La Presse Bisontine 77 - Mai 2007

SPORT

La Presse Bisontine n°77 - Mai 2007

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BIATHLON Une décision irrévocable La championne olympique Florence Baverel tire sa révérence

À 31 ans, Florence Baverel-Robert met un terme à sa carrière sportive. Une décision motivée par le désir de fonder une famille et d’accomplir d’autres projets professionnels. Confidences.

tion.

région où je prendrai toujours autant de plaisir à pratiquer le ski mais éga- lement d’autres sports de plein air. J’aurai enfin le temps de faire du jar- dinage. Et, je n’ai pas plus que ça envie de voyager. L.P.B. : Êtes-vous prête à vous investir dans l’encadrement de votre club de ski ? F.B.-R : Je trouverais ça normal. Mais je ne le ferai pas dans l’immédiat car j’ai besoin de prendre du recul. L.P.B. : Vous intéressez-vous à la relève du biathlon en France ? F.B.-R : Chez les filles, on voit arriver

des jeunes qui vont très bien. Je pen- se par exemple à Anaïs Bescond ou Marion Blondeau. Il y aura un bon groupe de filles d’ici deux ou trois ans. Chez les garçons, ce sera peut-être plus compliqué. L.P.B. : Un junior prometteur n’éclate pas for- cément en senior ? F.B.-R : Il y a un vrai fossé entre ces deux catégories. En général, un espoir traverse deux à trois années difficiles avant de pouvoir espérer bien figurer dans les classements.

L.P.B. : Quelles seront vos sources de revenus ? F.B.-R : Je vais continuer à travailler pour l’ar- mée qui m’emploie depuis 1995. Comme la plupart des autres biathlètes, j’étais dans les chasseurs alpins. Depuis un an, je suis rattachée au Centre d’Information et de Recrutement de l‘Armée de Terre à Besançon. J’aurai un poste là-bas, ce qui me laissera le temps de me retourner, d’envisager la suite.

L a Presse Bisontine : Ce n’est pas trop dif- ficile de terminer une saison en sachant que c’est la dernière ? Florence Baverel-Robert : Non, car on reste avant tout des compétiteurs pré- parés pour donner le meilleur de nous- mêmes jusqu’au bout. Je participe ce week-end aux championnats de Fran- ce et j’y vais pour gagner. L.P.B. : Depuis quand courez-vous au plus haut niveau ? F.B.-R : J’ai débuté sur le circuit de la coupe du monde en 1994. L.P.B. : Au vu des résultats obtenus depuis deux ans, vous pourriez encore briller ? F.B.-R : Effectivement, à 31 ans, je pen- se avoir encore une certaine marge de progression même si on n’est jamais sûr de rien entre ce qu’on ressent et ce qui se passe réellement. Sur le plan sportif, je suis déjà largement com- blée. C’est plus une histoire de moti- vation que d’âge. Aujourd’hui, j’ai envie de passer à autre chose comme celle de fonder une famille. L.P.B. :Une décision irrévocable et sans regret ? F.B.-R : Je termine sur deux très belles saisons. Je préfère plutôt arrêter dans ces conditions-là que l’inverse. Je pars donc sans regret.

L.P.B. : C’en est fini des frissons de la com- pétition alors ? F.B.-R : C’est vrai que l’adrénaline des courses, ça risque de me manquer. L.P.B. : Tout comme la pression et les sollici- tations médiatiques ? F.B.-R : C’est les autres qui vous met- tent la pression mais ça ne m’a jamais trop perturbé. Pour ce qui est de la pression médiatique, elle n’est ni agréable ni désagréable. Ce n’est pas dans mon tempérament de vouloir atti- rer l’attention des médias. L.P.B. : Et cette expérience dans la publicité ? F.B.-R : C’est toujours très enrichissant. J’étais un peu angoissée au départ mais j’ai finalement trouvé ça assez attractif. Je suis plutôt discrète de nature et toutes ces expériences m’ont beaucoup appris. L.P.B. : Ce spot Nescafé est encore diffusé ? F.B.-R : Je ne regarde pas trop la télé. Je sais seulement que j’ai signé un contrat sur une année. L.P.B. : Tous les autres partenariats et aides dont vous bénéficiez vont également s’arrê- ter ? F.B.-R : Probablement, même si je ne me suis pas encore penchée sur la ques-

“L’adrénaline des courses, ça risque de me manquer.”

Propos recueillis par F.C.

L.P.B. : Quelle est la durée d’engagement nécessaire avant de toucher une retraite militaire ? F.B.-R : On doit faire au moins 15 ans. L.P.B. : Êtes-vous déjà fixée sur votre avenir à plus long terme ? F.B.-R : J’ai quelques idées. Je ne sou- haite pas en parler car c’est encore assez vague. L.P.B. :Au besoin, vous seriez prête à reprendre des études ? F.B.-R : Oui, sans problème. L.P.B. : La perspective de rester dans la région vous plaît ? F.B.-R : Avec le biathlon, j’ai pas mal voyagé et je me sens chez moi dans le Haut-Doubs. Je suis attachée à cette

Engagée sur le circuit des Coupes du Monde depuis 1994, Robert songe désormais à s’accomplir dans un avenir plus maternel que sportif. Florence Baverel-

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