La Presse Bisontine 50 - Décembre 2004

LE GRAND BESANÇON

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R OUTELLE

Ils rentrent chez eux en barque Une famille coutumière des inondations

Françoise et sa famille ont l’habitude d’être inondés à Routelle. Mais cette fois-ci, ces habitants demandent des comptes à V.N.F. (Voies Navigables de France) en charge de l’entretien du canal de navigation qui passe sous leurs fenêtres.

le a constaté depuis longtemps une fuite dans cet ouvrage. Et le petit fossé d’environ unmètre de profondeur qui longe le canal, cen- sé favorisé l’écou- lement d’un sur- plus d’eau, est trop obstrué pour rem- plir son rôle de drain. Ce double constat serait selon Françoise, en par- tie responsable de “l’humidité de notre terrain.” Dans un souci d’améliorer la situation, Françoise a inter- rogé à plusieurs reprises V.N.F. (Voies Navigables de France) sur cette question, organisme d’État chargé de l’entretien du canal. “Des personnes de V.N.F. sont venues plusieurs fois constater sur le terrain, et pour- tant, ça n’évolue pas.” Pour Paul Lanoy, responsable de la subdivision V.N.F. de Dole, qui veille à l’entretien du canal dans ce secteur, il n’y a pas de caractère urgent. “Des fuites dans le canal, il y en a toujours eu, c’est pour cela qu’il y a un fossé, pour permettre de cana- liser cette fuite. L’étanchéité totale n’existe pas.” Cette fui- te n’aurait donc pas un carac- tère dangereux. “Il s’agit pro- bablement d’anciennes racines.

Elles résultent d’arbres qui ont été coupés pour la construction du canal. En pourrissant, ces

racines forment un trou par lequel l’eau s’échappe. Le plus dif- ficile est de détermi- ner l’origine de la fui- te. Des agents passent fréquemment dans ce secteur mais n’ont pas jugé cela dangereux.” Il n’empêche que l’en-

“Des fuites dans le canal, il y en a toujours eu.”

L ors des crues de 1992, le niveau d’eau a atteint les 40 cm à l’in- térieur de la maison. Dès qu’il pleut en abondance, cette habitation située en retrait de la rue des Noyers à Routelle est coupée du monde. Fran- çoise et sa famille sont coutu- mières des inondations qui sur- viennent chaque année et qui les obligent à regagner leur domicile en barque. Le chemin

la maison se situe en zone dite submersible, cette famille se heurte à un refus de l’admi- nistration, réticente à un tel aménagement compte tenu du contexte. Dans les secteurs inondables, d’une manière ou d’une autre, il est préférable d’éviter de freiner le champ d’épandage des crues. “Nous savons bien que l’élévation du chemin favoriserait la montée d’eau. Mais comme il n’y a pas

d’accès est sous l’eau et donc impraticable en voiture. “Il arrive que le niveau d’eau atteigne les 80 cm dans la cour. On est un peu comme sur une île” dit Françoise avec une poin- te d’humour. La solution pour ne plus subir les désagréments liés à ces aléas climatiques serait de “rehausser le chemin pour pou- voir circuler normalement en période de pluie.” Mais comme

d’habitation à proximité, un tel aménagement ne devrait pas s’accompagner de gênes supplémentaires.” Cette famille de la rue des Noyers a le sentiment d’avoir du mal à se faire entendre des autorités. D’autant qu’un second problème la préoccupe. Il s’agit du canal de navigation du Doubs situé à quelques mètres à l’arrière de l’habita- tion. Cette famille de Routel-

tretien du fossé reste aléatoi- re. Question de moyens. “Ce fossé a été nettoyé il y a trois ou quatre ans. Un jour ou l’autre, il sera à nouveau curé. J’ai la responsabilité d’une soixantaine de kilomètres de canal, et je ne peux pas tout fai- re la même année. Dans tous les cas, je ne pense pas que cela intervienne dans l’inondation du jardin de ces gens.” Au regard de l’encombrement du fossé par les branchages et autres détritus qui forment un barrage naturel, Françoise n’est pas aussi catégorique. Depuis que l’eau ne s’écoule plus dans le fossé, l’humidité de sa pro- priété aurait tendance à s’ac- centuer. Mais c’est V.N.F. qui aujourd’hui a les cartes en mains pour apporter des solu- tions. ! T.C.

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31/12/04

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Située à proximité du canal de navigation, cette propriété de Routelle est en proie aux inondations.

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