La Presse Bisontine 67 - Juin 2006

BESANÇON

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P LANOISE

Renouvellement urbain

C’est la première étape de l’opération de renouvellement urbain de Planoise. Depuis la mi-mai, le Tripode, rue de Cologne à Planoise, est en phase de destruction. Construit en 1970, il avait abrité des familles souvent immigrées avant d’être transformé en résidence universitaire Planoise a dit adieu à son Tripode

D u revers de la main, Ravillia s’essuie dis- crètement les yeux, le regard tourné vers les trois tours désaffectées et débarrassées de leurs fenêtres. Le 15 mai, les premiers coups des pelles mécaniques ont commencé à réduire en gravats les tours du Tripode de Planoise, pour lais- ser place à un ensemble de bureaux de 4 000 m 2 et de nou- veaux logements. Un nouveau visage pour le quartier. Arri- vée des Seychelles en 1999 pour poursuivre ses études, Ravillia a été une des dernières habi- tantes à quitter la tour 7. Elle y est restée jusqu’en avril 2003. “C’est un peu triste de la voir disparaître. Je pense à mes camarades qui étaient avec moi. C’était bien, les logements étaient grands. Et il n’y avait que des étudiants autour de nous” , raconte la jeune femme, entre nostalgie et satisfaction “de voir le quartier bouger.” Star’Ac Jérémy Chatelain (Star Aca- demy 2) sera présent au maga- sin les Stocks Américains (rue des Granges à Besançon) le 16 juin à partir de 15 heures pour une séance de dédicaces. Photo À voir jusqu’au 28 mai, les pho- tographies de Georges Pan- neton dans l’expo intitulée “Le gymnase…monœil”. Au Gym- nase, I.U.F.M. de Franche-Com- té, Fort griffon à Besançon. Festival L’association des Artistes à la Campagne - Bouclans, Cham- plive, Osse, Vauchamps - orga- nise la 5 ème édition de l’Annuelle les 9, 10 et 11 juin. L’Annuel- le est un festival itinérant et surprenant où arts de la rue, musique, arts plastiques, artistes professionnels et ama- teurs s’entremêlent joyeuse- ment et “champêtrement”. Repas et bal le 10 juin en soi- rée (sur réservation). Rensei- gnements et réservations : 03 81 63 03 53 et 03 81 55 20 61. Exposition “Le roi, l’empereur et la pen- dule”, exposition au Musée du Temps de Besançon du 12 mai au 19 novembre. Cin- quante chefs-d’œuvre d’hor- logerie du XIX ème siècle. En bref

di. Débarquée du Maroc, la famille s’est installée là, au 6 ème étage de la tour 7 en 1971. “Quand on est entré dans l’ap- partement, ça sentait la pein- ture. On arrivait en France, on ne parlait pas encore la langue” , se souvient-il. Au début, la famille était la seule étrangè- re de la tour, puis “les Fran- çais sont partis, ont été rem- placés par des Marocains, des Espagnols. C’était bien les premiers temps et puis ça a fini plutôt mal. Il y avait des cafards dans les appartements, des histoires entre voi- sins. La rue de Cologne, c’était un peu Chica- go” , reprend-il. Depuis plus d’une dizaine d’an- nées déjà, la tour a été vidée de ses familles. Deux des tours du Tripode ont été reprises par le C.R.O.U.S. pour être trans- formées en résidence univer-

Au pied des tours de huit étages, ils sont nombreux à s’être réunis pour assister au spectacle de la compagnie des Mimes, organisée le 5 mai par la municipalité. “C’est un enter- rement trois étoiles” , sourit un habitant. Un enterrement qui n’arrache pas de larmes, plu- tôt du soulagement. “Ce n’était pas entretenu, on ne le regret- tera pas. S’ils peuvent faire des

choses plus petites, plus humaines à la place, c’est mieux” , murmure un voi- sin des tours. Sur une petite musique, un hom- me attaché à un fil se balade en équi-

“La rue de Cologne, c’était un peu Chicago.”

Des habitants du quartier de Planoise observent le spectacle organisé pour les destructions des deux tours.

libre instable sur le toit, sa valise à la main. Un condensé de l’histoire de la tour. Construit au début des années soixante-dix, l’ensemble archi- tectural du Tripode a progres- sivement abrité les familles immigrées.Abdelhami y a gran-

cien local a déjà été détruit. Désormais, les anciens loca- taires du Tripode espèrent voir leur quartier changer. “Une des tours était déserte depuis près de quinze ans. C’est juste dom-

sitaire. La petite mosquée du quartier, abritée au rez-de- chaussée dans un local entre les tours a été déménagée au pied de l’immeuble d’en face, dans une nouvelle salle. L’an-

mage qu’ils aient perdu autant de temps pour les démolir” , murmure une femme dans l’as- sistance. . S.D.

T RAVAUX

7 millions d’euros Des chambres plus spacieuses pour les Salins de Bregille

Le centre de rééducation des Salins de Bregille doit commencer dès cet été la rénovation de ses bâtiments. Mais aucune place supplémentaire n’est créée pour autant.

L e long de la route, le nouveau pavillon du centre de rééducation est déjà sorti de terre mais attend encore ses finitions. Dans moins de deux mois, en juillet, le bâtiment devrait être mis en service. “Et

rénovation complète de ses locaux. Un programme de près de 7millions d’euros qui devrait s’achever totalement à la mi- 2007. Trop à l’étroit, il vient ain- si de construire unnouveaubâti- ment de 16 chambres. Une fois celui-ci terminé, il doit provi- soirement accueillir l’en- semble de 46 patients du centre de santé pendant la remise à neuf complète des bâti- ments actuels des Salins. Ce qui per- mettra au centre de continuer à fonctionner presque normalement. Les Salins de Bregille s’agran- dissent, mais leur capacité d’ac- cueil reste quasiment identique. Avec 46 lits d’hospitalisation complète, 15 places d’hôpital de

dès le mois d’août, on attaque les tra- vaux de rénovation dans les bâtiments actuels du centre. Pendant un an, on risque d’être unpeu à l’étroit, dans des conditions d’accueil plus difficile que

Le nouveau bâtiment du centre de

Pour Richard Garito, le directeur du centre de rééducation, le nombre de places dans les structures comme la sienne est “globalement correcte” dans la région.

le directeur du centre. Ces travaux doivent permettre surtout de disposer de 95 % de chambres individuelles.Actuel- lement, les Salins n’en comp- tent que 50%. Pour les patients, ce sera un confort indéniable. Car les conditions d’hospitali- sation ont évolué, “nous avons des patients de plus en plus lourds, des gens qui peuvent res- ter plusieurs mois dans notre

jour. Seuls quatre lits supplé- mentaires - en plus des deux actuels - doivent être créés pour des patients en état végétatif. “On n’en a pas nécessairement besoin de plus. Même si on reçoit toujours des demandes, toutes ne relèvent pas forcément de notre centre. Il faut voir quel est le centre le mieux adapté. Mais sur la région, la situation est globalement correcte” , affirme

structure et qui ont donc besoin d’être dans un environnement confortable” , note RichardGari- to. Chaque patient devrait ain- si avoir une grande chambre, “où tout a été testé, de l’empla- cement de la télé à l’emplace- ment des prises pour être adap- té aux handicaps.” S.D.

rééducation doit ouvrir en juillet.

d’habitude. C’est une mauvai- se période à passer” , reconnaît Richard Garito, le directeur du centre de rééducation des Salins de Bregille. Depuis un an, l’établissement de santé s’est lancé dans une

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