La Presse Bisontine 78 - Juin 2007

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 78

Juin 2007

1,90 € Le troisième mercredi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Rue Bersot BESANÇON 03 81 82 27 14

Patrice, assureur : “Je conduis sans permis…” Ils sont de plus en plus nom- breux à se voir retirer le permis de conduire. Pourtant, ils conti- nuent à exercer leur profession et à conduire tous les jours, en toute illégalité. Le phénomène prend des proportions de plus en plus fortes. p. 13 Ils ont construit le quartier de Planoise

Françoise Branget, seule candidate sortante, brigue un nouveau mandat.

Les 10 et 17 juin

LÉGISLATIVES la bataille de Besançon

Lire le dossier p. 16 à 22

Immobilier La folie des agences immobilières Elles sont plus de 100 à Besançon Lire en p. 6 à 8

Deux professionnels du bâtiment qui ont participé à la construc- tion des premiers immeubles de Planoise racontent la naissance de ce quartier, sorti de terre il y a quarante ans. p. 12

99, Grande rue à

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°78 - Juin 2007

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Éditorial

CHANSON Elle brouille les pistes La chanteuse d’origine indonésienne poursuit son parcours sur les routes de France. Connue il y a dix ans avec son tube “La neige au Sahara”, elle s’est tournée vers un registre plus rock. Rencontre. Anggun : “Je n’aime pas qu’on me catalogue”

Ambiguïté L’élan de citoyenneté de la présiden- tielle à peine retombé que l’on deman- de à nouveau aux électeurs de se remo- biliser. Les élections législatives, un mois et demi après l’élection du prési- dent de la République, sont censées donner les moyens au nouveau chef de l’État d’appliquer le programme qu’une majorité de Français a soute- nu. Car les législatives, c’est bien de cela qu’il s’agit. Ce scrutin est une élec- tion nationale et non locale mais cette perception, certains citoyens ont bien du mal à l’admettre. Bien sûr, nos dépu- tés sont les représentants de notre ter- ritoire devant la Nation mais s’ils sont élus, c’est d’abord pour voter les lois. Et non, comme d’aucuns peuvent le croire, pour défendre tel ou tel intérêt particulier et local. Pour cela, il y a les élus locaux. Le Grand Besançon est concerné par les deux premières cir- conscriptions du Doubs, celles déte- nues jusqu’ici par la socialiste Paulet- te Guinchard et l’U.M.P. Françoise Branget. Si le peuple est logique, il est censé élire au soir du 17 juin les deux candidats U.M.P., Françoise Branget, donc, et Jacques Grosperrin, respec- tant ainsi les résultats obtenus dans ces deux secteurs à l’élection prési- dentielle. Mais la logique n’est pas l’apa- nage naturel de l’expression démo- cratique. L’argument actuel de la gauche est de brandir la menace d’une concen- tration du pouvoir dans les seules mains de la droite. L’antienne n’est pas nou- velle, elle était déjà servie en 1988, il y a près de vingt ans, mais par la droi- te cette fois, à l’issue de la réélection de François Mitterrand et à l’approche des législatives. Hélas, ces arguments ne sont pas recevables. Le mal est bien français de rejeter le lendemain ce que l’on a approuvé la veille. Mais les légis- latives sont aussi, et parfois surtout aux yeux des électeurs, une question de personnes. Et là, on ne peut pas leur en vouloir de choisir celui ou celle qui, à leurs yeux, incarnera le mieux la défen- se de leur territoire. Dans cette élec- tion, les candidats ont quatre semaines pour prouver qu’ils seront les plus dignes et aptes représentants du Grand Besan- çon à l’Assemblée Nationale. C’est tou- te l’ambiguïté de ce scrutin législatif qui permet d’élire ceux qui feront les lois françaises mais où la personnalité et le caractère des candidats prime sou- vent sur leur étiquette politique.

Anggun aime se produire dans des salles intimistes.

L a Presse Bisontine : Lionel Florence et David Hallyday ont collaboré à votre dernier album “luminescence.” Comment avez-vous rencontré ces deux auteurs ? Anggun : Lionel Florence, je l’ai provoqué. Je le connais- sais par son talent, et j’ai sollicité une collaboration. Avec David Hallyday, c’est différent. J’aime ses choix musicaux, nous avions déjà chanté en duo. Je lui ai demandé de m’écrire une chanson. Trois jours plus tard, il m’en envoyait une et me proposait qu’on la chante ensemble. J’aime quand les choses se passent comme ça, en dehors de la volonté des maisons de disque. Ce que je trouve intéressant chez ces deux auteurs-là, c’est qu’ils ont apporté leur propre uni- vers à l’album. L.P.B. : En 1997, “la Neige au Sahara” cartonne. L’album sui- vant, différent, est plus discret et aujourd’hui “Luminescence” est bien accueilli. Le public n’apprécie pas que vous sortiez des sentiers battus ? A. : En France plus qu’ailleurs, on aime cataloguer les artistes. On cherche à savoir s’ils appartiennent au mouvement rock ou à la variété française par exemple. Après “la Neige au Sahara”, j’ai eu l’im- pression de devoir toujours mettre en avant mes ori- gines à une époque où la world music émergeait. Mais je n’aime pas qu’on me catalogue comme la jeu- ne fille asiatique qui chante des chansons d’amour. Heureusement, les différentes collaborations que j’ai pu avoir (elle a chanté entre autres avec Zucchero) m’ont permis de brouiller les pistes. J’ai exploré ces dernières années des univers musicaux très diffé- rents. L.P.B. : “Luminescence” est pourtant plus électronique, avec des couleurs orientales. Le public a adhéré ? A. : Quand l’album Luminescence est sorti avec le premier titre “Être une femme”, le public a été sur- pris. Je pense avoir réussi à installer l’idée que je ne souhaitais pas être cataloguée. La musique est riche

et je revendique son éclectisme.

