La Presse Bisontine 48 - Octobre 2004
LE DOSSI ER
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A NTIQUITÉ À la recherche de la pièce rare Virginie Monnier, un œil expert Antiquaire à Besançon, Virginie Monnier est aussi expert en bijoux anciens. Un métier spécifique qui impose de connaître les règles de l’art.
L’ univers de Virginie Monnier est celui du bijou ancien sur la période du début XIX ème siècle au milieu des années 60. Une spécialiste dans ce domaine quelle pratique au quotidien de par son métier dantiquaire à Besançon. Mais le commerce de ces objets de parures nest quune facette de sa
ne présentent pas dintérêt, 40 % sont normales, mais manquent dancien- neté, 8 % sont de jolies, et seulement 2 % sont de très beaux bijoux. Cette statistique confirme que les bijoux de famille nont souvent pas dautre prix que la valeur sentimentale. Parfois, il faut sattendre à tomber de haut lorsque lon consulte un expert qui va donner un prix dérisoire à un bijou retrouvé au fond du tiroir dune vieille tante. La pièce sertie de pierres précieuses qui va atteindre des tarifs de lordre de 15 000 euros sur le mar- ché de lantiquité relève de lexcep- tionnel. Cette petite économie nest pas au mieux de sa forme en ce moment. Mais si les amateurs de bijoux anciens sont toujours à laffût, la tendance est plutôt au modernis- me, aux lignes sobres et épurées, et moins au style néo-gothique de 1850. Lantiquité est vraiment un phéno- mène de mode. Les prix suivent le mar- ché de loffre et de la demande. Mais il est vrai aussi que lon voit de moins enmoins de belles choses dans le bijou ancien affirme Virginie Monnier qui passe une partie de son temps à par- courir les salons des antiquaires. Au détour dun de ses périples dans le sérail des antiquaires, cet expert espère toujours découvrir la pièce rare à laquelle on est sensible. ! T.C.
ticuliers, il faut cinq à dix minutes pour expertiser un bijou. À première vue, la démarche semble simple. Mais elle est plus compliquée quil ny paraît. Virginie Monnier dis- pose dun véritable petit laboratoire qui lui permet de mener ses investi- gations. Elle a besoin dacides pour déterminer le métal, dune loupe bino-
culaire pour étudier la pierre, dun pied à cou- lisse pour définir sa taille, dune balance pour la pesée et dun réfracto- mètre (appareil permet- tant de mesurer lindice de déviation de la lumiè- re à travers une surface transparente.) Sans cet attirail, lanalyse est
profession. Cette femme est avant tout expert en la matière, certifiée par la chambre nationale des experts spécialisés (C.N.E.S.) en objets dart et de collection précise-t- elle demblée. Car aujour- dhui, lactivité nest pas reconnue par lÉtat, et tout le monde peut se pré-
“Les prix suivent le marché de l’offre et de la demande.”
approximative. Après de 25 ans de métier danti- quaire, dont 14 en tant quexpert, elle admet encore que certains bijoux sont très difficiles à expertiser. Il faut res- ter humble car on peut ne pas savoir. Dans ce cas, on renvoie le client vers un autre spécialiste. Même avec lha- bitude, on peut se tromper. Mais en règle générale, le cas de la pièce rare sur laquelle le professionnel trébuche nest pas fréquent. Des centaines de bijoux passent entre les mains de Virginie Monnier et en moyenne, 50 % des pièces que je vois
tendre expert. Cest un gage de cré- dibilité que dêtre accrédité par une chambre, les tribunaux, ou les douanes. Ce travail laisse peu de place à lama- teurisme. Au contraire, il demande de la culture, un minimum de pas- sion, et surtout un bon coup dil. Par définition, lexpert doit définir une époque, la nature de lobjet pour enfin donner un prix. Quand jobserve un bijou, je détermine le métal dans lequel il est fait, la pierre sil y en a, et son état général. En moyenne, si on ne rencontre pas de problèmes par-
Virginie Monnier : “2 % des pièces que je vois sont de très beaux bijoux.”
