La Presse Bisontine 271 - Décembre 2024 - Janvier 2025

20 Le dossier

La Presse Bisontine n°271 - Décembre 2024 - Janvier 2025

l Interview Le président de l’Union des commerçants de Besançon “On est là pour défendre les commerçants et leur faciliter la vie”

Serge Couësmes préside l’Union des

commerçants de Besançon depuis quatre ans. Il a été

reconduit pour trois ans.

Serge Couësmes est depuis quatre ans à la tête de l’U.C.B. qui regroupe près de 200 commerçants du centre-ville. Selon lui, les commerces de centre-ville auront toujours un rôle supplémentaire à jouer dans leurs rapports avec les clients.

stable depuis plusieurs années. Il y a un peu un plafond de verre au-delà duquel il est difficile d’aller. Sur ces près de 200, 85 participent à notre opération de fin d’année du calendrier de l’Avent, ça donne une bonne dynamique. Bien sûr on souhai terait que sur les 500 commer çants du centre-ville qui ont pignon sur rue, plus s’impliquent au sein de l’U.C.B. Il faut que tous les commerçants compren nent qu’on est là pour les défen dre et leur faciliter la vie. Les enseignes indépendantes sont une vraie richesse pour ce cen tre-ville. Peut-être aussi que dans l’esprit de certains com merçants, l’U.C.B. est unique ment associée aux braderies alors que nous avons bien d’au tres actions. Certains ne savent peut-être qu’on organise aussi, une fois par mois, des petits déjeuners ou des afterworks qui permettent à nos adhérents de se faire connaître et de créer du lien avec les autres commerçants du centre-ville. On propose éga lement d’autres services à tarifs modiques comme la création de visites virtuelles pour les maga sins qui peuvent ensuite les asso cier à leur fiche Google my busi ness, Certains d’entre eux nous confient aussi leur communica tion digitale, etc. Encore une

fois, le but de l’U.C.B. est de faci liter la vie des commerçants et de les défendre. Après, c’est aux commerçants de faire leur travail de bien accueillir leurs clients. L.P.B. : Il reste des secteurs du cen tre-ville plus compliqués que d’autres comme Battant. La fermeture du traiteur Bonnet en atteste. Que prônez-vous pour ce secteur ? S.C. : Nous soutenions auprès de la mairie que les bornes ne soient relevées qu’en fin de journée afin de maintenir l’accès facile pour les commerces de Battant, nous n’avons pas été entendus. La Ville va au bout de sa logique. La politique qu’elle applique n’est pas toujours celle que nous défendons, c’est pour ça que de temps en temps, ça coince entre nous. L.P.B. : Comme sur la charte de logistique urbaine que vous avez refusé de signer. Pour quelle raison ? S.C. : Tout simplement parce qu’on ne sait pas encore ce qu’elle contiendra. On ne se refuse pas à la signer quand on en saura plus sur son contenu, notam ment les questions de livraison au centre-ville. Nous ne voulions

pas donner de blanc-seing sur ce dossier qui peut être capital pour le commerce de centre-ville. Je remarque que depuis la signa ture de cette charte par les autres partenaires, il ne s’est pas passé grand-chose… Nous attendons de voir l’évolution de ce dossier. Pour l’instant, c’est trop flou. L.P.B. : Quels rapports l’U.C.B. doit-il entretenir avec l’O.C.A.B., l’office du commerce et de l’artisanat piloté par la Ville ? S.C. : Nous sommes complémen taires. Je comprends que le consommateur soit parfois un peu perdu entre les structures agissant pour le commerce, mais l’U.C.B. est là pour faire en sorte que les clients entrent dans les commerces grâce notamment aux actions que nous mettons en place, les opérations spéciales, les braderies, etc. L’O.C.A.B., lui, est là pour attirer les gens au centre-ville, avec les animations qu’il finance comme les Samedis piétons par exemple. Mais après tout, peu importe qui fait quoi : la finalité est bien de voir le plus de monde possible fréquenter les commerces du centre-ville.

