La Presse Bisontine 81 - Octobre 2007

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°81 - Octobre 20077

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SAÔNE Municipales 2008 Bernard Guyon : “Je repars, à une condition…” Le maire de Saône se donne jusqu’au mois de décembre pour rassembler une liste unie autour de son nom. Seule condition à une nouvelle candidature à la tête de la commune. Jusqu’en mars 2008, dans chacun de ses numéros, La Presse Bisontine tentera de décortiquer les enjeux des élections municipales dans les principales communes du Grand Besançon. Premier épisode : Saône.

Bernard Guyon a été élu en mars 2001 à la tête de la commune de Saône. Ses premiers pas en politique.

P our les élus de Saône, cet- te septième année de man- dat - qui n’était pas pré- vue puisque les municipales ont été reportées d’un an -, est peut- être l’année de trop. Le mandat s’étire en longueur, on sent un essoufflement général. Cette situation n’est pas propre à Saô- ne, elle semble toucher de nom- breuses communes où les élus

de base sont guettés par la démo- bilisation. C’est dans ce contexte que le maire de Saône, élu en 2001, s’interroge sur son avenir poli- tique. Partira ou partira pas pour un second mandat à la tête de cette commune de 3 200 âmes ? Bernard Guyon n’est pas encore sûr de son choix. “Je repars, à la seule condition que

j’arrive à faire une vraie liste, avec 22 personnes qui acceptent de travailler à mes côtés pen- dant six ans.” Prudent, le maire de Saône ne semble pas vouloir revivre quelques épisodes regrettables qui ont émaillé ce premier man- dat, notamment la démission de deux de ses adjoints. “C’est le plus grand regret de monman-

mune, sans s’y attendre vrai- ment. “Je ne pensais pas être maire” avoue-t-il. En mars 2008, s’il repart au combat, “c’est parce qu’il y a encore des choses à faire pour Saône” dit-il (voir encadré ci- dessous). Bernard Guyon se dit déjà plutôt satisfait du travail abattu depuis 2001. Parmi les principaux dossiers menés à bien par l’actuellemuni- cipalité, on retiendra notam- ment la médiathèque créée au centre du village construite en lieu et place d’une ancienne fer- me acquise par la commune, la fin des travaux engagés pour embellir la rue de la mairie et le lancement, avec le syndicat du Plateau, des travaux de la future crèche intercommunale qui sera située derrière l’église du village. “La satisfaction d’un maire est de voir de tels projets se concrétiser” dit-il. Bernard Guyon a donc trois mois encore pour rassembler 22 per- sonnes autour de son nom. S’il y parvient, il repartira avec la même motivation. S’il échoue dans cette tâche où s’il n’est pas réélu, “je ne serai pas aigri. Dans ce cas, je saurai m’occuper” assu- re-t-il avec cette petite pointe de flegme qui le caractérise.

dat. J’y ai sûrement une part de responsabilité” concède-t-il. Trois autres élus, sans démissionner, ont déserté les rangs de l’as- semblée communale au fil des années. “Ces épisodes m’ont mar- qué, c’est pourquoi je sollicite- rai un deuxième mandat à la

seule condition de trouver une équipe soudée.” Bernard Guyon se donne jusqu’à Noël pour ras- sembler ses co-listiers. “Ça com- mence à frémir, il y a des touches” avance-t-il. Pour l’instant, par- mi les actuels membres du conseil municipal, “une petite minorité d’entre eux” serait prê- te à rempiler. Pour mieux comprendre, il est sans doute utile de rappeler le contexte dans lequel se sont déroulées les municipales de 2001. À l’époque, trois listes s’af-

Les grands chantiers du prochain mandat

tant au sein de la municipalité que dans le milieu enseignant. La question devrait être tranchée avant la fin de ce mandat. Deuxième gros morceau à traiter : l’aména- gement du centre-bourg. Actuellement, cinq voies se rejoignent au carrefour situé au centre du village. Le projet prévoit la sup- pression d’une des cinq voies d’accès au carrefour - la rue de la Croix de mission -, la démolition d’une maison et de la salle des fêtes (salle Guilemand) située juste derrière pour pouvoir requalifier la place et aména- ger un mail piéton et un parking. Le dernier gros morceau du prochain man- dat concerne le volet habitat. Un program- me de 220 logements sera lancé à l’entrée de Saône, côté gare, face à l’actuel quartier du Pied de Roche. Le projet comprend une partie accession à la propriété (maisons indi- viduelles et petits immeubles collectifs) et une partie location. Le tout sur une surface de 12 hectares. La commune en possède déjà 3, les acquisitions foncières sur les ter- rains privés sont en cours.