Bio express Anggun en quelques dates Anggun est née le 29 avril 1974 en Indoné- sie. Elle commence sa carrière de chan- teuse à l’âge de 9 ans. Elle remporte son premier succès dans son pays et dans la région du Sud-Est asiatique alors qu’elle n’a que 14 ans. Tout réussit à Anggun, pour- tant elle décide de changer de vie alors qu’elle n’a qu’une vingtaine d’années pour tenter une carrière internationale. Elle s’en- vole donc pour l’Europe en 1994 et s’ins- talle à Londres. Mais en Angleterre, ses projets n’aboutis- sent pas. Alors elle traverse la Manche et se tourne vers Paris. Elle rencontre Florent Pagny et ensuite Éric Benzi qui tombe sous le charme de son timbre de voix. Il lui écrit tout un album d’où est extrait le single “La neige au Sahara” qui propulse Anggun en une des charts en 1997. L’album reçoit un écho international et la chanteuse va le pro- mouvoir pendant trois ans. Anggun revient en France en 2000. Éric Ben- zi écrit son deuxième album qui ne ren- contrera pas le succès souhaité dans l’Hexa- gone. Après s’être expatriée à Montréal, la chanteuse retrouve la scène française grâ- ce à l’album “Luminescence” dont le pre- mier single est “Être une femme.” Anggun travaille désormais sur un nouvel opus.

L.P.B. : À quoi doit-on s’attendre avec votre prochain album ? A. : Je rentre en studio. Je suis en train d’écrire. La tournée de “Luminescence” s’achève en septembre après deux ans de concerts. Je vais me faire oublier un peu, le temps de réaliser cet album. Je travaille sur ce projet avec une équipe Hip Hop qui collabore habituellement avec Diam’s. Ensemble, nous allons essayer de faire du Hip Pop. L.P.B. : En dehors de la chanson, vous êtes également ambas- sadrice de l’O.N.U., et de la société suisse d’horlogerie haut de gamme Audemars-Piguet avec l’actrice Michelle Yeoh. A. : Audemars-Piguet est une des rares manufactures d’horlogerie à appartenir encore à la famille fonda- trice de l’entreprise. J’aime l’approche que cette socié- té a de la montre. Il y a une émotion qui se dégage de chacune des pièces. J’ai eu la chance de visiter le site du Brassus dans la vallée de Joux. Quand je vois une de ces montres, je ne peux pas m’empêcher de penser à toutes ces mains qui ont façonné chacune de ces pièces avec minutie. L’homme est cœur de cet- te horlogerie. Cela fait maintenant deux ans que nous collaborons avec Audemars-Piguet. J’en suis ravie, car c’est par ailleurs une marque qui se fémi- nise. L.P.B. : Pour vos concerts, vous semblez préférer les petites salles intimistes ? A. : En effet, il y a une ambiance particulière, com- me à Morteau dans le Haut-Doubs où j’étais récem- ment. Ce sont des salles chaleureuses et agréables. Ça me donne beaucoup d’idées pour la suite.

L.P.B. : Des concerts plus intimistes encore ? A. : Ou tout le contraire (rires).

Propos recueillis par T.C.

Jean-François Hauser

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

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Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Mai 2007 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, Conseil général du Doubs, Guillaume Coppola, NanoJura, Syndicat du marais de Saône, VediorBis, Ville de Besançon.

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La Presse Bisontine n°78 - Juin 2007

L’actualité bouge,les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les Vaîtes : les candidats aux législatives devant la caméra

Weil : la saga continue

L’ entreprise textile bisontine à laquelle nous avons consacré un dossier de cinq pages dans notre précédente édi- tion connaît désormais son repreneur. Dans son jugement du 23 avril dernier, le tribunal de commerce deBesançon a décidé de céder les actifs de la société bisontine aux établis- sements Laporte, une entreprise textile basée à Yvetot (Seine-Maritime). “Nous reprenons lesmarques, les fonds de commerce, le stock, le matériel, l’agencement… Et surtout, nous reprenons également 77 personnes” se féli- cite Fabrice Damamme, le dirigeant des éta- blissements Laporte. L’effectif de la société nouvelle Weil s’élevait encore à 94 salariés, 17 personnes feront donc les frais de cette reprise, néanmoins reçue comme une heu- reuse nouvelle tant les espoirs de reprise paraissaient minces pour Weil. Sur Besan- çon, l’entreprise Laporte reprend les six per- sonnes affectées au magasin d’usine Acced ainsi que sept salariés du siège et les repré-

sentants des griffes, elles aussi passées dans le giron de Laporte : Luc Saint-Alban, Weil 1868, Ted Lapidus…Les discussions actuel- lement en cours concernant le sort réservé au bâtiment historique de la rue de Chaillot, désormais propriété de la sociétéNéolia. Cet- te dernière a prévu de raser le bâtiment tout en aménageant une nouvelle surface de ven- te pour préserver lemagasin de vente Acced. Le patron de Laporte se veut optimiste : “En à peine un mois on a déjà bien avancé. La reprise doit être complète d’ici l’été. Nous avons déjà démarré les collections pour l’été prochain et nous sommes déjà sur les achats pour l’hiver 2007-2008” commenteM. Damam- me. Laporte emploie 140 salariés à Yvetot mais son effectif total atteint désormais près de 600 salariés. Laporte compte en effet deux usines au Maroc, une autre à Mont-de-Mar- san dans les Landes, et des magasins dans différents pays d’Europe.

L’ association de défense du quartier de l’Est bison- tin les Vaîtes ne recule devant rien pour faire entendre sa voix. Elle profite maintenant des législatives pour interroger les candidats de la deuxième circonscription sur leur percep- tion future de ce quartier pour lequel la municipalité porte un grand projet d’urbanisation contesté sur le terrain. “Nous avons contacté les candidats dont le groupe est représenté au conseil municipal de Besan- çon et dont le parti a dépassé la barre des 5 % des voix en Fran- ce lors de l’élection présiden- tielle” précise Éric Daclin, por- te-parole de l’association les Vaîtes. Ainsi JacquesGrosperrin (U.M.P.), Odile Faivre (U.D.F.) et Marie- Guite Dufay (P.S.) ont été appro- chés. Tous les trois ont accep- té d’être interviewés par l’association. Les entretiens qui auront lieu finmai chez lesmaraî- chers seront filmés et mis en ligne sur le blog de l’associa- tion. Les questions, les mêmes pour tous, ont été transmises à tous les candidats pour qu’ils puissent préparer la rencontre