normes et qui nécessiteraient de gros travaux pour être à nouveau louables. La dernière partie, et elle est de plus en plus importante, concerne les cellules vides pour des raisons fiscales. Simplement parce que leurs propriétaires ont tout inté rêt à créer du déficit en ne louant pas, pour payer moins d’impôts. “On constate toute de même que les projets mettent plus longtemps à se concré tiser depuis quelques années. Il y a une plus grande frilosité des banques qui mettent plus de clauses suspen sives qu’avant, ce qui rallonge les délais. C’est vrai pour le centre-ville mais aussi pour les zones comme Châteaufarine où on constate aussi des cellules provisoirement vides” analyse un expert bisontin du com merce. “On constate toute de même que les projets mettent plus longtemps à se concrétiser depuis quelques années. Il y a une plus grande frilosité des banques qui mettent plus de clauses suspensives qu’avant, ce qui rallonge les délais. C’est vrai pour le centre ville mais aussi pour les zones comme Châteaufarine où on constate aussi des cellules provisoirement vides.” n S.C. : Non, ce n’est pas notre com bat, nous sommes complémen taires. On ne vend pas les mêmes choses et les gens qui viennent en ville, c’est avant tout pour les rapports humains. Après, il faut que les autorités soient cohérentes en matière d’implan tation de nouveaux commerces. Au lieu d’autoriser la création de nouvelles constructions à Châteaufarine, il faut déjà essayer de faire en sorte de rem plir les cellules vides déjà exis tantes. n Propos recueillis par J.-F.H. L.P.B. : Est-ce onéreux d’adhérer à l’U.C.B. ? S.C. : Non, l’adhésion varie d’un secteur du centre à l’autre, mais en moyenne, elle coûte 160 euros par an. Cela nous rapporte envi ron 30 000 euros par an. Moins que les deux braderies annuelles qui nous rapportent environ 100 000 euros. Cela permet à l’U.C.B. de financer deux salariés qui travaillent au profit des adhérents. L.P.B. : Est-ce que l’U.C.B. se bat contre les zones périphériques ?

L a Presse Bisontine : Quel est le moral des commerçants du centre-ville à quelques jours des fêtes ? Serge Couësmes : Ils ont connu un très bon démarrage fin novem bre, boosté aussi par le Black friday et un Samedi piéton qui tombait en même temps. Ensuite, il ne faut pas cacher une certaine inquiétude liée au contexte politique national et toutes les incertitudes qu’il engendre dans l’esprit des consommateurs. En dehors de ce contexte national, on sait aussi que certains secteurs comme le textile souffrent, partout en France, mais ce secteur évolue aussi à Besançon. Nous avons vu par exemple s’installer trois friperies au centre-ville : Jean’s toniques Grande rue, V.O. Fri perie rue de la Madeleine et les Charlottes vintage aux Chaprais. Ces enseignes viennent en ville parce qu’elles peuvent aussi s’ap puyer sur d’autres enseignes solides autour d’elles. Il y a aussi le phénomène de la vente en

ligne qui poursuit son essor. Mais dans l’ensemble, on peut dire quand même que les commer çants du centre-ville ont un bon moral. L.P.B. : Des enseignes ferment, d’autres s’installent. Le taux de vacance com merciale reste satisfaisant en ville ? S.C. : Il est entre 5 et 6 %, un taux inférieur à de nombreuses autres villes de la même taille. Il ne faut pourtant pas qu’on se gargarise, car le centre-ville de Besançon est assez restreint en taille, ce qui explique aussi ce faible taux de vacance. Le turn over des enseignes a toujours existé. On s’aperçoit aussi que certaines enseignes ont fermé leurs portes dans les galeries des grandes surfaces, les diffi cultés de certains pans du com merce ne concernent donc pas que les centres-villes, il faut rela tiviser. L.P.B. : Et comment se porte l’U.C.B. ? S.C. : Nous comptons 195 adhé rents, c’est toujours à peu près

l Actualité Dans la Boucle Les nouvelles enseignes du centre-ville Depuis septembre, une quinzaine de nouvelles enseignes sont venues enri chir l’offre commerciale du centre-ville. l Xavier Brignon , 24, place de la Révolution l Bicy Store , 14, rue Luc Breton l Sloya , 8, rue des Granges (boutique éphémère jusqu’à fin décembre) l Eat Salad , 7, place du Huit septembre l Cosmétique Totale (ex-Depil & Young), 72, Grande rue l Jeans Toniques Friperie , 99, Grande rue l Boulangerie Amiot , 120, Grande rue l L’Y Gargotte , 52, rue Bersot l Chez Loulou , 11, rue Bersot l O’Smiley , 107, rue des Granges l Adore , 65, rue des Granges l Le Cercle des Arômes , 4, rue Bersot l Vapostore , 3, place Pasteur l Paul Marius , 42, Grande rue

Une quarantaine de cellules vides en ville L e taux de vacance, c’est-à-dire le nombre de pas-de-porte vides, serait selon la Ville de Besançon de 6 %. Contre un taux de 7,7 % en moyenne en France selon le Baromètre 2024 Codata-F.A.C.T. sur l’offre commerciale dans les cen tres-villes. Besançon ferait donc un peu mieux que d’autres villes. En ce moment, on compte une bonne quarantaine de pas-de-porte vides au centre-ville de Besançon dont une douzaine sur le seul secteur de Battant. Cette vacance commerciale se divise en trois tiers. Le premier concerne les cellules sur le point d’être reprises qui encore soumises à l’accord des banques, avec des délais qui s’allongent. Le deuxième tiers concerne les fonds de com merces qui ne sont plus du tout aux

Adrien Pourcelot et Sabine Jacquot-Boileau de l’UCB.

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