La Presse Bisontine 274 - Mars 2025

Le portrait 39

La Presse Bisontine - Mars 2025

BESANÇON

Photographie

Dans l’œil d’Emmanuel Dumont Passionné de photographie depuis son enfance,

Emmanuel Dumont aura attendu plus de trente ans avant d’organiser sa première exposition. Une première réussie qui en appellera d’autres pour l’enseignant en arts appliqués au C.F.A. Hilaire de Chardonnet.

C ertains ont connu l’Emmanuel Dumont homme politique, lui l’ancien jeune militant socia liste du dernier mandat Schwint au milieu des années quatre-vingt-dix qui a fait ensuite plu sieurs mandats de conseiller municipal sous l’ère Jean-Louis Fousseret, jusqu’en 2020. D’autres le connaissent comme enseignant, au C.F.A. Hilaire de Chardonnet où il officie depuis 25 ans maintenant comme enseignant en arts appliqués. D’autres encore, c’est à travers le handball et particulière ment l’E.S.B.-F. qu’ils le côtoient puisqu’il est désormais un des vice présidents du club, en charge de la communication. Un autre public a découvert plus récemment une autre facette du personnage à l’occasion de la toute première exposition qu’il a organisée aux Bains-Douches courant février. L’Emmanuel Dumont photo graphe se dévoile enfin… “Quand j’étais gamin à Salins-les Bains, j’avais deux passions : d’abord le dessin. Je dessinais tout le temps, partout. Je faisais notamment des cari catures Je me rêvais un peu en Cabu à l’époque. Puis au lycée, grâce un prof d’espagnol qui animait un atelier photo,

j’ai découvert la photographie. Je n’ai jamais lâché mon appareil photo depuis cette époque” raconte Emmanuel - Manu - Dumont. L’adolescent a la chance d’avoir un voisin dont le frère lui offre tout son matériel photo inutilisé. Le début d’une passion dévorante. Le lycéen passe alors le plus clair de son temps dans le garage familial où il a installé son petit labo photo. “Entre 17 et 25 ans, je n’ai fait que ça, de la photo, tout en écoutant du Scorpions en bou

Enseignant au C.F.A. Hilaire de Chardonnet, Emmanuel Dumont a découvert la photo à l’adolescence.

cle !” sourit-il. Il parcourt alors les collines de son Jura natal, de Salins à Arbois en passant par Ivory, son village, l’appa reil en bandoulière pour saisir les paysages dans son boîtier. Il se prend aussi de passion pour les portraits. Pendant toute sa jeu nesse, Manu Dumont alliera ses deux passions du dessin et de la photo. Il passera deux ans aux beaux-arts de Besançon - “je ne suis pas allé au bout, mais j’y ai pris le meilleur” -, il réalisera

“Je flippais vraiment

d’avoir autant repoussé

la décision d’exposer.”

x 70 cm, des photos qui “passent de mes fenêtres, à mon travail au C.F.A., ses métiers et leurs gestes, ses jeunes, à notre ville, notre région, ses talents, ses visages. De toutes couleurs, tona lités, saisons et reflets” résume le pho tographe dont la première a été saluée par les visiteurs. Cette première sur le tard a donné des ailes au quinquagénaire qui propose une nouvelle exposition ce mois-ci à découvrir cette fois à l’école de musique de Data Music, avenue de Montrapon, sur un autre thème à découvrir… “Je flippais vraiment d’avoir autant repoussé la décision d’exposer. Mais j’en suis ravi ! D’autant que les retours que j’en ai font vraiment plaisir” sourit Manu Dumont, comme soulagé. Et comme une expo en appelle une autre, il en a déjà une troisième en préparation pour l’automne au F.J.T. Les Oiseaux. n J.-F.H.

taine, tout ce que j’avais appris à Salins m’est revenu en tête. J’ai été pris d’une frénésie d’apprendre à maîtriser les subtilités d’un boîtier numérique. Jusque-là, je faisais les choses un peu à l’instinct. Régler au plus juste mon appareil, tout en manuel, est devenu un réflexe désormais” dit-il. À force, ses proches lui conseillent de se lancer, d’exposer. Il s’y refuse. Manque de confiance ? Pudeur ? “On m’a relancé au moment du confinement où j’ai fait énormément de photos. J’ai ensuite intégré le groupe Facebook “Besançon j’aime ma ville”. Tout cela m’a incité à me lancer. Et quand Ste phen David le responsable des Bains Douches rue de la Madeleine m’a relancé pour la énième fois pour exposer chez lui, j’ai fini par dire oui.” Sa première exposition intitulée “Dans mes yeux au quotidien #1” montrait une trentaine de photos en format 50

les croquis des audiences pour France 3 Franche-Comté, collaborera en tant que caricaturiste pour un magazine étudiant national, avant de se décider à embrasser une carrière dans l’ensei gnement après un cursus en sciences du langage et de la communication. Au Lycée Ledoux où il sera engagé comme enseignant en arts, puis au C.F.A. Hilaire de Chardonnet. En atten dant, il cumule des milliers de photos qui dorment dans des cartons… L’arrivée de la photo numérique l’incite à mettre provisoirement de côté sa passion. “J’ai arrêté la photo quand l’argentique a disparu et que le numé rique n’était pas encore à la hauteur. Je m’y suis remis quand les appareils numériques se sont perfectionnés.” Mais toujours pas l’idée de monter une expo sition… Il se sert plutôt des photos qu’il prend comme base pour ses dessins ou ses peintures. “Arrivé à la quaran

Parmi les photos de sa nouvelle exposition à découvrir chez Data Music, de très beaux portraits de femmes. Ici, Alice Lévêque capitaine de l’E.S.B.-F., guitariste confirmée, un soir d’été à Montfaucon.

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