qui ne durera que quelques minutes. “Notre objectif n’est pas de les piéger” rappelle Éric Daclin. En même temps, les candidats avaient-ils d’autre choix que celui de se plier à la proposition des Vaîtes, sachant que ce quartier mobilisé comme il l’est, et qui sait communiquer par le biais de son association, va peser sur le verdict des urnes en juin. “Ce que l’on attend d’eux ce sont des réponses précises et pas de belles paroles. On ne se conten- tera pas de promesses et de généralités.” Par exemple, il serait illusoire de fairemiroiter aux habi- tants des Vaîtes qu’un député pourrait chambouler le plan local d’urbanisme approuvé par l’équi- pe Fousseret. En procédant ainsi, l’associa- tion cherche à engager ferme- ment les élus sur l’avenir de ce quartier. “Nous voulons utiliser les échéances législatives et ensuite les échéances munici- pales comme un outil de pres- sion afin d’obtenir de la mairie qu’elle dévoile un projet défini d’urbanisation pour les Vaîtes avant la fin de ce mandat muni- cipal.”

Les syndicats déménageront à l’automne

U ne visite de chantier le 15 mai dernier dans les anciens locaux de l’I.R.T.S. à Planoise a permis aux organisations syndicales bisontines de se rendre compte de l’espace qu’ils occuperont d’ici la fin de l’année. Les huit organisations syndicales recon- nues à Besançon intégreront alors la nouvelle “maison des syndicats”. Lancée il y a plusieurs mois, l’initiative n’avait pas reçu un franc succès de la part des syndicats qui pourtant, étaient demandeurs de nouveaux locaux. La plupart d’entre eux sont hébergés depuis des décen- nies dans le quartier Battant, notamment au 48, rue Bat- tant et au 3, rue Champrond, dans de vétustes bâtiments peu adaptés à une image moderne du syndicalisme, mais qui avaient un mérite selon les syndicats eux-mêmes, celui d’être au centre-ville. “On trouve qu’à Planoise, ce sont des locaux peu fonctionnels et surtout qui sont loin du centre-ville. La mairie avait racheté ces locaux de l’I.R.T.S. sans nous en faire part et apparemment, il n’y aura pas tant de place que cela” juge Gérard Thibord, le responsable local de la C.F.D.T. qui répercute un avis syndical qui semble partagé par la plupart des organi- sations. Quoi qu’il en soit, la mairie confirme le calen- drier qu’elle s’était fixé, à savoir des travaux qui doivent s’étaler jusqu’à la fin de l’été prochain pour “une prise de possession des locaux en novembre” selon l’adjoint bisontin au patrimoine Christophe Lime. Ce dernier reconnaît “les petites réticences qu’il y a eu au départ” mais qui selon lui sont levées. “Tout le monde s’est fina- lement mis d’accord pour venir à Planoise” dit-il. Même si selon certains syndicats, “on n’a pas eu le choix.”

BESANÇON

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SANTÉ PUBLIQUE Toujours pas de réponse Le mystère des œufs contaminés n’est pas résolu Il y a un an, le professeur du C.H.U. bisontin Jean-François Viel mettait en évidence une présence anormalement élevée de dioxines dans des œufs prélevés vers l’incinérateur de Besançon. Malgré tous ses messages d’alerte, c’est le silence radio du côté des autorités.

Boudés ici, les travaux du professeur Jean-François Viel ont été repris par

L e 15 juin dernier, le pro- fesseur de santé publique Jean-François Viel ren- dait publique une étude qu’il avait menée quelques mois auparavant concernant la teneur en dioxines trouvée dans des œufs de poule prélevés dans un élevage familial de Besan- çon. Stupeur à la lecture des résultats : les œufs en question contiennent des taux de dioxines “très nettement supérieurs à la teneur maximale autorisée” selon le professeur Viel. Le chiffre est de 43 pg/g alors que la réglementation européenne fixe une teneur maximale tolé- rée à 3 pg/g. Ces inquiétantes découvertes mises au jour par le scientifique bisontin auraient dû alerter les autorités sanitaires. La direc- tion des services vétérinaires, saisie du dossier par le préfet au moment de la publication des études du chercheur, n’a toujours pas réagi, près d’un an

après la publication de ces résul- tats alarmants. “Je leur ai envoyé une lettre recommandée fin avril, je n’ai toujours pas de réponse” déplore M. Viel. Pourtant, cette étude a de quoi interpeller. “La principale sour- ce connue d’exposition des

conduire sans délai à une éva- luation du risque sanitaire.” Or, un an après, le professeur attend toujours cette évalua- tion. “Ils m’ont demandé des centaines de données que je leur ai fournies. Je n’ai jamais eu de nouvelles. Je déplore un défi- cit de connaissances sur ce sujet. Il faudrait doser plus d’œufs pour avoir des informations plus systématiques. Mais ces pre- miers résultats n’ont l’air de déranger personne” regrette Jean-François Viel. Apparemment, pour la direc- tion des services vétérinaires, l’affaire est entendue. “Nous avons fait notre enquête suite aux résultats du professeur Viel et constaté ce que l’on savait déjà et que l’A.F.S.S.A. avait déjà dit : en milieu urbain, les poulaillers sont susceptibles d’être contaminés en dioxine. Les personnes qui élèvent des poules ont été mises en garde, nous avons fait ce que nous

l’institut national de veille

sanitaire. Nul n’est prophète en son pays.

volailles aux dioxines, sauf contamination accidentelle de l’alimentation, est l’ingestion de terre contami- née” ajoute le scientifique. Et “en raison des risques poten- tiels qui pour- raient être liés à une forte consommation des œufs pro- duits locale- ment, le niveau de contamina- tion élevé doit

