La Presse Bisontine 51 - Janvier 2005

LE DOSSI ER

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Z OOM Un local ou un “parachuté” ?

A NALYSE 25 ans d’échec Pourquoi la droite n’y arrive pas ?

L’opposition municipale doit se reconstruire. Aucun des opposants en place ne semble actuellement en passe de s’imposer. Il va falloir chercher ailleurs… Quels prétendants à droite ?

D ans le microcosme politique bison- tin, on ne s’engage pas trop. On lâche quelques noms, on ébauche des éventuelles stratégies, on lance des idées, sans doute farfelues pour certaines. Dans le petit monde de la droite bisonti- ne, un nom commence à émerger douce- ment. Il ne fait pas partie de l’opposition municipale actuelle, mais n’est pas un inconnu de la politique local puisque conseiller général et conseiller régional : le Bisontin Jacques Grosperrin. Qu’en pense l’intéressé ? “Je ne pense pas à la mairie de Besançon tous les matins en me rasant, plaisante-t-il comme pour éluder la question. Mais je pense tous les jours à la politique…” Le terrain, il le connaît, impliqué dans le milieu associatif, spor- tif et universitaire notamment. Comme tous les membres de la droite bisontine, il regrette “l’absence d’une équipe unie.

I l serait possible d’analyser un siècle d’histoire pour décor- tiquer les raisons pour lesquelles la droite n’est quasi- ment jamais en mesure de gagner Besançon. Mais il suf- fit de se retourner sur les 25 dernières années pour en comprendre certaines causes. Il faut remonter à 1977 pour trouver une des meilleures chances qu’a eu la droite de battre la gauche. C’est l’année où Jean Minjoz se retire, laissant au sénateur Robert Schwint l’occa- sion de s’imposer à Besançon. “C’est sans doute cette année- là que les choses auraient pu basculer. Car battre un maire en place est extrêmement difficile , commente un ancien ténor de la droite bisontine. Notre candidat était le recteur Pierre Magnin mais la droite lui a savonné la planche.” Autre occasion man- quée en 1983, après un premier mandat plutôt difficile pour Robert Schwint. Les cantonales de 1982 avaient été très favo- rables à la droite après l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Le professeur Michel Bitard était le candidat de la droi- te aux municipales, il avait alors échoué de peu. Depuis le premier avènement de Robert Schwint en 1977, jamais la droite n’a été en mesure de conquérir la ville de Besan- çon. En a-t-elle l’envie réelle ? nier mandat. “Une nouvelle fois, l’union a été très difficile à faire à droite. Nous sommes parvenus à une union de raison, sinon de façade” se souvient Michel Jacquemin. Juste après l’échec de la droite, le groupe d’opposition se scinde en deux sous l’impulsion du R.P.R. Michel Vialatte, qui démissionne- ra quelques mois plus tard. En 2001, nouvelles divisions : Jean Rosselot et Nicole Wein- man se disputent la tête de liste. Les deux s’aligneront au départ. Jean Rosselot sera battu par Jean-Louis Fousseret au second tour. Les dernières élections cantonales de mars 2004 ne feront qu’aggraver les divisions dont souffre la droite aujour- d’hui encore. “Finalement, je ne suis pas sûr qu’à droite, on aime bien fai- re de la politique. Il n’y a pas de culture politique de la droi- te à Besançon. Alors que la gauche a une habileté politique quasi-professionnelle, elle a un vrai tissu, ses réseaux d’in- fluence, elle est partout dans le milieu associatif. La droite n’a pas cette dimension stratégique.” Michel Jacquemin pose peut- être la vraie question : “La droite a-t-elle vraiment la volonté de se donner les moyens de conquérir Besançon ?” Rien n’est moins sûr. ! J.-F.H. “La gauche a une habileté politique quasi- professionnelle.” En 1989, Raymond Tourrain, emme- nait la liste de droite sous la banniè- re du R.P.R. Robert Schwint rempile sans trop de difficulté pour un 3 ème mandat. En 1995, c’est Michel Jac- quemin, alors député, qui prendra le risque de se confronter au maire sor- tant qui sollicitait alors un 4 ème et der-

Mais pour qu’il y ait un groupe uni, il faut un vrai leader , quelqu’un qui respire véritable- ment la ville de Besan- çon” tranche-t-il. Quelqu’un comme… Jacques Grosperrin par exemple ? “Cela fait plus de 45 ans que je vis ici, j’ai beaucoup de réseaux

“Le plus beau mandat,

c’est celui de maire.”

