La Presse Bisontine 53 - Mars 2005
UN QUARTI ER À L’HONNEUR
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B ÂTIMENTS
Pierre-Yves Mercet : sa vie en funiculaire ! Pierre-Yves Mercet a fait deux fois le tour de la terre… en funiculaire. Employé pendant près de 15 ans comme wattman au “funi” de Bregille, il en garde de très bons souvenirs, chargés d’anecdotes et d’émotions. T ÉMOIGNAGES Wattman pendant 15 ans
Déménagement en avril
Que va devenir le tribunal de grande instance ? Durant toute la durée des travaux réali- sés au palais de justice au centre-ville, le tribunal de grande instance s’est installé en bas du quartier de Bregille. Le tribu- nal réintègre ses locaux initiaux en avril. Que deviendra alors le bâtiment ?
P our Pierre-Yves Mer- cet, tout a commencé le 9 janvier 1974. Il est engagé par la vil- le pour encaisser les tickets, placer les gens et conduire le
une sorte de gros poêle comme dans les écoles, où lon pouvait manger le midi. Il fallait pel- ler la neige pour que les gens puissent monter dans le funi. Les utilisateurs du funiculai-
E n 1991, le département du Doubs est choisi, au même titre que 26 autres départements français, pour faire lobjet dun schéma directeur départe- mental de restructuration du patrimoine immobilier judi- ciaire. La juridiction de Besan- çon est en effet dispersée sur quatre sites : le palais de jus- tice, qui abrite la cour dap- pel, la cour dassises et le tri- bunal de grande instance. Lhôtel de ville, dont une aile
Il emménage alors dans les anciens locaux réhabilités de la société France Ébauches, 4 chemin du Fort de Bregille. La cour dappel est restée dans ses locaux actuels. Les tra- vaux au palais de justice sont maintenant terminés, rappel- le Valérie Giacomoni, greffier au tribunal de grande instance, et nous allons pouvoir inté- grer nos nouveaux locaux. La date officielle du déménage- ment est le 18 avril 2005. La plupart des dossiers seront
funiculaire. Il est ce quon appelle un wattman. Les horaires sont difficiles mais le métier lui plaît. On travaillait de 7 h 20 à 8 h 30, de 10 h 30 à 12 h 30, de
re étaient un peu tou- jours les mêmes : le matin, les tra- vailleurs qui mon- taient aux Salins de Bregille. On avait dailleurs avancé lho- raire du matin de 10
Son voyage de noce en funiculaire
minutes pour eux. On voyait également beaucoup de petites mamies aller faire leurs courses au marché, des retraités, des instituteurs, des habitants du quartier, des promeneurs et des enfants. Lhiver, ils montaient faire de la luge au Grand Désert. Les dimanches de printemps connaissaient aussi une affluen- ce record. En moyenne, 400 à 600 personnes prenaient le
13 h 30 à 14 h 30 et de 16 h 30 à 19 h 30 en semaine, de 13 h 30 à 19 h 30 le mercredi et de 10 h 30 à 12 h 15 et 13 h 45 à 19 heures le dimanche. Et lon travaillait 3 samedis et dimanches par mois. Autant dire quavec de tels horaires, nous navions pas le temps de rentrer chez nous. En hiver, le funiculaire nétait pas chauf- fé. Il y avait dans la gare du haut un gros chauffage au bois,
Le funiculaire a fonctionné de 1913 à 1987 à Besançon.
ne en 1987. Pierre-Yves Mer- cet en garde de très bons sou- venirs. Jai fait mon voyage de noce en funiculaire ! En 15 années, je me suis fait plein damis et beaucoup de souve- nirs sont encore très présents : les gens qui couraient et sau- taient dans le funi en marche pour ne pas payer, les vieilles dames qui allaient tous les jours à la messe. Il y a encore des gens qui regrettent le funicu- laire, moi le premier. Javais 20 ans quand jai commencé à travailler au funiculaire. Je garderai un bon souvenir de cette ambiance particulière. Pierre-Yves Mercet va souvent se promener à Bregille, il retrouve des anciens, des pas- sagers qui habitent toujours le quartier. On le surnomme Funiculaire tout simplement. Dans les rues de Bregille, quand il se promène, il nest pas rare dentendre les gens lappeler : Salut Funiculai- re ! Il ne les connaît pas tous, mais une chose est sûre : eux ne lont pas oublié. !
