La Presse Bisontine 50 - Décembre 2004

UN QUARTI ER À L’HONNEUR

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A SSOCIATIF

Lien de rencontres

Bientôt une nouvelle maison de quartier La maison de Velotte doit ouvrir ses portes début 2005. Lieu d’accueil des associations et de rencontre des habitants, elle est attendue par tout un quartier. Quelques problèmes techniques ont retardé l’ouverture.

L e projet était déjà évo- qué il y a 25 ans. La création des conseils de quartier était l’oc- casion de relancer la dyna- mique. Grâce aux nombreux bénévoles, la maison de quar- tier sera prochainement ouver- te à Velotte. “Les associations n’avaient pas de locaux jusqu’à maintenant, constate Patrice Juillet, président de l’associa- tion “la maison de Velotte”. L’atelier musical se faisait dans les salles de l’école, la gym- nastique dans la salle parois- siale, un club de maquette se réunissait dans le garage d’un particulier… Il y avait un réel besoin de salles pour les asso-

turelles et sociales. “ Nous pro- posons pour l’instant deux nou- velles activités, présente Patri-

Nous travaillerons également en collaboration avec les autres maisons de quartier.” Une réflexion d’ensemble s’est faite autour de la création de cette maison de quartier. Deux projets voient en fait le jour sous le même toit : la maison de quartier et les vestiaires du club de football. Des parkings ont été créés ainsi qu’une zone de retournement pour les bus. Après quelques retards pour des raisons techniques, la mai- son de Velotte ouvrira très pro- chainement ses portes. Les 50 membres de l’association sou- haiteraient voir leur équipe renforcée et font appels à toutes les bonnes volontés. !

ciations, mais aussi pour les réunions publiques ou du conseil de quartier. Cette mai-

ce Juillet : une bibliothèque ou un lieu d’échange autour du livre et une salle infor- matique. Par la suite, de nouvelles activités permet-

son sera surtout un lieu de ren- contre pour les habitants de Velot- te ou d’autres quartiers.” Afin de démontrer à la municipalité

Une bibliothèque et une salle informatique.

la nécessité de construire une maison de quartier, une enquê- te a été réalisée auprès des habitants, d’après un échan- tillon représentatif. L’associa- tion “Maison de Velotte” créée fin 1999 a pour but de gérer cette structure et de coordon- ner les activités de loisirs, cul-

tront de répondre aux attentes des habitants ou d’en susciter. Nous développerons des acti- vités envers l’école, avec laquel- le nous travaillons déjà (asso- ciation Lire et faire lire), comme l’aide aux devoirs. La maison ne sera pas réservée au secteur de Velotte mais ouverte à tous.

Le bâtiment a été construit au centre du “village”.

L ECTURE

La nostalgie de l’ancien Velotte C olette est née en 1927, dans une maison près de l’église à Velotte. Elle a passé toute voie des Mercureaux, le temps où elle travaillait à domicile le soir pour lamanufacture de tis- sus élastiques de Velotte, le temps de la guerre des clans entre les habitants de Velotte, fils de maraîchers, et ceux de Casamène, fils d’ouvriers… Rose, une autre habitante de Velotte, réside chemin deMaza- par les sportifs. Avant, lorsqu’il y avait des inondations, nous devions attendre patiemment que la boue s’évacue. Mainte- nant, les services de la ville net- toient le chemin dès le matin. Mais la cohabitation avec les sportifs n’est pas toujours faci- le. Ils ne font pas attention aux piétons et s’il n’y avait pas les H ABITANTS L’ancien visage du quartier Colette Vuillemin a passé toute sa vie à Velotte. Elle se rappelle le temps où Velotte n’était que jardins, vignes et vergers.

