La Presse Bisontine 62 - Janvier 2006
DOSSIER
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Friches industrielles : comment s’en débarrasser ?
Problèmes de sécurité, risques de pollution, dégradation du paysa- ge…Vestiges du passé industriel bisontin, les friches sont désor- mais un poids pour le dévelop- pement de Besançon et son agglo- mération. La solution : les résorber et reconvertir leur espace. Mais ces opérations sont très lourdes financièrement. Et si à Deluz ou Montferrand-le-Château la C.A.G.B. a pris le problème à bras-le-corps, à Besançon, les dossiers traînent depuis des années.
F RICHES
Plus d’1 million d’euros pour la résorption de friches Les friches, un problème à la taille de l’agglomération
Deluz, Geneuille, Rhodia, Casamène…Les friches industrielles nemanquent pas dans l’agglomération bisontine. Si leur résorp- tion est une compétence de la communauté d’agglomération, seuls deux projets sont pour le moment menés.
B ien sûr, il y a l’ancienne Rhodia, l’immense colosse aux vitres défon- cées et recouvert de graffitis à l’entrée de Besançon. Pour imposante qu’elle soit, elle est loin d’être la seule friche indus- trielle de l’agglomération bisontine. Casamè- ne, anciennes papeteries de Deluz ou de Mont- ferrand, ancien bâtiment de la Sernam à Besançon, terrainmilitaire…Les friches indus- trielles sont devenues un problème à la taille de l’agglomération. “Il y a des friches certes, mais moins que dans d’autres villes. Surtout, il y a des sites industriels qui auraient pu le devenir, parce que les entreprises ont fermé ou déménagé, et qui ne l’ont pas été. Le meilleur
potentiels et des collectivités locales la nature des terrains sur lesquels il faut s’interroger avant de réaliser un aménagement du terri- toire. Si on veut faire un aménagement sen- sible, type crèche, ce n’est peut-être pas néces- sairement le meilleur endroit” , explique Bernard Perache, directeur adjoint de la D.R.I.R.E., res- ponsable des anciens sites industriels. Quant à la communauté d’agglomération, dont la résorption des friches “d’intérêt commu- nautaire” est un des domaines de compéten- ce, elle n’a pas non plus répertorié les sites. Pour le moment, la C.A.G.B. s’est engagée dans deux programmes de résorption de friches à Montferrand-le-Château et à Deluz. “Dans le
cadre du projet d’aménagement et de reconquête des berges du Doubs, on a mené une analyse exhaustive de toutes les friches qui se trouvaient au bord. Six ont été repérés, la C.A.G.B. inter- vient sur deux d’entre elles” , affirme- t-on à la communauté d’agglomération. Aucun autre projet de résorption n’est pour l’instant dans les cartons. Car il est vrai que chaque opération coûte
exemple, ce sont les bâtiments des usines Lip, à Palente, reconvertis en hôtel d’entreprises en partie” , nuan- ce Michel Loyat, l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme à la ville de Besançon. Difficile pourtant de faire une liste exhaustive des friches - d’origine industrielle ou non - de l’agglomération bisontine. La D.R.I.R.E., la direction
Le gros problème, c’est bien la
La Rhodia, emblème des friches bisontines.
pollution des sites.
Bernard Perache. À Besançon, aucune pollution “très sensible” n’a été détectée. Deux friches industrielles sont pour le moment encore surveillées, la Rhodia et Casamène, qui ont contenu des hydrocar- bures. “On nous dit qu’il n’y a pas de souci. Mais il y a de l’amiante partout et on a des informations seulement parcellaires” , regret- te de son côté l’association écologiste Franche- Comté Nature Environnement. n S.D.
Car le gros problème des friches industrielles, c’est bien la pollution des sites. Surveiller cel- le-ci, c’est aussi une des fonctions de la D.R.I.R.E. “On n’intervient pas sur la friche en elle-même mais en amont, lorsque les intervenants quit- tent le site. Il leur appartient de déclarer leur cessation d’activité et de faire les démarches pour mettre en sécurité le site. Nous vérifions ensuite la mise en sécurité du lieu. Quand on s’aperçoit que le lieu est pollué, on met en pla- ce des démarches pour éviter la pollution. Soit un traitement soit une surveillance” , reprend
cher. Les friches de Montferrand et Deluz devraient coûter près de 1,13 million d’euros pour la démolition des bâtiments, la dépollu- tion éventuelle des sites et leur remise en état, en partie financé par des subventions de l’État, de la Région et du Département. “C’est pour cela qu’on y va progressivement” , se justifie la C.A.G.B. Des forages sont en cours sur les deux sites pour détecter la présence de pollution.
régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement, a bien répertorié l’ensemble des anciens sites industriels mais sa base de donnée, nommée Basias, date…des années 80. Elle devrait être actualisée à partir de 2006 ou 2007 seulement. “L’objectif était de recen- ser à partir des archives les anciens sites, dont certains ne sont plus visibles. C’est une volon- té de porter à la connaissance des acquéreurs
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