à Besançon, je sens cette ville” note Jacques Grosperrin, dont les amis de droite n’ont pas voulu en 2001 car il avait osé défier Claude Salomon au Conseil général aupa- ravant. Persuadé que “le plus beau man- dat, c’est celui de maire” , il dit avoir “énor- mément envie de m’impliquer pour cette ville.” Il pense aussi que la situation poli- tique actuelle (avec une ville, un Conseil général et un Conseil régional tous trois à gauche), serait “plutôt un avantage pour faire basculer Besançon en 2008.” Celui qui affirme enfin, après quelques circonlocutions, “je suis intéressé par la ville de Besançon” , ne veut pas brusquer les choses. Très critique vis-à-vis de Jean- Louis Fousseret qu’il qualifie de “très bon adjoint à la communication” , il est un

Actuellement conseiller général et conseiller régional, l’U.M.P. Jacques Grosperrin s’y verrait bien…

madaire sur Besançon (dont il est le direc- teur de publication) ne serait pas étran- gère à ces velléités politiques dans la capi- tale comtoise. Enfin, les tenants de la droite proche duM.E.D.E.F. affirmeraient qu’un ténor national pourrait venir en dernier recours disputer la suprématie de la gauche sur la ville. Toutes ces sup- putations devront s’éclaircir à partir de l’année prochaine. La droite bisontine a moins de trois ans pour se construire. ! J.-F.H.

des rares à croire au destin de la droite - et de lui-même ? - à Besançon. “Il faut d’abord que tout le monde travaille ensemble, après on choisira qui celui qui est le mieux placé” termine-t-il en retrou- vant une certaine prudence. Quant aux autres prétendants possibles à droite, certains évoquent encore le cas Alain Joyandet, actuel maire de Vesoul et qu’on dit bien placé pour un prochain secrétariat d’État, en tant que proche de Nicolas Sarkozy. Les plus bavards disent même que l’arrivée d’un nouvel hebdo-

B ILAN À MI - MANDAT 2001-2004 Les promesses tenues, les dossiers retardés Le maire tient-il ses promesses électorales ? C’est que nous avons voulu vérifier en repre- nant les principales mesures proposées dans son programme électoral de mars 2001. Le bilan est plutôt positif et il reste trois ans au maire pour tenir les engagements.

- Création du quartier des Hauts-du-Chazal : en cours. - Nouvelle faculté de méde- cine : en cours. - Créer des axes de trans- ports en commun en site propre : pas réalisé. - Désengorger le trafic en centre-ville : pas réalisé. - Mise en place d’un adjoint au commerce : réalisé. - Lancer un grand événe- ment culturel populaire annuel : en cours de réorien- tation. - Une politique de commu- nication agressive pour développer la notoriété de Besançon : en cours, avec notamment la redynamisation effectuée de l’office de touris- me et le lancement de l’opéra- tion “U.N.E.S.C.O.”

et jours fériés : réalisé. - Création du C.F.A.I. et de la maison des microtech- niques sur Témis : réalisé. - Création d’un nouvel échangeur Est : en cours. - Aménagement de la place des Tilleuls : réalisé. - Renouvellement urbain du quartier Clairs-Soleils : en cours. - Aménagement de la Z.A.C. La Mouillère : en cours. - Poursuite de l’aménage- ment Marché-Beaux Arts : en cours. - Transformation des Prés- de-Vaux : remis en cause par le plan de prévention des risques d’inondations. - Poursuite de l’aménage- ment de l’îlot Pasteur : retar- dé.

- Mise en place d’un conseil des sages : réalisé. - Nomination d’un interlo- cuteur unique chargé de traiter les demandes des conseils de quartiers : pas réalisé. Selon la mairie, “les services y travaillent pour 2005.” - Création d’un “guichet unique d’accueil” pour les associations : pas réalisé. “La réflexion est lancée.” - Création d’unemaison des syndicats : pas réalisé. “Le dossier est en cours. Cette mai- son devrait être installée à Pla- noise en 2005, dans les anciens locaux de l’I.R.T.S. C’est en cours de discussions avec les syndi- cats” indique la mairie. - Création d’une école de l’internet : projet modifié et créé sous la forme de deux dis-

positifs complémentaires : les formations proposées dans le cadre de Besançon.clic à des- tination des parents d’élèves et les espaces numériques dont deux sont déjà en place (Pla- noise et centre-ville). - Création d’une cellule de proximité : réalisé. - Création d’unemaison des musiques actuelles : pas réa- lisé. Le projet devrait se concré- tiser en 2005 d’après le maire. - Élaboration d’une charte ville-handicap : réalisé. Un premier bilan sera dressé lors d’un conseil municipal début 2005. - Mise en place d’une mai- son des artistes : pas réali- sé. “L’idée doit être retravaillée.” - Gratuité du musée des Beaux-Arts les dimanches

Ancien candidat à la mairie de Besançon, Michel Jacquemin avait affronté Robert Schwint en 1995.

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