La Presse Bisontine 48 - Octobre 2004

UN VI LLAGE À L’HONNEUR En passant par… Pouilley-Français par G.C. etT.C. 32

Petit village de 650 âmes, Pouilley-Français est situé le long de l’axe reliant Besançon à Saint-Vit, mais suffisamment en retrait pour jouir d’une tran- quillité recherchée. L’image du village est souvent associée à la grande foi- re annuelle des saveurs d’automne, rassemblant près de 15 000 visiteurs.

Superficie : 608 ha Habitants : 650 Maire : Pierre Barbier Pouilley-Français en chiffres

Situation : 10 km au Sud-Ouest de Besan- çon . Altitude : 281

Vie du village

30 % de moins de 18 ans

F IGURE Depuis 1710 à Pouilley Une des plus anciennes familles du village Hormis pour le service militaire, Claude Baud n’a jamais quitté sa commune. À 68 ans, il évoque la nostalgie de son village autrefois, quand “tout le monde se connaissait”.

L’autre Pouilley Petit village de 650 âmes, Pouilley-Français est situé le long de l’axe reliant Besançon à Saint-Vit, mais suffisamment en retrait pour jouir d’une tran- quillité recherchée. L’image du village est souvent associée à la grande foi- re annuelle des saveurs d’automne, rassemblant près de 15 000 visiteurs.

P rès de 650 habitants pour 245 logements. Pouilley-Français est un village à taille humai- ne situé à proximité de Besan- çon (une dizaine de kilomètres de l’entrée Châteaufarine). Derniè- re commune après Dannemarie, le village se situe juste derrière la limi- te de zone de la communauté d’ag- glomération du Grand Besançon, “une chance” d’après le maire, qui préfè- re nettement adhérer à la commu- nauté de communes du Val Saint- Vitois, dont il est l’un des vice-présidents. Cette dernière com- munauté de communes correspond en effet davantage aux attentes et préoccupations de ce village qui se place en deuxième position après le centre bourg de Saint-Vit. “La com- munauté de communes est un point essentiel pour notre commune, explique Pierre Barbier, maire de Pouilley- Français. On ne peut pas vivre sans. Le rôle du maire et des délégués est maintenant de faire que Pouilley- Français trouve sa place au sein de ce groupement.”. Situé entre Besançon et Saint-Vit, Pouilley-Français ne dispose d’au- cun commerce, bien qu’ayant accueilli 2 épiceries autrefois. Quelques entre- prises et artisans sont installées sur la commune : Grappey Outillage, un transporteur (siège social unique-

D u côté de son père, la famil- le de Claude Baud serait installée à Pouilley-Fran- çais depuis 1710, et compterait ainsi parmi les plus anciennes familles du village. Claude Baud y est né il y a 68 ans et n’a jamais quitté Pouilley-Fran- çais. Il a connu le village à l’époque

un jardin et de bêtes : des poulets, des lapins, des cochons, parfois quelques moutons. Les familles se nourrissaient sur la ferme. Tous ceux qui habitaient à la campagne, même ceux qui n’étaient pas pay- sans, avaient quelques bêtes. Aujourd’hui, les gens n’ont plus le temps pour tout ça. Le village a

où il y avait encore des épiceries, fromageries, des agriculteurs et une véritable vie villageoi- se… “À l’époque, il y avait 25 agriculteurs au pays, se souvient-il. Il y

beaucoup évolué depuis 40 ans. Il y a 30-35 ans, les campagnes se dépeu- plaient. Aujourd’hui, tout le monde veut revenir !” Claude Baud, lui, est res- té sédentaire. Il n’est

Jusqu’à 25 agriculteurs au village.

même jamais parti en vacances. Sur ses 7 enfants, 4 sont installés à Pouilley-Français. Une raison de plus pour que Claude se sente bien ici et ne quitte sous aucun prétexte Pouilley-Français, com- mune qui a certes évolué, mais qui reste “son” village. !