M ÉDECINE Anatomie générale Le corps humain est son métier Depuis 10 ans, Patrice Bouvot travaille au laboratoi- re d’anatomie de la faculté de médecine de Besan- çon. C’est lui qui prépare les corps à la dissection.
P atrice Bouvot occupe un poste-clé du labo- ratoire danatomie de la faculté
impressionné par les cadavres quil manipule. Question dha- bitude sans doute. Cependant,
dans un délai de 24 heures après le décès. Cest une situa- tion difficile à vivre pour les familles qui ne peuvent pas vivre pleinement leur deuil en procédant à linhumation du défunt explique Patrice Bou- vot. Car jamais le corps nest rendu à lentourage. Quand le cadavre arrive au labo, on linjecte de produits de conser- vation par voie artérielle. Ensui- te, il est plongé dans des bains dalcool à 40°. Il faut attendre en moyenne 5 ans, le temps que les tissus soient bien conservés, avant de pouvoir les disséquer. La plupart des donateurs sont des personnes âgées, qui ont en tout cas plus de 50 ans. Au total, près de 75 corps repo- sent dans les bains dalcool du laboratoire danatomie. Àmesu- re des dissections, les cadavres ne restent pas intacts. La discipline veut que lon ampute, quon ouvre, que lon
pour lui qui exerce ce métier depuis 10 ans, il avoue tout de même quau début, cétait un peu dur. Et puis petit à petit, il a fait abstraction de ses émotions,
de médecine de Besançon. Il est en quelque sorte lhom- me de confiance des professeurs qui ini- tient les étudiants à cette discipline si
“Au début, le travail est un peu dur.”
Patrice Bouvot : “J’ai un profond respect pour ceux et celles qui ont donné leur corps à la science.”
sarrêtant sur cette considé- ration que le corps est aussi une mécanique. Dans cette approche de sa pro- fession, il insiste sur la notion de respect qui lui semble essen- tiel, de ceux et celles qui un jour, de leur vivant, ont fait le choix de donner leur corps à la science. Chaque année, le laboratoire danatomie reçoit entre 5 et 10 nouveaux corps anonymes. On accepte tous les corps quels que soient leurs antécédents médicaux. Ils peu- vent venir de toute la France
particulière. À 55 ans, ce tech- nicien de laboratoire est en fait thanatopracteur. Cest lui qui prépare les corps humains qui seront disséqués pendant les heures de travaux pratiques. Il suffit de le dire pour que les tempéraments les plus sen- sibles attrapent un haut le cur. Mais lamédecine ne sap- prend pas dans le marc de café, et il faut passer par là pour continuer à approfondir sa connaissance du corps humain et faire avancer la science. Patrice Bouvot nest plus
nicien de laboratoire dont la médecine nest pas le métier sest constitué une vraie cul- ture médicale. Avec des assis- tants, il prépare dans le détail certaines dissections. Il nest pas rare non plus que les étu- diants viennent chercher auprès lui un conseil quand il ne sagit pas dun service. Lhomme est jovial, efficace et à la fac de médecine, on le sait. Impossible de sen passer. ! T.C.
découpe pour découvrir et com- prendre ce qui se passe sous la peau, à lintérieur dune cage thoracique ou dune tête. On étudie les os, le système ner- veux, lirrigation sanguine, les muscles, les tissus, tout ce qui fait la complexité de la machi- ne humaine. Certains spécia- listes viennent se former à de nouvelles techniques au labo- ratoire de Besançon. Je pense à la médecine du dos où il arri- ve que soit testé ici du matériel
sur des cadavres. Ensuite, quand la technique est au point, des chirurgiens dautres hôpi- taux français et de différents pays dEurope viennent cher- cher ce savoir. Quelle que soit la séance, ren- contre de spécialistes ou for- mation des étudiants, Patrice est présent. Il veille sur les élèves de première année qui manquent de sévanouir lors de leur premier T.P. À force de fréquenter le milieu, ce tech-
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