La Presse Bisontine 78 - Juin 2007
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n°78 - Juin 2007
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PHÉNOMÈNE
Vers un nouveau magasin L’érotisme se démocratise à Besançon
Le supermarché érotique Planet Dream, de la zone de Valentin cherche de nouveaux locaux pour être plus visible.
À l’heure du télécharge- ment sur internet de films X et de l’achat en ligne de gadgets érotiques, l’activité des sex-shops traditionnels est en recul. Rien d’étonnant à ce que le groupe allemand Beate Ushe, numéro un en Europe des sex-shops, rencontre quelques difficultés. L’e-commerce a l’avan- tage de garantir une parfaite discrétion au client qui hésitait à passer la porte de ce genre de boutiques par peur d’être vu. L’enjeu pour les marchands de charme est donc de valoriser leur image pour garder pignon sur rue tout en jouant la carte d’In-
ternet. C’est en tout cas la stra- tégie adoptée par Franck Cecchet- tani, co-gérant d’une société qui possède huit magasins dans l’Est de la Fran- ce, dont Planet Dream à Besan- çon, situé en limi- te de la zone de Valentin. L’en- trepreneur recon- naît lui-même
comme celui deMetz ou de Stras- bourg “où nous sommes juste à côté du Mc Do. Les mœurs évo- luent, à nous d’être plus visibles” en évitant toutefois la provoca- tion. Franck Cecchettani n’est pas satisfait de la situation de Pla- net Dream à Besançon, situé trop à l’écart de la zone de Valen- tin dans un bâtiment inadapté planté à l’orée du bois de Châ- tillon-le-Duc. “En plus du site Internet, notre projet cette année est de changer l’emplacement du magasin de Besançon. La diffi- culté est de trouver des locaux de 300 à 400 m 2 dans cette zone, dont le loyer ne serait pas exor- bitant. Nous voulons revoir tout le concept pour en faire un super- marché érotique plus attractif” dit-il. L’entrepreneur exploite jusqu’au bout toutes les recettes qui font le succès de la grande distribu- tion pour démocratiser son acti- vité. Son réseau de magasins s’articule autour de trois concepts qui ont chacun leur identité propre. “Sexy Price” est un dis- counter “avec moins de choix, une présentation plus sommaire des produits,mais des prix plus attrac- tifs.” Il y a ensuite “Planet Dream” qui “est un supermarché généra- liste.” Le dernier né est la “Bou- tique Osez”, plus chic et plus feu- trée. Franck Cecchettani et son asso- cié jouent sur ces trois tableaux pour toucher la clientèle la plus large possible. Il n’est pas exclu qu’à Besançon ils implantent une seconde enseigne à terme, soit dans le discount ou alors dans le porno chic. La formule fait recet- te, car en sept ans d’activité, avec huit magasins, cette société est numéro 2 en France de vente de produits érotiques.
“Les mœurs évoluent, à nous d’être plus visibles.”
Nathalie Chapuis est responsable de Planet Dream à Besançon.
que l’e-commerce “prend de plus en plus de parts de marché. Inter- net nous fait de la concurrence surtout en terme de tarifs. Mais l’avantage que conserve le maga- sin, c’est sa proximité avec la clientèle qui peut réaliser un achat coup de cœur, impulsif. Nous visons surtout les couples qui choisissent par exemple de passer un week-end coquin. Pour cette clientèle-là, les délais de livraison d’Internet sont trop longs.” Malgré tout, Franck Cecchetta- ni sait que le web est devenu incontournable pour consolider l’activité. Cette année, il a en projet de développer un site de vente en ligne de produits éro- tiques. Ce sera un outil com- plémentaire de ses commerces dont il affine le concept pour sor- tir de l’image glauque des sex- shops des quartiers de gares. Il a calqué le mode de fonction- nement de ses établissements sur ceux de la grande distribu- tion traditionnelle sans racola- ge excessif. Il ne s’agit donc plus de sex-shops étriqués, mais de supermarchés érotiques comme Planet Dream où chacun fait ses emplettes en libre-service en parcourant les rayons. Tout ce qu’il y a de plus classique. Les magasins se fondent dans le pay- sage des zones commerciales
JUMELAGE
230 millions de francs suisses Le nouveau stade de Neuchâtel inauguré Comment nos voisins suisses que l’on dit parfois lents s’y prennent-ils pour financer un nouveau stade ? L’exemple du nouveau site de la Maladière à Neuchâtel, ville jumelée avec Besançon, est un exemple frappant de réalisme économique. À méditer pour le stade Léo-Lagrange. N os voisins suisses nousmontrent le plus bel exemple d’une coopé- ration public-privé réussie. Il
aura fallu moins de trois ans - “un exploit” selon les promoteurs du pro- jet - pour que soit achevé cet ambitieux édifice dont le sommet n’est autre que le nouveau stade de la ville. En échan- ge de la cession du terrain pour le franc symbolique par la ville de Neuchâtel, deux caisses de pension privées ont intégralement financé les travaux du stade. Au total, 230 millions de francs suisses auront été nécessaires pour édi- fier ce complexe, en partenariat avec la société Coop. Outre le stade de 12 000 places assises, l’édifice comprend, de bas en haut : 930 places de parking couvert, deux étages consacrés au commerce. Le premier occu- pé par laCoop, qui avec ce nouvel empla- cement, devient le plus grand magasin CoopdeSuisse romande, le secondniveau occupé par une soixantaine de boutiques. Le tout sur 25 000 m 2 de surface com- merciale avec 410 emplois à la clé. Le complexe intègre aussi la toute nou-
Le nouveau stade, situé à la sortie Est de Neuchâtel,
domine la route de 6 mètres.
T.C.
velle caserne des pompiers de Neuchâ- tel ainsi que six salles de gymnastique. “Tout celaa été réalisé enun temps record, c’est un véritable exploit” se félicite Pas- cal Sandoz, conseiller communal neu- châtelois chargé des travaux publics et du sport. “En plus, ce complexe est inté- ressant du point de vue urbanistique, il permet une extensionde la ville vers l’Est et apporte une offre tout à fait complé- mentaire au centre-ville” ajouteM. San- doz.
L’ensemble a été inauguré en grande pompe il y a quelques semaines en pré- sence du président de la F.I.F.A., Jose- ph Sepp Blatter. Une grande fête est programmée les 22, 23 et 24 juin au sta- de. Trois jours d’animations, avec notam- ment un concert de la StarAcademy. Et pendant ce temps-là, le stadeLéo-Lagran- ge devra se contenter pendant plusieurs mois de sa configuration bancale.
J.-F.H.
Sous le stade, un immense complexe
commercial réalisé par la Coop, au cœur de la ville.
La diversité de l’offre existe désormais dans les gammes de magasins. C’est un peu comme la grande distribution avec le hard discount .
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