funiculaire chaque jour. Le wagon permettait daccueillir, toutes les 10 minutes, 16 per- sonnes assises, plus 5 ou 6 debout près des bagages. Et question bagage, aucune res- triction : on montait les vélos, les poussettes, les skis et autres encombrants ! Labonnement était de 10,70 francs pour 10 voyages. Au kilomètre, le funi- culaire revenait plus cher que le Concorde ! daprès les cal- culs de Pierre-Yves Mercet. Les tickets ont ensuite été combi- nés avec les tickets de bus, pour permettre aux utilisateurs de continuer leur voyage en bus. Malgré cela, la fréquentation a diminué au fil des ans. À la fin, il nous est arrivé de voir monter une seule personne en 3 jours, se souvient Pierre-Yves Mercet. Ce nétait plus ren- table. On ne peut pas aller contre le progrès, les voitures et les bus. Les deux dernières années, le funiculaire ne fonc- tionnait plus que les mercre- dis, samedis et dimanches. Laventure du funi se termi-
abrite le tribunal dinstance. Un immeuble appar- tenant au Dépar- tement, accueillant le conseil de pru- dhommes. Et un autre immeuble
transférés avant cette date. Mais le personnel quitte- ra les lieux à par- tir du 18 avril, cela se fera certaine- ment sur quelques jours. Les anciens locaux
Des administrations sont venues visiter les locaux.
Le funiculaire en quelques dates : A près plusieurs projets liés à la mise en place d’un tramway sur le plateau de Bregille, ce n’est que le 6 mars 1913 qu’un décret concrétise celui du 5 août 1908 pour la construction du funiculaire entre la gare de Besançon-Mouillère et Beauregard- Bregille. Le nouveau funiculaire entre en service le 29 juin 1913. Deux voitures de 8,50 mètres avec un plancher sur quatre niveaux sont entraînées par câble à la vitesse de 8 km/h. La gare basse du funiculaire est située derrière la gare ferroviaire de la Mouillè- re. Le bâtiment est simple : seulement deux murs surmontés d’un toit de tuiles. Dans la montée, on rencontre un passage à niveau. Ce passage à niveau, entre une route et un funiculaire, est certai- nement unique en France. La route qui traverse la voie du funicu- laire dessert quelques habitations de l’autre côté de la voie. Ce chemin est un cul-de-sac et le trafic est faible. Toutefois, dans les années 60, une automobile s’est retrouvée happée par la cabine montante et s’est retrouvée coincée entre les deux cabines du funiculaire. Le funiculaire est définitivement arrêté le 27 mai 1987.
de France Ébauches puis du tribunal de grande instance seront donc libres au prin- temps prochain. Administra- tion, entreprise privée Qui viendra sinstaller au 4 che- min du Fort de Bregille ? Lim- mobilière comtoise a le bâti- ment en gérance, mais cest Maître Guigon qui est man- dataire sur cette affaire. Trop tôt encore pour donner des pistes. Il y a quelques admi- nistrations qui semblent inté- ressées, confie toutefois Valé- rie Giacomoni. Certaines sont déjà venues visiter les locaux. !
appartenant aussi au Dépar- tement, pour le tribunal de commerce. Après les études de concep- tion de 1995 à 1999, un appel doffres des travaux est lancé le 31 mars 1999. La prévision des travaux est de 4 ans, dont un an de fouilles. Les travaux de restructuration et de mise aux normes des anciens locaux interviennent aussitôt après lextension pour une durée denviron un an. Durant tou- te cette période, le tribunal de grande instance doit démé- nager.
P ATRIMOINE
Fort de Bregille De nouvelles contraintes de sécurité Dominant la ville, le fort de Bregille est bien connu des Bisontins. Ils viennent surtout s’y promener et admirer le point de vue. Certains d’entre eux sont déjà entrés à l’intérieur. Mais avec les nouvelles contraintes de sécurité, son accès devient de plus en plus limité.
S itué dans un écrin de verdure, le fort de Bregille domine le centre de la ville de Besançon. Le site offre un point de vue sur toute la ville ainsi que sur la Citadelle et sa col- line en face. Le fort a été construit de 1820 à 1837 et fut lun des tout premiers forts de laprès Vauban. Avec Chaudanne, la colline de Bregille est la plus haute autour de la ville. Cest dailleurs pour cette rai- son que Vauban avait choisi dériger des murs aussi hauts à la Citadelle, afin dévi- ter les tirs provenant des hauteurs de ces deux collines.
Aujourdhui, le fort de Bregille abrite la fourrière animale municipale, située au
nous narrivons plus à suivre. Le bâti- ment est toujours le même que lorsquil y
fond de la cour du fort. Quelques associations sy réunissent enco- re. En revanche, pour ce quy est des soirées et autres festi- vités organisées auparavant, cela devient très difficile. Cest un établissement qui nécessite dimportants travaux dentre- tien, explique la mairie de Besançon. Ça ne devient plus
avait des soirées, comme les soi- rées médecine, mais la régle- mentation a changé. On empi- le des contraintes et dans ces conditions, il est préférable de limiter laccès au site.
“Le bâtiment est le même, mais la réglementation a changé.”
Des travaux de mise aux normes seraient certainement trop coûteux. Seules quelques associations sy réunissent encore, mais la fréquentation diminue au fil des ans. !
Après 6 ans passés dans les anciens locaux de France Ébauche, en bas du quartier Bregille, le tribunal de grande instance réintègre les locaux du centre-ville le 18 avril.
très facile daccueillir du public. On nous impose des contraintes de sécurité que
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