La Presse Bisontine 50 - Décembre 2004

UN QUARTI ER À L’HONNEUR A NALYSE Philippe Berthier co-président En passant par… Velotte par G.C. 22

S PORT Centre Gallecier Un centre d’arts martiaux à Velotte Depuis 1984, le centre Gallecier accueille les amateurs d’arts martiaux. Après avoir été un grand club de compétition, le club est aujourd’hui plus axé sur la pratique du judo par les enfants. Des cours de self defense y sont aussi dispensés.

Velotte, un village dans la ville Velotte est sans doute l’un des quartiers de Besançon les plus campagnards qui soient. 2 200 habitants, beaucoup de maisons individuelles, un cadre de vie agréable au bord du Doubs, et une proximité avec le centre-ville appré- ciable. Philippe Berthier, co-président du conseil de quartier, présente Velot- te et les principales réalisations de cet organe de concertation.

ment toute leur vie ici.

d’Avanne, la voie est très lar- ge et la vitesse des automo- bilistes est parfois de 90, 100 km/h. La commission voirie travaille également sur le pro- blème de la rue de Velotte. Mais pour réduire la vitesse, il faudrait réduire la voie, et avec les bus, c’est impossible. Pour l’instant, nous n’avons pas trouvé de solution. Beau- coup de pavillons ont été construits à une époque où il n’y avait pas autant de cir- culation. Leur garage est en bordure de route et cela peut être dangereux d’en sortir. La vitesse s’accompagne aussi d’une augmentation du bruit. L.P.B. : L’habitat a-t-il encore la pla- ce de se développer à Velotte ? P.B. : Les terrains ont été figés à une époque. Dans les années 80, beaucoup ont été classés en zone verte pour que les maraîchers du quartier puis-

La Presse Bisontine : Quel est le rôle du conseil de quartier ? Philippe Berthier : Il sert prin- cipalement d’interface entre les habitants du quartier et la municipalité. Ce n’est pas toujours facile et cela deman- de beaucoup de patience. C’est un travail de fond mais qui est nécessaire pour l’amélio- ration de notre quartier. L.P.B. : Quels projets ont déjà pu être réalisés grâce au conseil de quartier ? P.B. : Le projet le plus impor- tant est sans doute celui de la Maison de Velotte, qui sera très bientôt ouverte. Elle a été l’une des premières demandes des habitants lors des réunions du conseil de quartier. Parmi les autres réa- lisations, nous avons obtenu le prolongement de la ligne de bus, qui s’arrêtait alors au stade et qui va maintenant commission spéciale sur le dossier de la Voie des Mer- cureaux. L.P.B. : Cette voie de contourne- ment est-elle le problème majeur du quartier ? P.B. : Cela inquiète tous les habitants qui habitent au bord du Doubs et jusqu’au milieu du coteau. Une commission a été créée il y a 8 ans au sein du conseil de quartier et elle réalise un travail de fond important. Nous essayons de réduire au maximum les nui- sances, notamment au niveau du bruit. Un mur anti-bruit sur toute la descente a été demandé à la D.D.E. Cela représenterait 1% du prix total de la voie. Quant à l’im- pact paysager, le projet devrait bien s’intégrer dans le pay- sage et ne pas trop défigurer le site. L.P.B. : De plus en plus d’automo- bilistes passent par Velotte pour entrer ou sortir de la ville. La vites- se dans le quartier est-elle un pro- blème ? P.B. : Velotte devient une péné- trante importante. Entre le pont de Beure et la route jusqu’à Port Douvot. Nous avons égale- ment fait installer un feu sur la route nationale, après le pont de Velotte. Des aménagements autour de l’école ont été réalisés pour réduire la vitesse. Il y a d’autre part une

L.P.B. : Cela pose-t-il un problème au niveau du renouvellement des générations et donc des effectifs sco- laires ? P.B. : Velotte est un quartier qui vieillit. Et pour faire vivre une école, il faut évidemment un certain renouvellement. Pour que les jeunes viennent s’ins- taller, il faut du locatif ou du collectif. Pour l’instant, les effec- tifs scolaires se maintiennent. Il y a 4 ans, on est passé de 5 classes à 4 et les effectifs sont environ de 100 élèves. Les constructions récentes d’Ha- bitat 25 ont permis le main- tien des effectifs. Le lotisse- ment du “Champ de pierre”, avec 13maisons individuelles, n’a par contre amené que 5 ou 6 enfants. Le vieillissement de la population pose d’autres pro- blèmes. Le quartier manque de commerces et c’est une dif- ficulté pour les personnes âgées qui ne conduisent plus. L.P.B. : Pour conclure, quels sont les avantages de vivre à Velotte ? P.B. : Il y a une qualité de vie indéniable, même si elle était encoremeilleure il y a quelques années. Velotte, c’est le plaisir de prendre son vélo et d’aller se promener le long du Doubs, d’aller faire du roller sur le che- min deMazagran, d’ouvrir ses volets le matin et d’avoir la forêt en face de soi et de vivre dans une ambiance villageoi- se, à deux pas du centre-ville de Besançon. Les gens se connaissent et ils s’occupent de leur quartier comme si c’était un village. Velotte est un vil- lage dans la ville. ! Propos recueillis par G.C.

