réseau Ferré de France qui partage son temps entre son bureau et le chantier. De formation universitaire, elle planche sur la L.G.V. Rhin-Rhône branche Est depuis 12 ans. Autant dire que la chose n’a plus beaucoup de secret de pour elle ! C’est la première fois que la dimension environnementale est intégrée si tôt dans la construction d’une ligne. “L’environnement a été pris en compte dès 1993. L’objectif était de peser sur les choix de tracés pour en avoir un le meilleur possible, d’un point de vue économique comme écologique” explique Anne Petit. “On a travaillé à l’envers, en évitant les zones à enjeu.”

dossier consultatif d’entreprise en 2006” se sou- vient Anne Petit. “On a aussi repéré les zones invasives. On les a clôturées pour ne pas trans- porter la terre. Inversement, on a bouclé les zones sensibles pour éviter aux entreprises d’aller dedans. C’est un travail de romain.” En 2006, chaque entreprise retenue a effectué avec R.F.F. une visite d’état initial du site. Imposé dans les marchés par R.F.F., chaque entre- prise a dû nommer un responsable environne- ment. Auteur d’un plan d’actions spécifique, il veille au grain. C’est le cas de Meriem Gher- naout. En bottes, casque et bleu de travail, elle commence sa journée par une visite du chantier. “On inspecte les bassins d’assainissement et de décantation, près du tunnel. On vérifie le déshui- lage des eaux. Il y a aussi la sensibilisation au tri des déchets, les questions des ouvriers. C’est un travail quotidien. Ce n’est pas toujours faci- le mais ça s’améliore.”

pilote, on s’assure que c’est fait et on effectue des visites inopinées. Contrôle du bruit, de la pous- sière ou de l’eau, on compare nos analyses avec celles des entreprises.” Et cela n'empêche pas les habituels contrôles d’État (police des eaux, D.R.I.R.E…). “C’est moi qui ai mis en place le système. Je ne tolère aucune dérive” réaffirme Anne Petit. Malgré tout, un incident n’est jamais exclu. Début février, du fioul s’est déversé dans l’Ognon àTres- sandans suite à un acte de vandalisme sur une cuve. L’A.R.O. (association des riverains de l’Ognon, 120 à 150 adhérents) a demandé des comptes à R.F.F. “Même s’ils ont fait ce qu’il fal- lait, personnellement, je leur fais moyennement confiance. Jamais une cuve n’aurait dû être ins- tallée si près de la rivière” s’étonne Isabelle Vau- drey, adhérente, qui déplore qu’un mois après, ça sente encore le fioul. La présidente Annette

Des cartes très détaillées ont été établies. Les zones habi- tées et patrimoniales, les dépla- cements de gibiers comme de papillons, d’oiseaux ou de gre- nouilles, les champs captants, les zones humides et les prai- ries, tout y est mentionné. “En 2003-2004, on a procédé à un inventaire de tous les insectes, mammifères et végétations. Chaque bureau d’étude a tra- vaillé sur sa spécialité. Nous avons ensuite élaboré une car- te de synthèse avec tous les enjeux qui figurait dans chaque

Le dispositif environne- mental implique par ailleurs cinq maîtres d’œuvre et l’adjoint d’Anne Petit. Enfin, trois bureaux d’études exé- cutent des contrôles. “25 per- sonnes interviennent en per- manence. Avant, les bureaux d’études ne faisaient que des contrôles techniques.Aujour- d’hui, on a des rapports men- suels d’activité transmis aux maîtres d’œuvre avec pho- tos, fiches de visite, suivis et contre-visites. À R.F.F., on

25 personnes pour veiller au respect de l’environnement.

Dispositif d’assainissement de chantier.

Les zones sensibles sont parfaitement délimitées.

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