La dioxine a la particularité de se concentrer

devions faire” répondent les ser- vices de la D.S.V. La dioxine produite par les fumées d’incinération des ordures ménagères a la parti- cularité de se concentrer dans les graisses : œufs, lait de vache et viande bovine. C’est parce que seuls des élevages de poules étaient situés dans le proche périmètre de l’usine d’inciné- ration de Planoise que le pro- fesseur bisontin a choisi ce mode de mesure. Et même si aujour- d’hui, l’usine est aux normes, les rejets sont certes moindres, mais identiques. Or, il faut,

selon différentes estimations, entre 10 et 50 ans pour que les taux de dioxines présents dans la terre soient divisés de moi- tié. C’est ce même professeur Viel qui avait confirmé il y a quelques années l’hypothèse d’une asso- ciation entre l’exposition envi- ronnementale à la dioxine émi- se par l’usine d’incinération (avant sa remise aux normes) et la survenue d’une forme de cancer du système lymphatique. C’est pour tester l’éventuelle voie de contamination par la consommation de denrées ali-

mentaires que M. Viel a enga- gé cette étude sur les œufs de poule. Les résultats connus, il a l’amer sentiment de prêcher dans le désert. Pas complète- ment tout de même car l’idée d’un deuxième four souhaité par le syndicat de traitement des ordures du Grand Besan- çon (Sybert) est fortement remi- se en cause aujourd’hui, y com- pris par le maire de Besançon qui semble de plus en plus réti- cent à ce mode d’élimination des déchets.

dans les graisses.

J.-F.H.

L’ÉVÉNEMENT

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Lemarchéde l’immobilier est-il assezgrand POUR TOUTES LES AGENCES ?

Les agences immobilières occupent le paysage commercial. Avec l’essor du marché de l’immobilier, les villes ont vu s’implanter de nouvelles enseignes. Besançon n’a pas échappé à cette règle puisqu’au- jourd’hui, le nombre d’agents autorisés à exercer la profession par la préfecture qui délivre les autorisa- tions, atteint des records sur la place : elles sont plus de cent. Mais alors que le marché semble marquer le pas pour la première fois depuis plu- sieurs années, des organismes professionnels com- me la F.NA.I.M. s’interrogent sur la capacité de cha- cune de ces enseignes à résister si la conjoncture se durcit. Le risque est que pour tirer leur épingle du jeu, les agences se livrent à une concurrence féroce, sans respecter une certaine éthique.

IMMOBILIER Un marché en tension Seules les meilleures agences résisteront !

Les agences immobilières auraient-elles mangé leur pain blanc ? Le ralentissement observé sur le marché de l’immobilier le laisse penser.À l’euphorie d’hier succède une certaine moro- sité. Les affaires risquent de se durcir pour la profession.

et 62 dans le Doubs. Dans ce contexte, rien d’éton- nant donc que l’antenne régio- nale de la F.N.A.I.M. (fédéra- tion nationale des agents immobiliers) ait vu le nombre de ses adhérents en Franche- Comté faire un bon en avant entre janvier 2006 et mai 2007 puisqu’il est passé de 84 à 94. “Depuis 2000, on ne peut que constater la forte progression. Nous pouvons à mon sens le regretter car quand le marché se porte bien chacun voit en lui la poule aux œufs d’or” remarqueAlainMénétré, pré- sident de la F.N.A.I.M. régio- nale. Résultat, selon cet organis- me, la concurrence qui s’in- tensifie dans ce secteur s’ac- compagne parfois de dérives. “Certaines enseignes ont enga- gé des agents sans formation qui sont des dangers pour la profession. Ils sont incapables d’estimer un produit immo- bilier. Pour décrocher unman- dat, ils font miroiter au client qu’il peut tirer le prix qu’il veut de son bien. Des agences qui se sont installées man- quent de professionnalisme dans ce domaine” déplore-t- il. La transaction immobiliè- re est un métier et considérer le client comme un bon pigeon ne va qu’un temps. Certes. Cependant, un responsable d’agence bisontine nuance la position de la F.N.A.I.M. “qui cherche à durcir la régle- mentation pour que moins de monde s’engage dans la pro- fession. Objectivement, je ne suis pas sûr que le nombre d’agences ait modifié le mar- ché. Je pense néanmoins que si l’on veut travailler correc- tement aujourd’hui, nous avons un devoir d’expliquer les choses

au client pour ramener les biens à des prix cohérents. Le problème est que les nou- veaux entrants dans la profes- sion doivent prendre des mandats et se livrent à un jeu de surenchère des prix. Résul- tat, ils traînent des dizaines de biens qu’ils ne

y a quelques mois encore. Il est probable que les acteurs de l’immobilier aient mangé leur pain blanc. Seuls “les vrais professionnels” parviendront à tirer leur épingle du jeu à l’avenir. “Il faut que les agents aient un parler vrai. On ne peut pas mentir à l’acquéreur qui n’est pas prêt à acheter n’importe quoi à n’importe quel prix. Demain, le non-profes- sionnel aura des difficultés” estime Alain Ménétré. Les affaires se durcissent donc, le gâteau est moins moelleux et ne nourrira pas tout ce mon- de. “Compte tenu de la situa- tion, je pense que demain des agences ne feront pas d’af- faires. Sans trésorerie, on ne résiste pas longtemps car il faut payer les charges fixes.” Le responsable d’agence abon- de dans ce sens en indiquant “qu’il est clair que celui qui veut faire du volume et de l’abattage aura des problèmes à l’avenir.” C’est la raison pour laquelle certaines enseignes diversi- fient déjà leur activité en inté- grant dans leur service la pro- motion immobilière ou la gestion de biens, en plus des transactions classiques. Car désormais, elles doivent faire face à l’entrée des banques sur le marché de la transaction immobilière, comme le Crédit Agricole qui deviennent des marchands de biens. Ces orga- nismes bancaires qui s’ins- crivent dans une logique de filière ont des atouts pour frap- per fort car ils maîtrisent la commercialisation du bien, son financement et son assu- rance. Cette fois-ci, la concur- rence est sérieuse.