Le centre Gallecier accueille les enfants dès l’âge de 4 ans pour les cours de judo.

L e centre a été créé en 1984 par René Gallecier. Le judo-club de Besançon, l’un des plus anciens clubs francs- comtois (créé en 1943), a rejoint le centre dès sa création. D’abord ins- tallé rue de Pontarlier, le centre a ensuite investi les locaux construits dans le quar- tier de Velotte. Yvan Gallecier, professeur diplômé d’État et fils de René Gallecier, dirige aujourd’hui le centre. Deux axes constituent l’essentiel des acti- vités : le judo, avec des cours pour les enfants à partir de 5 ans et les adolescents, et les cours de self defense pour adolescents et adultes. Le centre abrite aussi une salle de remise en forme, réservée aux adhérents. “Le centre Gallecier est un ancien club,

explique Yvan Gallecier. C’est un nom connu dans le milieu du judo, surtout pour la géné- ration des 35-40 ans. Le centre a été une pépinière de champions. Nous avons formé des centaines de ceintures noires. Plusieurs sportifs ont participé aux Jeux Olympiques ou aux championnats du Monde. Mainte- nant, le club est moins axé sur la compéti- tion et privilégie la pratique des enfants. Le judo est une école de la vie, où l’on apprend entre autres le respect de son partenaire. Grand club de compétition à une époque, nous ne le sommes plus, mais c’est par choix.” Le club est affilié à la fédération française de judo et entraîne aujourd’hui plusieurs enfants et adolescents de Besançon et des alentours. !

sent poursuivre leur activité. Aujourd’hui, des terrains se libè- rent. Toutefois, il reste le problème de l’eau mis en exergue avec le P.P.R.I. (plan de prévention des risques d’inonda- tion). Cela fait 20 ans que le Doubs n’a

“Les gens se sentent bien et restent à Velotte.”

pas été dragué. Les riverains constatent que la montée de l’eau, mais aussi la descente, est beaucoup plus rapide. Il y a un vrai problème d’en- tretien lié aux voies navi- gables de France. Velotte com- porte surtout des maisons individuelles et quelques loge- ments locatifs H.L.M. Le “pro- blème” de Velotte est que les gens s’y sentent bien et restent ici. Certains locataires des H.L.M. passeront probable-

M UNICIPALITÉ Conseils de quartier Repenser l’entrée de ville Émmanuel Monnot, coprésident élu du conseil de quartier, apprécie l’implication des habitants de Velotte au sein des différentes commissions. L es conseils de quartier sont coprésidés par un habitant du quartier et par un élu municipal. Après s’être occupé de Mon- trapon, Emmanuel Monnot est mainte- de Mazagran. “Velotte est une entrée de ville qui doit être repensée en termes d’urbanisme. Elle a peut-être une fonction touristique à jouer, estime Emmanuel Monnot. Le Doubs

nant en charge de Velotte en tant que coprésident élu. Il apprécie particu- lièrement l’implication des habitants : “Le sens collectif est vraiment déve- loppé. Les gens aiment leur quartier et en sont fiers. Lamobilisation contre le Grand canal a beaucoup joué à Velotte. Les riverains se sont mobili- sés autour du conseil de quartier. Depuis, sous leur impulsion, beau- coup de choses ont été faites pour Velotte, et bien faites.” Parmi les prochains projets, le conseil de quartier aura à travailler sur le devenir de Casamène, la zone située en face du Chemin

est très présent. Il serait intéressant de renforcer le côté fluvial et touris- tique.” Le conseil de quartier de Velotte est l’un de ceux qui fonctionnent le mieux, grâce aux nombreux béné- voles. Chaque réunion de commis- sion rassemble près de 25 personnes, les plénières 50 et les réunions sur la voie des Mercureaux entre 100 et

“ Renforcer le côté fluvial et touristique.”

200. “Il y a une vraie vie collective à Velotte, conclut Emmanuel Monnot. Les habitants de Velotte ont une manière d’appréhender leur bonheur de façon saine. C’est un quartier où il fait bon vivre.” !

Philippe Berthier habite depuis 10 ans à Velotte. Il est co-président du conseil de quartier depuis deux mandats.

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