L e prochain maire de Saône devra gérer plusieurs gros projets, prioritaires aux yeux de Bernard Guyon si ce dernier est reconduit aux affaires. Des dossiers dont certains sont assez sensibles. Le premier d’entre eux est celui des écoles. Comme un serpent demer, le projet de regrou- per les deux écoles de la commune revient

sur le devant de la scène à chaque élection. Les élus réfléchissent actuellement à la créa- tion d’un nouveau groupe scolaire. Faut-il regrouper les deux écoles sur un site unique, faut-il agrandir un des deux sites existants pour n’en faire plus qu’un ? Les élus de la commune n’ont pas encore réussi à se mettre d’accord. Les avis divergent sur ce point,

frontent au premier tour. La première, emmenée par l’an- cien maire Vuille- min, une deuxième, étiquetée à gauche et menée par Jean- Marie Deya et une troisième avec Ber- nard Guyon à sa tête. Hétéroclite, montée en partie pour contester le projet d’extension de l’aérodrome de La Vèze, cette troi- sième liste a recueilli le plus de suffrages. Bernard Guyon, novice en politique, avait alors été bombar- dé maire de la com-

“Ça commence à frémir, il y a des touches.”

La rénovation du centre du village autour du carrefour principal fait

partie des prochains chantiers.

J.-F.H.

COMMENTAIRES L’affaire des tennis La méthode Guyon ne fait pas l’unanimité Le maire de Saône est à la tête d’une équipe pas toujours sou- dée autour de son chef. On lui reproche notamment un manque de communication et une méthode de travail qui man- querait parfois d’anticipation. Lui veut jouer l’apaisement.

Richard. À quelques mois seulement des pro- chaines élections, sans doute pour ne pas déplai- re à une partie de la population, le choix du ter- rain à proximité des marais, est rejeté en bloc. Outre la démission de deux adjoints - en ce qui concerne celle de M. Roux, le maire ne l’a pas acceptée -, plusieurs autres conseillers lassés ont perdu toute assiduité et ne mettent plus les pieds à la mairie. Patient et confiant quant au triomphe de la rai- son, Bernard Guyon tâte le pouls de ses conseillers pour préparer une liste. Il veut se donner le temps, jusqu’en décembre, pour les convaincre qu’il a su tirer les leçons de ce premier mandat. Sur le fond, l’action du maire est plutôt saluée. C’est sur la forme qu’il reste à convaincre. À ce jour, aucune autre liste n’est encore en prépa- ration. Les citoyens de Saône semblent attendre de voir si Bernard Guyon réussit à réunir assez de disciples autour de lui. Si ce n’est pas le cas, il est certain que d’autres postuleront.

L es adjoints Huot-Marchand et Roux avaient démissionné en cours de mandat avec fra- cas. Premiers signes d’une tension palpable au sein d’un conseil élu, on l’a vu, sur la base d’une équipe hétéroclite, composée de personnes qui balaient un éventail assez large de sensibi- lités politiques. Forcément, tous ne partagent pas le même point de vue. “Avec le maire, nous sommes parfois en désaccord sur une certaine façon de gérer la commune. Même si on est d’ac- cord avec la majorité des dossiers, une commu- ne, ça ne se gère pas à la petite semaine” illustre Louis Richard, l’adjoint à l’urbanisme. Le prin- cipal reproche fait au premier magistrat, c’est

peut-être “son manque de communication” com- mente cet adjoint. L’affaire récente des tennis couverts (voir article page 21) est sans doute symptomatique de la

méthode Guyon. Voilà un dossier que le conseil municipal a eu à traiter il y a dix-neuf mois. À l’époque, le conseil donne son aval sur le principe de construction de courts couverts. Seulement, on oublie de délibérer sur la disponi- bilité d’un terrain. On verra bien se dit le maire. Et “ce qui devait arriver arriva” commente Louis

Plusieurs autres conseillers ont perdu toute assi- duité.

Les projets en cours, pourtant font l’unanimité. Ici, le chantier de la future halte-garderie.

J.-F.H.

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