La Presse Bisontine 51 - Janvier 2005

LE DOSSI ER

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L A DROITE MUNICIPALE Un bilan sévère Les actions de Jean-Louis Fousseret jugées par l’opposition

Les représentants bisontins de l’U.M.P. dressent le bilan à mi-mandat des actions de la municipalité, axant de lancer leur réflexion sur trois points : le commerce au centre-ville, la rocade Nord-Est et les infrastructures sportives (stade et Palais des Sports). D’après eux, l’immobilisme, l’incohérence et le manque d’ambition marquent trop souvent la politique actuelle.

élus U.M.P. estiment qu’elle ne fonc- tionnera pas compte tenu du dimen- sionnement des ronds-points. “L’amé- nagement est sous-dimensionné au vu des transports qu’il devra accueillir. Le projet est obsolète avant d’être construit et pendant 10 ans cette entrée risque d’être problématique. Rien que pour l’approvisionnement de Carre- four, 30 semi-remorques et 60 camions emprunteront chaque jour deux ronds- points sous-dimensionnés qui seront inévitablement déconstruits.” L’U.M.P. n’est pas favorable au nou- veau tracé de la rocadeNord-Est, impo- sant un tunnel sur une zone construc- tible et un tracé au milieu des habitations. “Nous sommes d’accord sur le tracé 2 bis, voire 3, car il y aurait une zone boisée entre la rocade et les habitations, explique Françoise Bran- get. Ce tracé coupe une partie de la forêt de Chailluz mais a pour avan- tage de limiter les nuisances sonores et les coûts supplémentaires, liés par exemple à la construction d’un tun- nel.” Troisième point du réquisitoire anti- Fousseret : le choix en matière d’in- frastructures sportives. L’U.M.P. les estime “catastrophiques. Alors que la piscine Lafayette à Planoise s’est avé- rée un choix judicieux, la municipali- té décide de reconstruire le Palais des Sports et le stade Léo Lagrange à la même place, en pleine ville, sans par- king et sans possibilité de dévelop- pement à long terme. Pour le Palais des Sports il y a eu deux grands pro- jets, 3 appels d’offres, 10 millions de francs d’étude gaspillés pour finale- ment revenir au premier projet. Et au final, le coût de 11,5 millions d’euros

“N otre bilan permet de mettre en avant les carences de Fousseret, mais aussi de fai- re entendre une autre voix. Nous ne faisons pas que de la contestation, nous faisons aussi des propositions” , avan- cent en chœur les élus U.M.P. qui tenaient réunion le 19 novembre der- nier. Parmi les trois points qui les intéres- sent plus particulièrement : la redy- namisation du centre-ville d’abord, leitmotiv de leurs interventions en conseil municipal. “Nous constatons depuis de nombreuses années les dif- ficultés à circuler et à vivre au centre- ville, explique Françoise Branget. L’ac- tivité du centre-ville souffre. Nous avons demandé un audit du commerce au centre, suite à quoi nous avons reçu un courrier de soutien de 120 com- merçants ! Nous avons obtenu gain de cause : lors du dernier conseil muni- cipal, il a été annoncé qu’une étude serait réalisée.” Les élus déplorent notamment les nou- veaux sens de circulation au centre. Ils estiment qu’il faut trouver un équi- libre entre transport en commun, rou- tier et parking. “La municipalité a d’abord bloqué les rues et ensuite seu- lement elle commence à penser aux aménagements. Cela décourage tout

n’avait pas lieud’être ! Il y a unmanque d’imagination et d’ambition. On sup- prime au maximum le stationnement en voirie et la circulation au centre- ville, mais sans proposer d’alternati- ve. Pourtant, il suffirait de peu de choses pour doubler la fréquentation au centre-ville” pense-t-elle. Concernant la rocade Nord-Est et l’en- trée Est de la ville, les membres de l’U.M.P. contestent certains choix poli- tiques. Conscients que financièrement tout n’est pas réalisable, ils proposent de réaliser la rocade et de finir le contournement, afin notamment de désengorger le boulevard. À ce jour, le tracé de la rocade Nord-Est n’est pas précisément déterminé. “C’est inadmissible pour un maire de dire, à un an de la mise en place du P.L.U., qu’on ne sait pas positionner la roca- de Nord-Est, estiment les élus de droi- te. Fousseret adopte un discours variable selon qu’il s’adresse aux Verts, à la ville ou à la communauté d’ag- glomération.” D’après Pascal Bonnet, élu U.M.P., l’entrée Est de la ville (Chalezeule) ne sera opérationnelle que lorsque la rocade Nord-Est fonctionnera. Mais il y a un décalage entre ces deux réa- lisations, la rocade étant annoncée pour 2015. Quant à l’entrée Est, les

le monde. Beaucoup de gens de la péri- phérie ne viennent plus en ville. Le commerce souffre des aménagements de la ville, responsables en partie de la mauvaise santé du commerce. Il y a un manque évident de parkings. L’emprise du port fluvial pourrait à cet effet être transformée, permettant d’attirer toute une clientèle de l’Ouest bisontin et de Suisse, très solvable. Mais lamunicipalitémanque de vision et ne dépasse pas Gennes et Mamirolle en termes de raisonnement.” Des par- kings trop éloignés ou surchargés, des quilles bloquant l’accès des rues, des zones piétonnes non respectées… L’U.M.P. ne manque pas de critiques. Françoise Branget revient une nou- velle fois sur le nouveau parking du marché, “un véritable scandale finan- cier” : “1 000 places sont disponibles sur le nouveau parking, qui en comp- tait jusqu’alors 750. Pour la création de 250 places seulement, la ville a dépensé 14 millions d’euros. Avec la même somme, on aurait pu faire 800 nouvelles places ailleurs : un parking souterrain sous la place du marché, un agrandissement sous le parking de la Charlotte, un aménagement du port fluvial ou un parking à Isenbart par exemple. Les contribuables paient quelque chose qui existait déjà et qui