L’ essor du marché de l’immobilier ces der- nières années a géné- ré une augmentation du nombre d’agents sur la place qui ont vu l’opportunité d’es- sayer de croquer dans ce fruit juteux. À Besançon, il n’a

jamais été aussi élevé. La pré- fecture qui est chargée de déli- vrer les cartes professionnelles obligatoires pour exercer ce type d’activité, recense en date du 14 mai 2007, 88 agents immobiliers spécialisés dans la transaction. Il y en a 151

dans le Doubs. 4 agréments ont été donnés pour de la ges- tion de biens dans la capitale régionale et 50 dans le dépar- tement. Enfin, les succursales des agences sont également soumises à autorisation. 16 ont été attribuées à Besançon

“Sans trésorerie, on ne r ésiste pas longtemps.”

vendent jamais.” Forcément,

malgré l’honnêteté du com- mercial, le vendeur ira au plus offrant. Il arrive que d’une agence à l’autre, les prix des biens varient “de 15 %” esti- me ce professionnel. Les associations de défense des consommateurs comme U.F.C.-Que Choisir regrettent justement que “pour conser- ver un client, les agences ne lui disent pas que les préten- tions qu’il a pour son bien sont exorbitantes et que ce n’est pas raisonnable.” La rigueur de la législation (loi Hoguet du 2 janvier 1970) qui réglemente la profession et demande à tout celui qui prétend devenir marchand de biens d’attester d’un certain nombre de qualifications, ne contribue pas à rendre la concurrence plus loyale. Cependant, pour le représen- tant de la F.N.A.I.M., la pro- fession devrait retrouver un peu de sérénité au fur et à mesure que le marché de l’im- mobilier ralentit. Tous les biens ne se vendent plus et ne s’achè- tent plus aussi facilement qu’il

La F.N.A.I.M. a constaté une augmentation de son nombre d’adhérents.

T.C.

7 ÉVÉNEMENT L’ÉVÉNEMENT CONSOMMATEURS Plus de litiges Les acquéreurs sont aussi responsables Les erreurs sont des deux côtés. Les asso- ciations de consommateurs pointent du doigt les dérapages des agences. Mais les clients ont aussi leur part de responsabilité dans l’échec d’une transaction.

L e nombre de litiges aug- mente proportionnellement à celui des agences et des transactions immobilières. L’as- sociation U.F.C.-Que Choisir à Besançon suit de près les conten- tieux qui surgissent parfois entre un marchand de biens et un client. Cet organisme remarque deux principales sources de liti- ge. La première provient de la question “qui a la responsabili- té de la vente”. Lorsqu’une agen- ce fait visiter un bien immobi- lier, elle fait signer à l’intéressé un droit de visite. En théorie, à partir de ce moment-là, la ven- te ne peut pas se concrétiser en direct entre les deux parties qui choisiraient d’évincer l’agence afin de faire l’économie de la com- mission du professionnel. Or il arrive que des ventes aient lieu

en direct. Dans ce cas, soit il y a un arrangement à l’amiable, soit “c’est le tribunal qui tranche. Certaines personnes mettent leur appartement en vente dans plu- sieurs agences. Il arrive qu’il faille apporter la preuve de qui

a vendu le bien en premier” indique U.F.C.-Que Choi- sir. Les problèmes les plus fréquents portent également sur les mauvaises surprises consta- tées par l’acqué- reur à réception du bien. Dans ce cas, c’est la res- ponsabilité de l’agence qui est en cause. “Elle a une

“L’affaire se solde finalement par une

obligation d’information car elle est censée connaître le bien , c’est d’ailleurs tout l’intérêt de passer par un professionnel. C’est le cas par exemple de l’agent immobi- lier qui a vendu la maison avec un branchement au tout-à-l'égout mais qui en réalité n’est pas fait. Alors chacun se renvoie la balle

entre le notaire, l’agence et la mairie.” Au final, le client doit prendre son mal en patience le temps que se règle le litige. Toutefois, dans la transaction immobilière, ce n’est pas tou- jours l’acquéreur qui se retrou- ve le dindon de la farce, mais le vendeur et l’agent immobilier qui se font parfois “amuser” par un acheteur qui n’a pas les moyens de ses ambitions et qui traîne les pieds à effectuer les démarches de demande de finan- cement auprès des banques alors que le compromis est signé. “L’af- faire se solde finalement par une opération blanche alors que le bien a été longtemps immobili- sé” indique un avocat bisontin. Pour se dédouaner, l’acquéreur défaillant justifie son défaut en amenant la preuve qu’il n’a pas obtenu de crédit. La clause est suspensive dans le contrat de vente. Mais elle peut être qua- lifiée d’abusive en fonction du délai qui s’est écoulé entre la signature du compromis et le retrait de l’acquéreur qui pour- rait finalement devoir verser un acompte à l’agence. T.C.

opération blanche.”

PRÉSENT À LA FOIRE COMTOISE

Les clients sont parfois responsables de l’échec d’une transaction.

STATUT

Réforme de la loi en 2006 Qui peut se prétendre agent immobilier ? Pour pouvoir exercer, l’agent immobilier, conformément à la loi Hoguet du 2 janvier 1970, doit obtenir une carte professionnelle “Transactions sur immeubles et fonds de commerce”, dite carte T.

photo non contractuelle

S uite à la réforme de la loi Hoguet du 21 octobre 2005, applicable à partir du 1er janvier 2006, cette carte est accordée pour 10 ans par la préfecture. Sa délivrance est soumise à un certain nombre de justifications comme celle de n’être frappé d’aucune incapa- cité ou interdiction d’exercer. Le demandeur doit justifier d’une garantie financière destinée à assurer les fonds détenus pour le compte de tiers et d’une assurance contre les conséquences pécu- niaires de la responsabilité civile qu’il peut encou- rir en raison de son activité. Les aptitudes requises ont également été renforcées dans le cadre de la réforme. Ainsi, depuis le 1er janvier

2006, pour obtenir la carte d’agent immobilier il faut soit : - être titulaire d’un bac + 3 dans les domaines juridique, économique ou commercial. - être titulaire du diplôme de l’Institut d’Études Économiques et Juridiques, appliquées à la Construction et à l’Habitat. - être titulaire d’un bac ou équivalent reconnu par l’État et avoir occupé au moins trois ans un emploi se rattachant à l’une des activités de transaction ou de gestion immobilière. - avoir occupé un emploi dans l’une de ces acti- vités pendant au moins 10 ans en tant que sala- rié ou 4 ans en tant que cadre.