Lire et faire lire Rencontres intergénérationnelles Depuis 1999, les papys et mamys du quartier retrou- vent les enfants de l’école de Velotte autour d’un livre. L’association “Lire et faire lire” a pour but de développer le goût de la lecture chez les plus jeunes

L’ ’idée est née en 1999 grâce à deux des anciennes directrices de l’école de Velotte : Christiane Roy- Ménétrier et Claudine Ber- thier. Elles avaient entendu parler de l’association créée par Alexandre Jardin, et

nue Claudine Berthier. On essaie de varier en proposant également de la poésie ou des bandes dessinées. Les enfants sont répartis par petits groupes de 3 ou 4 maximum. Il faut que ça reste des moments intimes, comme ceux que l’on partagerait avec ses grands- parents.” Cette année, trois hommes font partie des bénévoles, et ce sont eux qui ont le plus la cote auprès des enfants. Depuis la mise en place de cette acti- vité, il y a toujours autant de demandes. Des réunions sont désormais organisées pour que les parents des élèves puis- sent rencontrer ces grands- parents dont ils entendent si souvent parler à la maison. !

Claudine Berthier. Ce systè- me permet aussi d’établir un contact intergénérationnel très important.” Depuis 4 ans, 35 à 40 enfants du C.P., C.E.1 et C.E.2 béné- ficient de ces moments de détente, juste avant ou après les cours de l’après-midi. 14

sa vie dans ce quartier. Ses grands-parents puis ses parents étaient maraîchers, comme de nombreuses familles à l’époque. “Il y avait une vingtaine de maraîchers aumoins, explique- t-elle. Ils s’étaient installés à Velotte pour être au bord du Doubs. Il n’y avait pas d’eau courante à l’époque et ils pou- vaient ainsi laver les légumes dans la rivière. Deux fois par semaine, le mardi et le vendre- di, ils allaient vendre les légumes à Besançon, en charrette. De Velotte pour aller jusqu’à Avan- ne, ce n’était que des jardins.” Depuis, le visage du quartier a bien changé. Des constructions neuves ont pris la place de ces anciens vergers. Les vignes ont disparu. Il ne reste plus que quelques maraîchers à Port Douvot, et un à Velotte. De nou- velles rues ont été créées, une nouvelle école, bientôt unemai- son de quartier… Tous ces chan- gements sont parfois difficiles à vivre pour les anciennes familles. “Les jeunes veulent tout bouleverser, déplore Colet- te. Velotte a beaucoup changé.” Elle se rappelle le temps où il fallait traverser le Doubs en barque, avec un passeur, le temps où les gamins allaient jouer dans les grottes rempla- cées aujourd’hui par la future

retraités bénévoles se relaient pour leur fai- re la lecture. La plu- part d’entre eux sont des habitants de Velot- te, mais récemment, deux retraités exté-

relayée entre autres par la fédération des œuvres laïques. Avec l’association “la mai- son de Velotte”, elles ont mis en place cette nouvelle activité. “Le

Les papys ont le plus de succès.

gran depuis 1957. Sous ses fenêtres, dès les beaux jours, des dizaines de cyclistes, de prome- neurs et de rollers profitent des rives du Doubs. “C’est un très vieux chemin qui était au départ pri-

poteaux en bois, je ne pourrais plus me pro- mener.” Quelques anciennes familles résident enco- re à Velotte. Parmi elles, certains font par- tie du club des aînés, qui rassemblent près de 80 personnes.

Une “guerre” des clans entre

rieurs au quartier ont sou- haité rejoindre l’équipe. Tous les bénévoles sont bien enten- du les bienvenus. “Les enfants et les retraités choisissent ensemble les lectures, conti-

but est que des papys et mamys bénévoles viennent lire des his- toires aux enfants, à l’école mais en dehors du temps sco- laire, afin de développer leur goût de la lecture, explique

Casamène et Velotte.

Ensemble, ils se retrouvent et évoquent le temps passé à Velotte, à une époque où la vie était plus simple, plus rurale et plus conviviale. ! G.C.

vé, explique-t-elle. Lorsque la ville a refait les égouts, elle l’a récupéré et l’a très bien arran- gé. Le chemin n’a jamais été si propre depuis qu’il est fréquenté

Avant ou après les cours de l’après-midi, des moments privilégiés pour les enfants et les retraités.

Rose et Colette ont vu le quartier évoluer au fil des ans.

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