La Presse Bisontine 86 - Mars 2008

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 86 - Mars 2008

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SÉCURITÉ

REPÈRES Le service anti-tag,

2008-2010 Le nouveau contrat de prévention et de sécurité est arrivé Diminuer les nuisances sonores des scooters, réduire les troubles nocturnes ou mieux prendre en charge les victimes de violences sont autant d’objectifs de ce nouveau contrat local de pré- vention et de sécurité (C.L.S.P.). Un dispositif où éducateurs, policiers, juges d’application des peines et des enfants, assistants sociaux et institutions sont tous partenaires.

une action du C.L.S.P.

S’ inscrivant dans la continuité des précédents contrats mis en place par la ville de Besan- çon dès 1997, le nouveau C.L.S.P. a été signé pour la période 2008-2010. Le dispositif, visant à prévenir la délinquance et lutter contre l’insécurité, s’appuie sur un important travail partenarial avec la préfecture comme les services sociaux et les ins- titutions. “Le principe, c’est de mobiliser pour chaque problème tous les partenaires et d’avoir à chaque fois une action sur les volets que sont sur la pré- vention, la sanction et l’éducation, sans exclure évi- demment. Si on en oublie une partie, on n’y arrive pas” explique Frédérique Petitcolin, coordinatrice du C.L.S.P. “Le diagnostic sécurité se fait en s’appuyant sur les chiffres de police, ceux de l’observatoire de la sécu- rité basés sur les signalements des acteurs de ter- rain comme les gardiens d’immeubles, les agents de la ville ou les conducteurs de bus, les courriers des habitants, les conseils de quartiers” souligne Frédérique Petitcolin. “À cela s’ajoutent les résul- tats de l’enquête menée tous les deux ans auprès de 5 000 Bisontins. On a une vision assez fine de ce qui se passe et les acteurs de terrain se retrouvent tous les 15 jours car il faut réagir vite pour éviter une dégradation des situations.” Face aux constats, il faut ensuite ajuster des actions. “Certaines ne coûtent rien, il suffit juste de travailler autrement” note la coordinatrice. Pas toujours faci- le. “Il faut faire travailler des personnes qui ont des objectifs et des missions différents et pas question

de mettre en cause les compétences des uns et des autres ou de faire le boulot des autres. Le partena- riat fonctionne bien.” 46 actions sont inscrites dans ce nouveau C.L.S.P., dont 28 nouvelles. Exemples. Mise en place dès l’an dernier et bien qu’inscrite au programme du nou- veau C.L.S.P., une cellule de veille a été créée à Battant afin d’aider les jeunes en errance. “C’est de la prévention spécialisée. Deux éducateurs sup- plémentaires ont été embauchés.Au total, sept équipes travaillent sur le quartier à l’accompagnement d’une vingtaine de jeunes. C’est une collaboration entre l’association Sauvegarde, la ville et le Conseil géné- ral.” Le fameux service de correspondants de nuit a éga- lement été mis en place. “C’est une équipe de 25 personnes, dont 20 sont des médiateurs. Chaque nuit, 8 d’entre eux sont sur le terrain” note Frédé- rique Petitcolin. Côté répression, la police munici- pale de proximité a étendu sa surveillance au quar- tier de la Grette et ses effectifs devraient être renforcés avec le recrutement d’ici trois ans, de dix policiers. Moyens humains ou matériels, travail en équipe, le C.L.S.P. a des orientations multiples. “La délin- quance générale baisse depuis 1998 et on continue à travailler” se félicite la coordinatrice qui admet que Besançon n’est pas une ville foncièrement dan- gereuse.

L’an dernier, 18 000 m 2 de murs ont été nettoyés.

N é en 2001, le service anti-tag est sans dou- te l’une des actions du C.L.S.P. les plus connues des Bisontins. Sa mission : traquer les graffitis en tous genres laissés sur vitres, bois, béton et le plus sou-

tous les quartiers de la vil- le sont couverts” explique Pascal Gudefin, directeur du service voirie et dépla- cements de la ville de Besançon. Ces salariés ont été formés sur l’ensemble des maté- riaux. Recouvrement,micro- gommage, nettoyeur hau- te pression à eau chaude ou acide, ils maîtrisent les différentes techniques et interviennent dans les 48 heures. C’est dans les quartiers les plus peuplés (Planoise et la Boucle-Battant, comp- tant chacun 20 000 habi- tants) que les taggers sévis- sent le plus. “Il y a deux catégories : les graphistes

que l’on canalise en leur offrant des surfaces (skate- parc, passages souterrains) et ceux qui laissent leur signature.” Pris en flagrant délit, ils sont le plus souvent condamnés à une peine d’intérêt général au sein du service propreté. Chaque année, 70 personnes, “pas seulement des taggers” condamnées à des T.I.G. viennent ainsi prêter main- forte au personnel munici- pal. Plus utile qu’un séjour derrière les barreaux pour prévenir la récidive. Pour connaître les conditions d’intervention 03 81 87 82 33

vent, sur la typique pier- re de la forêt de Chailluz. “Au départ, le service se composait de trois per- sonnes et on ne s’occupait que du centre- ville.En 2006, on a doublé les effectifs et

Le recrutement d’ici trois ans, de dix policiers.

A.B.

D enis Baud l’a dit, jeudi 7 février, en tou- te fin de séance : “C’est mon dernier conseil municipal avant un certain temps. Peut-être que j’en connaîtrai d’autres…” com- mentait-il la gorge nouée par l’émotion. Avant de remercier longuement le maire, ses col- lègues élus, les services de la ville, de l’agglo et de Grand Besançon Habitat, puis sa famil- le… Pressenti pour occuper un des tout premiers postes d’adjoint du maire en cas de réélec- tion de Jean-Louis Fousseret, Denis Baud avait disparu in extremis de la liste des 55 candidats menée par le maire sortant pour le scrutin du 9 mars prochain. Pendant plu- sieurs semaines, la raison de cette éviction avait suscité les commentaires les plus divers. DÉPART L’adjoint “anti-tag” condamné pour… taggage

Denis Baud disparaît - provisoire- ment ? - du paysage politique local.

copropriété dans laquelle vit cette dame. Denis Baud a reconnu les faits. L’adjoint, notamment responsable de la mise en place à Besançon de l’efficace brigade anti-tags, avait taggé l’immeuble et la voiture de sa vic- time. Comparaissant le 31 janvier dernier au tribunal de Besançon dans la nouvelle pro- cédure du “plaider coupable”, Denis Baud a écopé de trois mois de prison avec sursis, du paiement des frais d’avocats des parties civiles et de la remise en état de l’immeuble taggé. Il est également contraint de suivre un trai- tement médical. La peine ne figurera pas sur son casier judiciaire. Denis Baud met pour l’instant sa vie poli- tique entre parenthèses. À 50 ans, son ave- nir politique s’obscurcit.Mais après la paren- thèse, il n’est pas exclu qu’il se réinvestisse dans la vie publique. Il était jusqu’ici un des adjoints les plus assidus de Jean-Louis Fous- seret. J.-F.H.

Le 31 janvier dernier au tribunal de Besançon.

Mais c’est bien la convocation de l’actuel adjoint à la sécu- rité devant la justice, puis sa condamnation, qui ont entraî- né sa soudaine mise à l’écart. Denis Baud a payé ses récents déboires sentimentaux. L’adjoint a été condamné sui- te à une double plainte : la première émanant d’une citoyenne bisontine victime du “harcèlement” de Denis Baud depuis novembre der- nier, l’autre venant des repré- sentants des résidents de la

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