BESANÇON

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SITUATION Crime ou accident Les voitures brûlent à Besançon Pendant la période de l’élection présidentielle, les autorités publiques ont relevé une légère augmenta- tion des incendies de voitures. L a police et les pompiers ont remar- qué une légère recrudescence des actes de délinquance pendant l’élec-

VIOLENCE Une liste des clubs et des joueurs à problème Stéphane Moulin : “Les clubs doivent faire le tri dans leurs effectifs”

Le président de la commission régionale des arbitres dénonce les violences que subit le coprs arbitral sur les terrains de foot. La situation n’est plus tenable.

bruit. Les services de secours réfutent ces allu- sions qui consistent à dire qu’il y a une volonté de dis- simuler la réalité des faits. “ Il n’y a pas la volonté de cacher quoi que ce soit” pour- suit le S.D.I.S. qui tient à nuancer la nature des feux de voiture pour éviter que le public fasse l’amalgame entre l’acte délinquant et l’accident. “Le feu de natu-

tion présidentielle. Mais aucun de ces services n’est en mesure d’affirmer que les débordements sont directement liés à ce rendez-vous politique. “On a fait un feu de cave sur la période considérée et quelques feux de voiture, dont deux avenue Montjoux le 29 avril et le 13 mai” précise le service départemental d’in- cendie de secours. Il n’y a donc pas matiè- re à conclure selon le S.D.I.S. qu’il faut redouter une recrudescence de la délin- quance dans une ville ou celle-ci est en baisse depuis le début de l’année. Cependant des témoins ont constaté des feux de voiture, mais ont surtout remar- qué que tout était nettoyé par les ser- vices compétents rapidement et sans

“Il n’y a pas la volonté de cacher

L a Presse Bisontine : En signe de contestation, pour dénoncer la violence dont ils sont la cible, les arbitres franc-comtois pourraient décider d’organiser le 3 juin l’opéra- tion “stade mort” en boycottant la dernière journée du championnat. La situation est aussi grave que ça ? Stéphane Moulin : Depuis le début de la saison, il y a eu neuf agressions sur des arbitres en Franche-Comté. Récemment à Planoise un arbitre a été mena- cé de mort par un joueur en promotion honneur. Ça ne peut plus durer ! L’association de défense des arbitres et la com- mission régionale des arbitres demande donc maintenant à la Ligue de prendre desmesures draconiennes à l’égard des joueurs qui pose problème et des clubs qui les licencient. L.P.B. : Quel genre de mesure faut-il prendre pour éradiquer cette violen- ce constatée au plus bas niveau de la compétition ? S.M. : Nous allons fournir à la

Ligue une liste sur laquelle seront mentionnés le nom des clubs et des joueurs qui pré- sentent des risques. Si la Ligue n’intervient pas, les arbitres n’iront plus arbitrer dans ces clubs où le comportement n’est pas compatible avec le sport. Il faut maintenant que les clubs fassent le tri dans leurs effec- tifs. À Planoise, le président essaie de tout mettre en œuvre

quoi que ce soit.”

re criminelle existe, mais nous interve- nons aussi régulièrement sur des feux accidentels. Une fois encore, parmi les feux criminels, tous ne sont pas liés à une situation politique particulière. En général, ce sont souvent des voitures volées.”

catastrophe. Ce n’est plus un loisir, les gars se déplacent par- fois avec la peur au ventre. L.P.B. : La violence est-elle propre à ce sport ? S.M. : Tout le monde dit que c’est un phénomène de socié- té. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Le handball, le basket et le rugby n’ont pas ces diffi- cultés-là. Le problème dans notre sport c’est l’exemplarité du foot de haut niveau qui n’est pas bonne. Il y a aussi un sou- ci d’éducation des joueurs.

Pour les arrbitres, la violence est un problème d’éducation. (photo archive L.P.B.)

pour que ça se pas- se bien. Mais ça n’a pas empêché deux agressions. On sait qu’il y a des joueurs qui ne viennent pas pour jouer au foot, mais pour casser de l’ar- bitre. Ça repré- sente 2 %. Il est nécessaire de les écarter, et s’il le faut, les exclure du championnat. Car un jour, on le sait, il y aura une

“Le hand- ball, le basket et le rugby n’ont pas ces pro- blèmes-là.”

Deux voitures ont notamment été incendiées quartier Montjoux.

Propos recueillis par T.C.

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EN BREF

INDUSTRIE Fibre optique La lumineuse ascension de Photline Technologies L’entreprise créée il y a six ans à Besançon à l’initiative de trois chercheurs est devenue une référence mondiale dans la conception de modulateurs optiques

Anciens La Cordée, bulletin des anciens élèves des Écoles Normales et de l’I.U.F.M. vient de paraître. Avec diverses anecdotes souvent amusantes qui ont émaillé la vie des enseignants. Talents d’écrivains, talents de poètes. Un bulletin distribué gratuitement aux 11 euros pour les autres. Contact : Bernard Juif au 03 81 60 19 15. Chanson Dans le cadre des manifestations du tricentenaire de la mort de Vauban en 2007, l’Association bisontine Dev’art propose au grand public d’écrire un poème ou un texte de chanson en hommage à Vauban. Le texte sélectionné par un jury servira de support au concours de composition de musique de chanson d’Utopia, dédié à la chanson francophone. Renseignements au Utopia 06 62 69 91 49. adhérents de l’association.

Henri Porte, le président fondateur de Photline Technologies. Ou la rencontre de la recherche et de l’industrie.

T halès, EADS, laNASA, Alcatel, le Commissa- riat à l’énergie ato- mique…Tous ces pres- tigieux donneurs d’ordres font confiance à une petite société bisontine, nichée dans la zone industrielle de Tré- pillot, née il y a 6 ans de la ren- contre de trois chercheurs à l’Université. Depuis, Photline Technologies a grandi, ils sont désormais 17 ingénieurs et tech- niciens à développer une acti- vité très pointue : la fabrication de modulateurs optiques. “Les modulateurs optiques sont des petits boîtiers composés de fibres optiques dans lesquels les signaux électriques sont conver- tis en impulsion lumineuse. Nous travaillons à des vitesses de 25 picosecondes, c’est-à-dire au 25 millième de milliardième de seconde” explique Henri Porte, le P.D.G. Photline Technologie, née d’un laboratoire de l’Université et de la rencontre de trois associés -

gie vaut ainsi à l’entreprise bisontine une croissance sou- tenue : + 47 % l’an dernier. Son chiffre d’affaires est d’1,6 mil- lion d’euros. Le quart de celui- ci est consacré chaque année à la recherche et au développe- ment. Dans les trois à cinq ans, son effectif devrait se situer aux alentours de 25 personnes. Mais Photline Technologies se consi- dère pourtant encore comme une entreprise en phase de démarrage. “Depuis 6 ans, nous avons investi 3 millions d’euros dans notre développement.” L’en- treprise bisontine diffuse ses produits dans une trentaine de pays à travers le monde.

