La Presse Bisontine 67 - Juin 2006
BESANÇON , championne du test cosmétique Réductions des rides, éclat du teint, effet lifting… Les produits cosmétiques promettent de plus en plus. Pour prouver leur efficacité, la plupart des crèmes sont testées en laboratoire. Besançon est devenu un des leaders du secteur. 30 REPORTAGE Récit Solène Davesne
J ulien Daubier a découvert le test de produits cosmé- tiques par hasard. Une discussion entre amis, le bouche à oreille. “Et comme j’étais étudiant, c’est évi- dent que l’argent m’intéressait. Ce n’est pas régulier, mais cela apporte un revenu complémentaire. De 80 à 100 euros le test en fonction du protocole du test et de sa durée” , explique le jeune homme de 25 ans, qui vient d’achever ses études en histoire de l’art. Depuis trois ans, “trois ou quatre fois par an, pas plus” , il tes- te des crèmes de rasage, des produits cosmétiques variés dési- gnés par des noms de code. “Pendant une semaine souvent, on nous demande de venir une heure tous les matins. On applique la crème et ensuite, il faut décrire ce que l’on ressent, eux prennent des notes” , raconte l’étudiant.
80 à 100 euros pour un cobaye Crèmes à effet lifting , anti-rides, pommades estompant les rougeurs ou les couperoses, qui rehaussent l’éclat du teint. Dans la guerre à laquelle ils se livrent à grands coups de cam- pagnes publicitaires, les grands laboratoires de l’industrie cosmétique promettent toujours plus. En amont de la com- mercialisation, pour prouver leur efficacité, la plupart des produits cosmétiques sont testés en laboratoire. Sur ce sec- teur, Besançon est en pointe. “La réputation de Besançon dans le domaine de la dermatologie est établie au niveau inter- national depuis des années. Et on a la chance d’avoir des tech- niques qui n’existent nulle part ailleurs, notamment pour mesurer la mouillabilité de la peau et étudier comment des gouttes s’étalent sur la peau” , affirme Sophie Mac-Mary, qui développe au sein de sa société les techniques mises au point par le laboratoire universitaire pour le compte de l’industrie cosmétique. Le secteur est en pleine croissance. Créée avec 40 000 euros de capital, la société espère atteindre les 400 000 euros de chiffre d’affaires dès la première année. Installée au sein de l’hôpital Saint-Jacques, Skinexigence teste pour le compte de grands laboratoires - parmi lesquels L’Oréal, la Roche- Posay ou Guerlain - les produits juste avant leur mise sur le marché sur des volontaires sains. En langage courant, on les
Comme lui, ils sont plusieurs centaines à Besançon à faire partie du panel de volontaires sains pour des tests de pro- duits cosmétiques. Des étudiants attirés par la rémunéra- tion ou des personnes curieuses de découvrir l’envers du décor. “On recherche en permanence des personnes de tous types de peaux, de tous âges. En fait, la cosmétique a ses modes. On a eu une vague de produit “éclat du teint”, désormais, les labo- ratoires s’intéressent beaucoup aux peauxmatures des femmes ménopausées. On a plusieurs tests en cours sur ces créneaux- là” , explique Sophie Mac-Mary. Issue du laboratoire d’ingé- nierie biomédicale cutanée (L.I.B.C.) du C.H.U. de Besan- çon, la jeune femme vient de créer sa société -Skinexigence - en février dernier. Elle a reçuà cette occasion le prixA.N.V.A.R. de l’entreprise innovante.
En amont, les principes actifs sont testés sur des peaux artificielles, recréées à partir de cellules. Le laboratoire de Besançon a mis au point une technologie permettant de tendre et de mesurer les forces qui s’exercent sur la peau.
Skinexigence, la société créée en février par Sophie Mac-Mary test sur des volontaires les produits cosmétiques. “À chaque fois, il faut inventer de nouvelles technologies” , dit-elle.
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