La Presse Bisontine 87 - Avril 2008

La Presse Bisontine n° 87 - Avril 2008

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PLANOISE

VERTS

Une victoire “émouvante et stressante”

51,75 % contre Jacques Grosperrin Éric Alauzet : “Je suis obligé de faire des choix” L’élu vert de la ville, désormais vice-président du Conseil général du Doubs, compte désormais parmi les poids lourds de la politique locale. Il assume ce nouveau statut mais fera des choix. Réaction.

Barbara Romagnan démarre son parcours d’élue À 33 ans, elle entame son premier mandat sur les bancs du Conseil général du Doubs. Certainement le premier échelon d’une longue vie politique dans les rangs de la gauche.

L a première bataille électorale de Barba- ra Romagnan à Besançon s’était soldée par un court échec. Battue d’un peu plus de 100 voix aux législatives par la députée Françoise Branget. Le deuxième tentative est donc la bonne, aux cantonales cette fois, pour cette jeune socia- liste de 33 ans qui a gagné haut la main au

L a Presse Bisontine : Cette vic- toire contre Jacques Grosper- rin : un trophée, une surprise ? Éric Alauzet : D’une certaine manière, je n’y avais jamais cru. En même temps, j’ai mis toute mon énergie dans ces cantonales, j’étais très concen- tré sur cet objectif. Finalement, plusieurs choses ont joué en ma faveur : un élan national contre la droite, puis la dyna- mique locale qui s’est engagée autour du maire de Besançon, le travail que j’ai effectué depuis sept ans sur la ville au conseil municipal, certaine- ment un changement progressif de la sociologie périurbaine de ce canton et enfin, un peu de ma personnalité. J’estime tout de même avoir certaines qua- lités d’écoute, de dialogue et d’efficacité.Tout cela a produit une alchimie porteuse. L.P.B. : Ville, Conseil général, agglo, votre profession de médecin, votre famille…Comment allez-vous pou- voir assumer ? E.A. : Je serai obligé de faire

second tour contre la “rouge et verte” Marti- ne Bultot. La droite, on s’en doutait, a fait pâle figure dans ce canton de Besançon-Planoise, le plus pauvre des 35 cantons du Doubs. C’est donc au Conseil général du Doubs que Barbara Romagnan fait son entrée dans le bain politique local. Elle avait renoncé à figu- rer sur la liste de Jean-Louis Fousseret aux municipales quand elle a su que la conseillè- re générale de Planoise, Danielle Tétu, ne se représentait pas dans son canton. “Les deux m’intéressaient confie la jeune femme. Mais comme j’ai été désignée par les militants sur le canton de Planoise, je me suis centrée sur cet objectif.” Bien sûr, le canton de Planoise est tradition- nellement ancré à gauche. Bien sûr, Barba- ra Romagnan a été poussée elle aussi par un élan général de gauche. Néanmoins, l’élue pense avoir mené “une bonne campagne et su convaincre les gens.” La victoire est pour elle d’autant plus “émouvante et stressante.” Au Conseil général du Doubs, Barbara Roma- gnan doit intégrer la commission “sociale et solidarité”. Une place idéale pour mesurer les effets concrets de la politique départementa- le sur les personnes âgées, les handicapés ou encore la petite enfance. “J’ai le souci d’apporter des solutions concrètes aux habitants de ce can- ton.” On reverra certainement Barbara Roma- gnan dans d’autres scrutins.

des choix, sans doute entre la ville et l’agglomération. Au Conseil général, je suis désor- mais vice-président. En me lançant dans ces batailles, je ne pensais pas gagner les can- tonales et je m’étais dit que, au cas où, je verrais bien le moment venu. Désormais, je ferai un choix concernant mon implication dans ces mandats. Je garde néanmoins un préa- lable, c’est mon métier. C’est la condition de ma liberté en politique. L.P.B. : Que pensez-vous apporter au Conseil général ? E.A. : Ma culture de l’écologie, mes réseaux, mes connais- sances et mes convictions. Je suis tout à fait à l’aise avec les socialistes et même avec cer- tains élus de droite. Après tant d’années de marginalité, il est satisfaisant de voir que les gens ont besoin d’écologie.

Éric Alauzet a été propulsé également deuxième adjoint au maire de Besançon.

Barbara Romagnan continuera à assumer ses fonctions d’enseignantes en philosophie et en sciences médico-sociales.

Propos recueillis par J.-F.H.

CANTON D’AUDEUX 60,79 % des voix Gérard Galliot : “Je ne brigue pas la vice-présidence de la C.A.G.B.” Joli coup double pour le conservateur de la Citadelle reconduit dans ses fonctions électives à la mairie de Dannemarie et sur le canton d’Audeux. De quoi nourrir d’autres ambitions politiques ? Réponses.

S’ il considère que cette réélection de conseiller général va lui permettre de travailler en harmonie avec la Com- munauté d’Agglomération du Grand Besan- çon, Gérard Galliot s’empresse aussitôt de pré- ciser : “Je ne briguerai la vice-présidence de la C.A.G.B. Je soutiendrai ceux qui ont déjà bien œuvré dans ce sens et qui font d’ailleurs par- tis de mon canton. Je m’impliquerai dans le développement de la C.A.G.B. en tant que mai- re et non pas en tant que conseiller général.” Il s’avoue agréablement surpris du score obtenu au second tour où il l’emporte devant Marcel Felt (U.M.P.) avec 60,79 % des voix. “C’est la reconnaissance du travail accompli et la vali- dation du programme de la majorité de Clau- de Jeannerot qui place l’homme au cœur de la politique départementale. Ce programme a

d’ailleurs été réalisé à hauteur de 90 % de ce qui avait été prévu. On ne s’arrête pas aux effets d’annonce. On a dit, on a fait” , estime le pré- sident de la commission développement éco- nomique et qui n’a pas d’autre ambition “de poste” au sein de l’assemblée départementale. “Je suis déjà très présent vis-à-vis du S.C.O.T. et sur les questions d’environnement à travers la présidence du Syndicat Mixte de la basse vallée de l’Ognon. Le fait de mouiller sa che- mise dans pleins de structures différentes, d’être présent, actif et toujours prêt à recevoir les gens explique je pense ce vote de confiance.” Gérard Galliot n’est pas du genre à cultiver l’auto-congratulation. “Ces victoires récom- pensent d’abord un travail d’équipe. Sur le plan municipal, on a mené un mandat marqué par des investissements importants sans compro- mettre l’équilibre budgétaire. On a privilégié un développement harmonieux du village. On va encore encourager des projets structurants en prenant soin de bien les planifier dans le temps.” Une politique qui passe aujourd’hui par la maîtrise de l’énergie, la remise en fonc- tionnement de bâtiments communaux désaf- fectés comme ceux de l’ancienne école ou enco- re la poursuite des travaux de voirie. Pour son second mandat à la tête de Danne- marie, Gérard Galliot mise sur la fidélité d’une équipe reconduite aux 2/3 de ses élus. Ce renou- vellement s’observe également dans la liste des adjoints. “On se projette dans un mandat qui démarre avec une grande stabilité.”

Gérard Galliot a le sourire, il fait coup double.

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