Henri Porte, Pascal Mollier et Jérôme Hauden -, a récemment intégré de nouveaux locaux rue Jouchoux, dans la zone indus- trielle de Trépillot. 1 000 m 2 entièrement dédiés à la concep- tion et à la fabrication de ces modulateurs optiques destinées à plusieurs marchés : les télé- communications ultrarapides, les capteurs, la défense et l’aé- rospatial (satellites, avions…), puis les lasers industriels. Photline Technologies est ain- si le seul fabricant européen de cette technique de pointe. “Dans le monde, nous avons seulement deux concurrents au Japon et trois aux États-Unis” précise le P.D.G. La maîtrise de cette technolo-

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ÉCONOMIE Recrutement Emploi, mon amour Les 11 et 12 mai, l’agence intérimaire Vediorbis proposait aux demandeurs d’emploi une petite séance de “Speed Recruiting”. Le concept reste, bien évidemment le même que le “dating” - les rencontres express - seulement les participants pourront repartir avec un emploi sous le bras, plutôt qu’un conjoint. Cyril Vienet, responsable d’agence, explique ce concept novateur.

Anniversaire Vauban dans les rues

O n’arrête pas de fêter Vauban cette année. La grande animation popu- laire pour célébrer le tricen- tenaire de la mort du bâtis- seur de Louis XIV aura lieu eu centre-ville de Besançon au soir du 4 juillet prochain. Une grande randonnée équestre partira ce soir-là de Besançon pour gagner trois semaines plus tard, Versailles. Une centaine de cavaliers déambuleront dans les rues du centre-ville, entourés d’une cinquantaine d’artistes pour une animation “grand siècle”.

Le cœur du show sera la pla- ce de la Révolution où les badauds seront invités à par- tager la collation dans cette taverne en plein air. Dans la soirée, les artistes investi- ront les lieux. Après ces réjouissances, le maire rece- vra de “Vauban” les plans de la Citadelle, annonçant un grand bal royal. Concert baroque puis bal folk ani- meront la place. Le lende- main matin, les cent cava- liers prendront le chemin de Versailles depuis les haras de la rue Pergaud.

L a Presse Bisontine : D’où vient l’idée du “speed recruiting” ? Cyril Vienet : C’est un concept pratiqué par certaines grandes entreprises. Il s’agit, le plus souvent, de grandes sociétés, avec plu- sieurs recrutements en cours. Mais ce sys- tème n’est pas encore très répandu. Il se pratique surtout dans la région parisien- ne, ou lyonnaise. Jusqu’à présent, elle est employée de manière assez élitiste. L’idée est donc de l’adapter à tout le monde, à toutes les catégories sociales, tous les âges et toutes les qualifications. Même si la région Franche-Comté reste assez tradi- tionnelle, je pense que d’ici quelques années, on parlera beaucoup du “speed recruiting”. Car c’est une solution réellement avant- gardiste. L.P.B. : Comment ce “speed recruiting” se dérou- lera-t-il ? C.V. : En fait, toutes les entreprises recher- chent des employés. Mais recruter est com- pliqué, car il existe beaucoup d’éléments à mettre en relation. Notre rôle est de pro- poser de bonnes candidatures, d’être une interface entre les entreprises et tous les candidats. Cela se fait donc assez simple- ment, à la Chambre de Commerce et d’In-

dustrie, dans un grand salon. Il y a une répartition selon 6 pôles, par secteur d’activité. Vediorbis était, bien sûr présent, ainsi que d’autres recruteurs de la région, et quelques

Cyril Vienet, responsable d’agence Vediorbis, entouré de Béatrice Andonoff, assistante, et Raphaelle Mougeot, a organisé le premier “speed recruiting”.

Battant Les Bains-Douches rouvriront en janvier L e quartier Battant fait désormais l’objet du plus vif intérêt de la part de la

de recruter. L’intérêt des candidats est de postuler à plusieurs offres, en une seule et même visite. Ainsi que d’avoir un juste aperçu de la réalité du poste. Pour les entre- prises, il s’agit plus d’examiner un maxi- mum de candidatures, avec des mises en situation réelles. Pour trouver la bonne personne. Actuellement, nous avons déjà une dizaine de postes à pourvoir, et plu- sieurs offres ouvertes. Et ce, dans tous les domaines : commerciaux, vendeurs, tech- niciens, opérateurs, assistants… De plus, nous avons mis en place une bourse aux C.V. L’idée était de recueillir les candida- tures inexploitées reçues par les entre- prises, afin d’auditionner les candidats. Car un profil qui n’intéresse pas l’un, pour- ra intéresser l’autre. Propos recueillis par J.C.

clients pour les postes présentant des spé- cificités. Chaque candidat se présentait avec son curriculum vitae , remplissait un petit dossier d’inscription. Puis, il y a eu

donc des entretiens, chro- nométrés, faits de maniè- re très décontractée, tout en restant professionnel. Et enfin, un petit cas d’éco- le, une mise en situation. Par exemple comment un assistant doit répondre à un client qui le contacte pour un colis perdu. L.P.B. : Quels sont les avantages de ce genre de recrutement ? C.V. : C’est un moyen nova- teur, ludique et différent

“Un moyen novateur, ludique et différent de recruter.”

les associations de Battant” souligne la ville. L’opération “Bains-Douches” est en fait la tête de pont d’une grande opé- ration de “reconquête” de Bat- tant, selon les termes de la ville.Avec le 6, rue de laMade- leine qui sera voué à de l’ha- bitat, puis plus tard, la mai- son des syndicats que la ville va bientôt récupérer. Une véri- table “stratégie de réseau pour assurer l’avenir de ce quar- tier.”

municipalité de Besançon qui souhaite le doter d’une nou- velle structure d’animation, dans les locaux de 350 m 2 en cours de rénovation des Bains- Douches. L’ouverture de ce nouveau lieu de rencontre est prévue pour janvier prochain. “Ce ne sera pas une maison de quartier, mais une structure légère qui sera ouverte à toutes

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EN BREF

ENSEIGNEMENT 81 salariés Le C.F.A. Hilaire-de-Chardonnet cherche une issue Le personnel du centre

SPORT Par fatigue Raoul Sebbagh tire sa révérence Le speaker vedette du B.B.C.D. pose le micro du Palais des Sports après avoir chauffé la salle pendant dix ans.

