La Presse Bisontine 70 - Octobre 2006

15 LE DOSSIER

R OUTES

180 millions d’euros à trouver Quid de la fin du contournement de Besançon ? L es Mercureaux ! Rarement un chantier routier aura fait autant parler de lui dans la Communauté d’Aggloméra- crites au contrat de plan 2000-2006, pour un montant de 1,93 million d’euros. L’État a bouleversé les règles du jeu en annonçant que la compé- tence route ne figurerait pas au sommaire du contrat de projet.

la réalisation et le financement de cette rocade depuis que l’État a annoncé qu’il se désengageait de ce type de chantier pour les confier aux collectivités locales dans le cadre de la décentralisation. La mission de l’État s’arrête donc aux études de la rocade Nord-Est.

Ces projets avancent, mais à petits pas. Les services de l’Équipement étudient de nouveaux scénarios pour la “tranchée couverte de Planoise” qui ne sera plus couverte pour des

tion du Grand Besançon. À tel point que l’on finit par s’habituer aux mul- tiples retards, aux rebondissements techniques et au final aux dérapages financiers. Depuis que le chantier a été négocié en 2000, son coût a pra- tiquement doublé pour atteindre les 150 millions d’euros. Cette somme est engloutie par la seule construc- tion de la 2 x 2 voies entre Beure et Fontain. L’opération devrait être ter- minée pour 2010. Mais il y a enco- re le reste : les maillons manquants pour boucler le contournement de la capitale régionale. “180 millions d’eu- ros sont nécessaires pour finir le pro- jet. Cette somme prend en compte la liaison entre le Trou-au-Loup, la liai- son entre Beure et la tranchée de Pla- noise, et la liaison entre École-Valen- tin et Devecey” précisent les services de la C.A.G.B. Quid justement de “la tranchée cou- verte de Planoise”, inscrite au contrat de plan pour un budget de 18,2 mil- lions d’euros ? Quid des études de la rocade Nord-Est de Besançon cen- sée relier le haut de la rue de Vesoul à la R.N. 83 à hauteur de la piscine de Chalezeule ? Elles aussi sont ins-

Pour le reste, c’est désor- mais aux collectivités (Conseil général, C.A.G.B. et Ville de Besançon) de trouver les solutions. Tout est remis à plat. “En se désenga- geant, l’État lâche la maî- trise d’ouvrage du chan- tier. Il faut déterminer maintenant quelle col- lectivité prendra le relais” rappelle Jean-Louis Fousseret. Et qui va

raisons techniques. Dans les nouvelles études, Jean- Louis Fousseret, le mai- re de Besançon, insiste sur la nécessité de proté- ger les habitants de Pla- noise de la pollution sono- re prévisible dans le cadre du futur aménagement qui n’est pas pour demain. “Il y a beaucoup de retard. Toutes ces opérations ne sont pas terminées. Les coûts augmentent de façon

“Déterminer maintenant quelle collectivité prendra le relais.

payer cette route qui pourrait être départementalisée. Il est encore trop tôt pour le dire. Une chose est sûre, elle ne figurera plus au futur contrat de projet, puisque les chantiers rou- tiers en sont exclus. Mais elle doit faire l’objet d’un financement par- ticulier dans le cadre des programmes de développement et modernisation d’itinéraire (P.D.M.I.). Un nouveau dispositif porté par l’État auquel sont associées les collectivités.

importante. Alors que cette voie de communication est capitale pour Besançon” déplore le maire. L’avenir est tout aussi incertain pour la rocade Nord-Est dont le tracé est à l’étude. “Quand on saura par où cette route va passer précisément, nous pourrons commencer à chiffrer le projet” estiment les services de l’Agglo. Mais aujourd’hui, l’inquiétude des élus porte moins sur le tracé que sur

Les Mercureaux ne sont qu’un maillon du contournement de Besançon

C OMMENTAIRE

B ILAN

Le maire d’Ornans

Un retard de 20 %

Jean-François Longeot : “ça ne doit pas être un catalogue” Le leader de l’opposition départementale attend avec impatience les précisions sur le futur contrat de projet qu’il espère efficace.

Les crédits manquent à l’appel ! À ce jour, puisque le contrat de plan arrive à terme, la quasi-tota- lité des crédits annoncés en 2000 devraient être consommés. Mais encore une fois, ce n’est pas le cas. Promesse non tenue.

L e Conseil régional attend avec impatience que l’É- tat lui présente au mois de novembre le bilan de ses engagements financiers dans le contrat de plan pour 2005. Tous les partenaires l’ont déjà fait. Au 31 décembre de cette même année, soit six ans après le début de l’opération, la Région a engagé 66,03 % des crédits promis soit 205,6 mil- lions d’euros. Le taux d’exé- cution pour les quatre dépar- tements franc-comtois est de 58,42 %. La part du Conseil général du Doubs est de 59,99 %, soit 54,17 millions d’euros. Le montant des enga- gements de l’État qui s’élevait seulement à 47 % en 2004 n’a donc pas encore été commu- niqué pour 2005. En analysant ces chiffres dans son rapport annuel, le Conseil Économique et Social de Franche- Comté remarque

L a Presse Bisontine : Qu’atten- dez-vous du futur contrat de projet ? Jean-François Longeot : Le pro- chain contrat ne doit pas être un catalogue comme le contrat de plan 2000-2006. Ça ne doit pas être un fourre-tout dans

lequel on trouve une multitu- de de projets. À mon sens, il faut cibler les grandes priori- tés sur lesquelles on doit agir. Il faut également tenir les pro- jets dans le temps afin de garantir leur maîtrise finan- cière.

L.P.B. : La participation commune de l’État, la Région et sur certains dossiers du Département a quand même un intérêt ? J.-F.L. : Ces financements croi- sés sont lameilleure façon pour que les politiques de tout bord n’assument pas leur mission. Quand un projet n’avance pas, on se renvoie tous la balle. Nous multiplions les interve- nants et les organes de déci-

sion. Résultat, à la fin, on stagne. Le chantier des Mercureaux est un bon exemple. On reste dans

“Résultat, à la fin, on stagne.”

Les projets prennent du retard faute de crédits.

visibles, le C.E.S.R. cite “le pro- jet de renforcement de la ligne Paris-Vallorbe, lamise en gaba- rit B1 de la ligne Paris-Belfort, et le retard constaté dans l’avan- cement des travaux sur la par- tie Est de la R.N. 19 entre Del- le et Vesoul.” Alors que le contrat de plan touche à sa fin, l’en- veloppe théorique de 910 mil- lions d’euros annoncée en 2000 devrait à ce jour être prati- quement consommée. On en est loin.

une sorte de flou artistique qui semble convenir à tout le mon- de. Si c’est pour faire la même chose avec le futur contrat de projet que ce qui a été fait avec le contrat de plan, alors ça ne servira à rien. Il faut à mon sens réserver les financements croisés à de très grands chan- tiers comme le T.G.V. et pas à tous les dossiers. Propos recueillis par T.C.

devrait. Les projets prennent du retard parce que les crédits ne sont pas honorés. Et le Conseil Écono- mique et Social d’ajouter : “L’un des trois parte- naires, à savoir l’État, est res- ponsable d’une large partie des retards” sur les projets dont il a la maîtrise d’ouvrage. Parmi les exemples les plus

“Le taux d’exécution est inférieur au taux théorique de 20 %.”

“que le taux d’exécution est inférieur au taux théorique de 20 %.”

C’est la preuve que le pro- gramme du contrat de plan ne se déroule pas comme il le

Jean-François Longeot : “On reste dans une sorte de flou artistique qui semble convenir à tout le monde.”

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