La Presse Bisontine 271 - Décembre 2024 - Janvier 2025

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La Presse Bisontine n°271 - Décembre 2024 - Janvier 2025

Besançon

Livre

Vincent Boucard livre un essai sur les sports extrêmes et l’effondrement Passionné de sports de glisse, Vincent Boucard publie son quatrième livre. Après un recueil de poésie, un roman et ses mémoires, le Bisontin livre un essai mêlant sports extrêmes et effondrement.

V incent Boucard évacue l’idée tout de suite, dès le préambule : donner à lire un essai obscur saturé de phrases incompréhen sibles, ce n’est pas lui. Adepte de sports de glisse et de l’esprit freeride, il parsème ses écrits de “l’envie de prendre du fun” malgré le sujet, fondamental en 2024 mais anxiogène. Dans son dernier livre paru cet été, Sports extrêmes et effondrement, le Bisontin interroge le rôle des sports extrêmes dans l’effondre ment à venir. “Car vraisembla blement, l’attitude dite “extrême” de défi, d’inconscience, de tête brûlée, d’audace et de courage, serait d’après votre humble ser viteur, étroitement liée à notre situation actuelle en particulier concernant le réchauffement cli matique ou d’autres aspects d’un collapse” , écrit-il. Celui qui a grandi dans une L e site de l’ancienne usine Rhodiaceta à Besançon, c’est la cinquième friche industrielle que l’artiste parisienne explore pour y puiser son inspiration. Cette ancienne comédienne touche-à-tout a fait de ces sites hantés pas le passé ouvrier un de ses terrains d’ex pression. De ses heures passées sur la friche Rhodia depuis 2018, alors que la plupart des bâti ments n’avaient pas encore été démolis, elle en a tiré une ving taine d’estampes dont le Musée du Temps en a acquis dix, expo sées jusqu’au 16 février, avec une autre de ses œuvres en métal sculpté. “C’est un peu une démarche ethnographique que j’ai accomplie ici. Il s’agissait pour moi de garder la mémoire de ces lieux où tant d’hommes l’interprétation des friches industrielles une de ses spécialités. Elle a réinterprété les dernières heures de la Rhodia. Le Musée du Temps de Besançon a acquis une dizaine d’œuvres de l’artiste qui a fait de

papier ses mémoires qu’il inti tule Roller & Skate buisson niers. n Vincent Boucard, sportif adepte de la glisse, a sorti son 4 ème livre Sports extrêmes et effondrement. Livres disponibles sur les plateformes numériques 16,20 euros. vincentboucard.com

tives subies par l’environnement, N.D.L.R.), je ne supporte pas les canicules et les coups de chaud.” Son déclic écologique par rapport à ses sports de prédilection ? “Tout simplement le bon sens paysan dans lequel j’ai grandi. Comme dit mon père, l’agricul ture, c’est 20 centimètres de terre arable et de la pluie au bon moment.” Au fil des quelque 150 pages, l’auteur soulève des interroga tions, esquisse des hypothèses, le tout dans sa volonté commune à tous ses autres livres déjà parus : que ça glisse tout seul. Car Vincent Boucard n’en est pas à son coup d’essai. Il publie en premier un recueil de poésie en 2020 Une glisse libre, puis ça part en freeride, “un roman très inspiré de la réalité” , dans et autour du monde du skate board. En 2023, à l’aube de ses 50 ans, Vincent couche sur

ferme des Portes du Haut-Doubs, a affûté son amour du ski alpin sur les pentes alors enneigées de Métabief, le ressent bien dans sa façon de faire ses sports favo ris : ski, roller, skate, surf. Pren dre l’avion pour un stage de surf, c’est non, par exemple. “J’adore le massif de Métabief, je le connais comme ma poche.

J’avais déjà fait le deuil de Piquemiette avec le manque de neige, observe Vincent Boucard. J’ai souffert de la solastologie (sentiment de détresse et d'an goisse ressenti par certains individus face aux transfor mations néga

Vincent Boucard n’en est pas à son coup d’essai.

Les animaux de Mélune Photographie Jusqu’au 25 janvier L’artiste photographe Mélune, de son vrai nom Mélaine Henry, expose ses photographies animales au restaurant L’Alchimie, rue Bersot à Besançon.

A près les oiseaux, ce sont les animaux (à poil essentiellement) qui ont pris place sur les cimaises du restaurant L’Al chimie. La photographe-res tauratrice poursuit ainsi sa série animale avec cette nou velle exposition visible jusqu’au 25 janvier prochain. Mélune, c’est la photographe du vif, de l’instant présent. “Je capture les choses telles qu’elles se présentent, je ne fais jamais de mise en scène” explique cette autodidacte de la photographie qui a remporté il y a quelques années un premier prix au fes tival bisontin Grain d’pixel. Très peu d’humains non plus sur ses clichés, elle préfère la spontanéité d’un regard animal ou la poésie d’un paysage urbain ou naturel.

leur beauté, leur amour désin téressé, leur côté sauvage et parfois insaisissable. Ils sont essentiels à ma vie et la rendent plus belle” dit-elle. La photographe alterne ainsi les thèmes au fil de ses expo sitions et des ouvrages qu’elle édite. Comme celui-ci consacré aux “chats aux pochoirs” qu’elle s’est amusée à traquer partout dans Besançon. Ou cet autre livre de photos agrémenté de textes de deux poétesses locales. Mélune est éclectique, c’est pour cela qu’elle surprend toujours. n J.-F.H.

Cette fois, Mélune donne l’oc casion au visiteur de plonger son regard dans les pupilles envoûtantes d’un chat noir, ou d’admirer la beauté fantasma gorique de cette méduse d’un bleu électrisant. On s’émeut aussi en contemplant le regard un peu perdu de ce suricate qui s’étonne de son reflet. “Ce

Marion Chombart de Lauwe revisite la friche Rhodia Musée du Temps Jusqu’au 16 février

sont les rares photos que j’ai prises dans un parc animalier. On y devine la détresse de ces animaux” souf fle l’artiste. Pour Mélune, “les animaux sont des mer veilles, rien ne peut remplacer leur tendresse,

Plonger son regard dans les pupilles envoûtantes d’un chat.

Exposition Animals par Mélune Restaurant L’Alchimie Jusqu’au 25 janvier

Marion Chombart de Lauwe devant l’œuvre gravée sur métal représentant l’ancienne “cathédrale” de la Rhodia, acquise pour 10 000 euros.

et de femmes ont travaillé” confie, l’artiste venue au ver nissage de cette exposition le 28 novembre dernier. La Ville a acquis une dizaine d’estampes et une œuvre gravée sur métal. À cette occasion, les musées de Besançon ont éprouvé une nou velle formule de visite intitulée “Un verre, une œuvre”. “Cette formule aura lieu une fois par mois, en alternance entre le Musée des Beaux-arts et d’ar chéologie et le Musée du Temps. Il s’agit de faire visiter autour

d’un verre, une exposition à un public en petit comité, qui s’ins crit au préalable sur le site des musées et à l’inscription, le public ne sait pas ce qu’il va découvrir. Quand il s’agit d’œu vres contemporaines comme cette fois-ci, l’artiste peut être présent” explique Julie Autard, la cheffe du service développement cul turel des musées de Besançon. Les prochains “Un verre, une œuvre” sont prévus le 19 décem bre au M.B.A.A. et le 16 janvier au Musée du Temps. n

Mélune dans son

restaurant L’Alchimie rue Bersot, lieu mixant les plaisirs gustatifs et visuels.

Dernières heures des bâtiments, l’usine Rhodiaceta Jusqu’au 16 février 2025 au Musée du Temps

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