Service civil “Comment accueillir un jeune volontaire dans votre association dans le cadre du service civil ?” C’est le thème d’une conférence animée par Didier Barthel jeudi 24 mai à 18h30 au Centre 1901 (rue du Polygone). jardins à la française du château de Vaire- le-Grand (10 km de Besançon direction Montbéliard) seront ouverts au public les 1, 2, 3 et 4 juin de 14 heures à 18 heures dans le cadre des “journées jardins” ainsi que tous les dimanches du mois de juillet et le 14 juillet. Puis tous les jours d’août et lors des journées du patrimoine en septembre. Chorale Concert de la chorale de Planoise à l’hôpital Saint- Jacques mardi 22 mai à 20 h 30. L’idée est d’offrir la musique aux Vaire-le-Grand Les magnifiques

A près trois années avec un budget dans le rouge, le C.F.A. Hilaire-de-Chardonnet doit rendre des comptes. La Chambre de Com- merce, un des principaux partenaires financiers de l’établissement d’enseignement, a tiré la son- nette d’alarme en demandant un audit sur les comptes du centre d’apprentissage. Le personnel, début mai, n’a pas tardé à réagir. “Le C.F.A. est un bel outil, qui fonctionne bien, qui ne rencontre pas de problèmes de gestion et la C.C.I. nous col- le un audit sur le dos” s’emporte Catherine Mous- sard, représentante du personnel. Le grand problème du C.F.A., ce sont des pro- blèmes de ressources. “Nous avons enregistré ces dernières années une baisse assez sensible de la d’apprentissage craint pour son avenir suite à l’audit demandé par la Chambre de Commerce. La direction assure qu’aucune mesure ne sera prise… pour l’instant.

L es supporters croisaient les doigts. Mais leurs encouragements n’au- ront pas suffi. Le B.B.C.D. a fini par s’incliner 75 à 93 face à Châlon-sur-Saône. Les Bisontins quittent la Pro A, qu’ils avaient conquise avec brio il y a un an, pour des- cendre en Pro B. Un retour à la case départ difficile pour le club. Pour Raoul Sebbagh, c’est “une grosse déception.” Le regret est d’autant plus fort pour l’animateur vedette des matches du B.B.C.D. au Palais des Sports, qui avait annoncé qu’il tirerait sa révé- rence après la rencontre du 10 mai. Il aurait donc voulu terminer en apothéose. Le speaker à la gouaille légen- daire, aux petites phrases choc, pose sur une défaite, le micro par lequel il chauffait la salle avec enthousiasme. “J’arrête toutes les anima- tions, ils devront trouver quel- qu’un d’autre, une autre voix. Ce n’est pas par lassitude, car j’adore le sport, mais par fatigue” confie Raoul qui diri-

ge la discothèque le Lounge à Besançon. Cela fait dix ans maintenant que ce passionné de basket donne de la voix à chaque rencontre. Mais le “métier” a changé et l’animateur le déplore, lui qui a toujours demandé au public d’être sou- dé derrière son équipe. “En basket, le speaker ne peut plus encourager l’équipe comme il le souhaite. Il y a un délé- gué de la fédération à côté de moi, qui est là pour me rap- peler à l’ordre. C’est regret- table.” Les Bisontins auraient bien retenu Raoul par le maillot pour qu’il rempile encore une saison, Mais la décision de l’animateur ne changera pas. Les spectateurs du Palais des Sports devront donc se familiariser à une autre voix. Pour l’instant, le successeur de “Magic Raoul” n’est pas encore désigné. Ce qui est sûr, c’est que la saison pro- chaine Raoul Sebbagh ne sera jamais très loin dans les tribunes du B.B.C.D. T.C.

L’établissement d’enseignement accueille cette année 1 267 apprentis.

centre qui se veut pourtant rassurant. “Cette année, le Conseil régional a augmenté sa contri- bution pour que les comptes soient à l’équilibre. Le C.F.A. n’est pas menacé. Les craintes du per- sonnel sont prématurées” avance le directeur. Le 23 mai, une réunion impliquant l’ensemble des partenaires est censée désamorcer le début de conflit enclenché au C.F.A. par cet audit. L’en- jeu premier est le bon déroulement des examens qui démarrent début juin. Si la direction du C.F.A. assure qu’aucune mesure ne sera prise au cou- rant de l’été, les résultats de l’audit qui est sur le point de démarrer donneront des pistes pour d’éventuelles mesures à prendre pour assainir les comptes. Les 81 salariés de l’établissement ne cachent pas leur inquiétude. “Aucune décision ne sera prise à la légère” assure M. Maigret qui n’ex- clut toutefois pas formellement une restriction du personnel si nécessaire. “Nous ne voulons pas être l’objet d’enjeux quelconques” répond la repré- sentante du personnel. J.-F.H.

taxe d’apprentissage ainsi que des fonds européens dans le cadre de nos contrats qualité. Autre phé- nomène, la baisse du nombre de collecteurs de taxe a eu pour consé- quence de concentrer les ressources sur des C.F.A. de branches pro- fessionnelles alors que notre C.F.A. est interprofessionnel, ce qui l’a pénalisé. Dans ce contexte, la C.C.I. a sollicité un audit” analyse Patrick Maigret, le directeur du

Une réunion pour désamorcer le début de conflit

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