sera fatalement dépassé, ne serait-ce que pour semettre en conformité avec la ligue de basket. Pour comparer, les élus resservent l’exemple de Châlon- sur-Saône, doté sensiblement dumême équipement (4 000 places). “En 1998, la première délibération était prise, en octobre 2001, le Palais des Sports était terminé, le tout pour 65 millions de francs hors taxes. Ici, en 5 ans, on a été incapable de prendre une décision et de s’y tenir. Et dans 15 ans, il fau- dra peut-être en construire un diffé- rent et ailleurs. Il aurait fallu réflé- chir à long terme” terminent-ils. ! G.C. À l’image de Françoise Branget, les élus U.M.P. cristallisent leurs critiques sur le centre-ville, la future rocade Nord-Est et les infrastructures sportives.

O PPOSITION

Une opposition divisée

Divisée une nouvelle fois, la droite bisontine ne donne aucun signe de sa capacité à conquérir la mairie de Besançon. Françoise Bran- get et Jean Rosselot n’ont pas l’air d’y croire. Nicole Weinman un peu plus. D’autres noms tels que Jacques Grosperrin voire le Vésu- lien Alain Joyandet sont avancés pour faire office d’homme provi- dentiel. Pendant ce temps, la gauche assoit ses positions… Y a-t-il un leader pour sauver la droite ?

Q ui pourrait bien désta- biliser la gauche à Besançon ? À l’heure actuelle, la réponse apparaît comme une évidence : person- ne. Il n’est qu’à assister au conseil municipal de Besançon pour s’apercevoir qu’aucun membre de l’opposition n’a les arguments assez pertinents pour contrer ceux de Jean-Louis Fousseret. L’ancien candidat à la mairie Jean Rosselot s’emporte régu- lièrement en d’amples gesti- culations sur son thème de pré- dilection, la fé - sur les parkings. Pascal Bonnet se perd parfois dans de molles conjectures pendant que Nicole Weinman s’est fai- te plus discrète ces derniers temps. L’ancien conseiller Mar- cel Pochard pouvait de temps en temps enrichir le débat de manière constructive mais il a préféré retourner à ses affaires parisiennes. La droite est également affai- blie par ses divisions internes. Deux groupes coexistent désor- mais : l’un, U.D.F. et société civile, emmené par Catherine Comte-Deleuze, minoritaire en sauvegarde du patrimoine, tandis que Françoise Branget sert une nouvelle fois l’éniè- me plat - réchauf-

n’y a pas de leader à droite pour le moment. Les gens de droite ont toujours “tiré” sur celui qui se dégageait comme leader . Je désespère de voir la situation changer”, dit-elle, tout en appe- lant au “rassemblement de toutes les forces de la droite.” Sur son éventuelle candida- ture à la mairie de Besançon, la députée Françoise Branget écarte le sujet en affirmant qu’elle s’active déjà “à rega- gner la confiance des électeurs en 2007. Je souhaiterais déjà prolonger mon action en tant que députée et poursuivre le travail engagé.” Elle ajoute : “Mais je ne lâche pas l’opposi- tion municipale, loin de là.” Nicole Weinman, enfin, recon- naît aussi que “pour l’instant, il n’y a pas de leader à droi- te.” Pourtant, elle dit “croire que les choses peuvent chan- ger à Besançon.” Elle affirme “avoir commencé un nécessai- re travail de fond. Je n’envi- sage pas pour le moment une tête de liste mais je pense sin- cèrement être des prochains combats.” Affirmant s’activer à “construi- re une équipe qui tienne la rou- te” , l’opposition refuse pour l’instant de s’enfermer sur des questions de personnes. Mais encore faudrait-il qu’il y ait l’embarras du choix. ! J.-F.H.

nombre, et l’autre, U.M.P., diri- gé par Jean Rosselot. Ce dernier ne manque pas de fustiger la première moitié du mandat de Jean-Louis Fous- seret : “C’est une gestion débon- naire, le nez dans le guidon” résume M. Rosselot. “Le mai- re a le souci de plaire à tout le monde, mais il ne sait pas tran- cher” ajoute Pascal Bonnet. Mais à côté des critiques, ils déplorent aussi “manquer de moyens. Si l’opposition n’est pas si visible, c’est que nous n’avons pas les possibilités de d’information. Nous nous apprêtons à le demander offi- ciellement.” Après, il s’agira pour l’opposi- tion de préparer un projet alter- natif. “Il faut d’abord que l’on restructure l’équipe d’opposi- tion, estime Pascal Bonnet, et que l’on prépare un projet. Ensuite, il sera bien temps de trouver un leader .” Françoise Branget ? “Elle est députée et a donc une certaine légitimité. Ce n’est pas pour autant que ça en fait un leader ” rétorque Jean Rosselot. L’intéressée quant à elle reconnaît “qu’il nous exprimer. L’opposition est mal traitée, elle est muselée. On ne nous donne même pas les moyens d’éditer un bulletin

“L’opposition est mal traitée, elle est muselée.”

Jean Rosselot et Pascal Bonnet ont un objectif principal : d’abord restructurer l’opposition et préparer un projet cohérent.

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