La Presse Bisontine 63 - Février 2006

LE GRAND BESANÇON

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H ISTOIRE

Deux cents ans d’exploitation

Le marais de Saône prend le tournant du tourisme En deux siècles d’exploitation, le marais de Saône qui s’étend sur près de 700 hectares s’est profondément transformé. Les drainages successifs et le remem- brement ont peu à peu réduit sa superficie. Une étude doit être lancée en 2006 pour se pencher sur le développement touristique du site.

I l a perdu de sa superbe. Les 700 hectares de zones humides du marais de Saône, sont désormais en partie asséchés. Pourtant, “les gens restent attachés à leur marais” , note-t-on au syndicat mixte dumarais, à Saône. Car l’écosystème particulier du marais a forgé l’économie et les traditions locales. L’exploitation de la

reprend-on au syndicat mixte. Depuis le XIX ème siècle, le marais n’a cessé de perdre du terrain. Les pre- miers projets d’assainissement datent de la Révolution française, les travaux se succèdent à partir du 1854 pour ne plus s’arrêter. Après 1945, le mouve- ment s’accélère encore, notamment avec le remembrement en 1951 et de gros travaux d’assèchements.On envi- sagemême dans les années 60 la créa- tion d’une base de loisirs aquatiques.

glace, récoltée sur les marais gelés en hiver et conservée dans des caves sou- terraines avant d’être vendue l’été à Besançon, a perduré jusqu’en 1945. Tout comme l’exploitation de la tour- be, qui disparaît presque à la même époque. “Le marais, c’était aussi la cueillette de l’osier pour fabriquer des paniers, la fabrication de sabots” ,

Dans les années 80, la forêt n’avait pas encore totalement repris le dessus.

rait aussi bientôt s’ouvrir aux tou- ristes. Une étude devrait être lancée cette année pour réfléchir aux condi- tions éventuelles d’un développement touristique du lieu. Un sentier péda- gogique avait déjà été envisagé en 2004. “On veut aménager le marais, le faire connaître des Bisontins. Mais pas trop. Le but n’est pas de dénatu- rer le paysage, de le quadriller avec des sentiers bétonnés” , nuance Mary- lène Guyez. Car le marais est un éco- système fragile, riche par sa faune et sa flore, et qui héberge des espèces d’insectes, d’oiseaux et d’amphibiens protégés. L’intérêt du public, lui, est là. L’été dernier, la maison du marais avait organisé une demi-douzaine de visites guidées de l’espace naturel. Tout avait été complet en quelques semaines. n S.D.

le, la forêt a envahi les lieux. Actuel- lement, près de 70 % de l’ancienne surface dumarais sont boisés. “L’objectif désormais, c’est d’avoir et de conser- ver le maximum de surface ouverte. Maintenir ce qui reste en l’état. Mais ne rêvons pas, nous ne pourrons jamais

Projet abandonné rapi- dement car “incompatible avec l’exploitation du marais pour l’alimentation en eau potable” , noteValé- rie Jacquemin, qui a consacré unmémoire sur l’étude de l’occupation des sols du marais. “Mais les

revenir à ce que le marais était auparavant” , recon- naît Marylène Guyez, qui s’occupe du syndicat du marais de Saône, chargée de la sauvegarde et de l’entretien de la zone natu- relle depuis 2000. Depuis 2004, le marais est

La création d’une base de loisirs aquatiques.

une zone protégée. Car le lieu est stra- tégique pour Besançon. C’est en effet le marais qui alimente en partie la source d’Arcier. Laquelle approvisionne en eau potable une partie de la capi- tale franc-comtoise. Le marais pour-

différentes opérations d’assainissement qui se sont succédé ont beaucoup réduit l’humidité de cette zone, avec des consé- quences sur tout l’écosystème” , pour- suit-elle. Pourtant, faute d’exploitation agrico-

Depuis le XIX ème siècle, près de 70 % de la surface du marais ont été reboisés.

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