a eu deux épiceries dont l’une qui faisait café. C’était le lieu de ren- contre du village. Il y avait aussi deux fromageries ou plus exacte- ment une fromagerie et une laite- rie. Cette dernière faisait du beur- re et de la crème pour les vendre tous les jours au marché à Besan- çon. Le fromager lui avait un empla- cement au marché couvert. Il y avait un forgeron et un maréchal- ferrant. Depuis 1963-1964, ça a commencé à construire. Nous avons eu l’eau courante en 1965-1966. Maintenant, le village a changé, les gens ne se connaissent plus, ou seulement par quartiers. Ils par- tent travailler le matin, reviennent le soir et ne voient personne.” Claude Baud a travaillé dès l’âge de 14 ans à la ferme avec ses parents agriculteurs. En hiver, ils faisaient un peu de bûcheronna- ge. À l’âge de 19-20 ans, il rem- place le facteur, avant de partir pour son service militaire. Une fois revenu au village, il trouve du tra- vail à Besançon et achète en 1967 une ancienne ferme où il vit tou- jours aujourd’hui. “Je suis main- tenant à la retraite. Je fais du jar- din, du bois de chauffage, je m’occupe de la vigne qui me reste ou de mes quelques lapins. On trou- ve toujours de quoi s’occuper.” À l’époque où 25 familles d’agri- culteurs vivaient à Pouilley-Fran- çais, Claude Baud se rappelle que les activités ne manquaient pas : “Tout le monde avait des vignes,

Pierre Barbier, maire de la commune, est également vice-président de la communauté de communes du Val Saint-Vitois.

foire aux saveurs d’automne. Elle atti- re chaque année près de 15 000 visi- teurs et contribue à faire connaître la commune en lui donnant une image authentique et de terroir. Lorsque nous avons des demandes en mairie de personnes intéressées par l’achat d’un terrain ou d’une maison à

du conseil municipal. Or, celui-ci n’est pas pour tout faire exploser en matière d’immobilier. Nous comp- tons déjà une moyenne de 10 permis de construire par an, même si c’est un peu plus calme depuis deux ans. Beaucoup de propriétaires ont de grands terrains et en cèdent une par- tie à leurs enfants pour qu’ils puis- sent construire ou à des particuliers. Le dernier lotissement communal date de 1999 et comprend 6 maisons. Nous sommes particulièrement vigi- lants aussi sur la réhabilitation de l’ancien et ne laissons pas faire n’im- porte quoi.” . L’école du village fait partie d’un regroupement pédagogique avec Vil- lers-Buzon, Mazerolle et Vaux-les- Prés. Les classes de C.M.1 et C.M.2 sont à Pouilley. La restauration sco- laire remporte un certain succès avec jusqu’à 60 enfants à la cantine le midi, une des “fiertés” de la com- mune. Aujourd’hui, les moins de 18 ans représentent au moins 30 % de la population du village. Ce qui promet encore quelques années de dyna- misme à la commune de Pouilley- Français. !

ment), un carreleur, une infirmière libérale, un menuisier… Côté asso- ciatif, le village est rela- tivement dynamique avec 7 associations : le Ping de Pouilley, l’association communale de chasse agréée, le club du 3 ème âge, l’association Foire aux

Pouilley-Français, cer- tains nous disent avoir connu la commune par l’intermédiaire de cette foire et d’avoir alors aimé l’ambiance du village.”. En matière d’immobilier justement, les demandes sont nombreuses avec plus d’une requête enregistrée

Une moyenne de 10 permis de construire par an.

par jour. Le village compte moins de 20 % de locatif. Pour le reste, les opportunités sont rares. Des mai- sons conservent leur caractère par des millésimes frappés sur le lin- teau des portes. Une quinzaine de ces maisons sont du XVIII ème siècle, la plus ancienne date de 1623. “Au niveau du plan d’occupation des sols, nous sommes un peu dans une situa- tion de blocage, explique le maire. Il reste 4 zones constructibles, mais qui ne peuvent l’être qu’après accord

saveurs d’automne, le comité des fêtes et de loisirs, les lamas d’Anny, et le conseil pastoral.. Sans être constituées en association, d’autres activités sont toutefois pro- posées aux habitants de Pouilley com- me des cours de danse et de gym- nastique ou un circuit d’autos radiocommandées. Pouilley-Français dispose aussi d’un alambic réservé aux bouilleurs de cru et d’un atelier de pasteurisation ouvert à tous. “La grosse manifestation de l’année est la

Depuis 68 ans, Claude Baud n’a quitté qu’une seule fois le village de Pouilley-Français.

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