La Presse Bisontine 271 - Décembre 2024 - Janvier 2025
14 Besançon
La Presse Bisontine n°271 - Décembre 2024 - Janvier 2025
CLAIRS-SOLEILS
Commerce
Carton plein pour l’épicerie de quartier, ouverte à la demande des habitants Installée il y a un an sur la place des lumières, la supérette “Evine Market” de la famille Taycimen fait la preuve de l’intérêt des commerces de proximité. Une offre devenue incontournable dans le quartier.
La supérette multiservice de la famille Taycimen a redynamisé
la vie du quartier.
diversifier un peu plus l’offre. Accompagnée par le dispositif CitésLab (qui soutient les por teurs de projet dans les quar tiers prioritaires), la supérette emploie aujourd’hui une quin zaine de salariés, issus princi palement des Clairs-Soleils. Ce qui permet de contribuer dans le même temps à l’économie locale. Et les premiers résultats sont encourageants, avec 3 mil lions d’euros de chiffre d’affaires atteints sur cette première année comme le prévisionnel l’espérait. 800 à 900 clients y sont accueillis en moyenne chaque jour. Une journée anni versaire est venue fêter ses débuts prometteurs et sa pre mière année d’ouverture, fin novembre. n S.G.
n’avaient connu jusqu’ici que des tentatives infructueuses. “Il y a eu un peu de tout ici avant” , confie Hikmet. Jusqu’à l’arrivée donc, en décembre 2023, de cette nouvelle supérette. Les divers services proposés et la large amplitude horaire ne sont, bien sûr, pas étrangers à son succès. Ouvert tous les jours de 7 h 30 à 20 h 30, le magasin de la famille Taycimen réalise généralement sa plus grosse journée le dimanche. Une clien tèle fidèle vient aussi y chercher les spécialités orientales (baklava et pains de toutes sortes), dont le papa boulanger, Hikmet, a le secret. “On fournit également une vingtaine de res taurateurs locaux en pains à kebab.” L’installation prochaine d’un four libanais devrait encore
jusqu’ici, c’était le Carrefour Chalezeule” , indiquent Hikmet et Asem Taycimen. Le couple, qui gère déjà l’épicerie boulangerie Zilan, au 51, rue Battant, savait qu’il répondrait à une forte demande. “Beaucoup de nos voisins et de nos clients nous demandaient de faire quelque chose ici. La plupart des habitants des Clairs-Soleils venaient déjà dans notre bou tique à Battant. Du coup, on a été très bien accueillis. ” C’est leur fils, Chervane, qui a porté ici le projet. “Il a eu l’idée de cette épicerie multiservice.” Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a vu grand ! L’ensem ble qui s’étend sur 1 400 m² (avec les réserves et les labos) a conduit à réunir 4 cellules commerciales. Des surfaces qui
L e pari fait par cette famille de commerçants était plutôt osé mais s’avère payant. De nom breux habitants des Clairs Soleils ont pris leurs habitudes dans leur supérette au point d’aller jusqu’à revitaliser la place des Lumières, qui était jusque-là bien à la peine et ani mée seulement par la M.J.C. Il faut dire que l’adresse combine tout à la fois une partie alimen tation générale, un coin primeur, une boucherie halal, et une bou langerie artisanale (avec des pains cuits et faits sur place). Une formule complète et de proximité, qui manquait loca lement. “Le principal commerce
Clients et partenaires ont fêté le premier anniversaire de l’ouverture du magasin fin novembre.
La Citadelle “peut mieux faire” juge la Chambre régionale des comptes Dans son rapport sur la gestion de la Ville de Besançon entre 2018 et 2023, la Chambre régionale des comptes s’est également penchée sur le cas de la Citadelle. FINANCES PUBLIQUES Un déficit croissant
L e récent rapport publié par la Chambre régionale des comptes consacré à l’analyse de la gestion financière de la Ville de Besançon entre 2018 et 2023 avait déjà donné lieu dans notre précédente édition à un compte rendu sur la question de l’absentéisme (voir La Presse Bisontine N° 270). Ce rapport contenait également une partie consacrée au cas du licen ciement d’une collaboratrice de cabinet du maire en 2020 (Alexandra Cordier) dont les conditions d’indemnisation ont été pointées du doigt par les magis trats financiers et qui a incité la maire de Besançon Anne Vignot à porter plainte contre son prédécesseur Jean Louis Fousseret. L’affaire est en cours. Un autre focus a été mis en avant par la juridiction financière régionale concernant la gestion de la Citadelle, le premier site touristique de l’ex-région Franche-Comté, un des tout premiers de la grande région. La Citadelle a enregistré 281 036 entrées en 2023, dont 183 880 payantes seulement. Elle en avait compté 260 660 en 2018, dont 233 792 payantes. “On vise les 300 000 entrées pour 2024, le Musée de la résis tance a également boosté la fréquenta
La réponse de la Citadelle “Nous avons développé un vrai projet de développement”
Si le nombre d’entrées global est en légère hausse, celui des entrées payantes est en forte baisse, ce qui explique peut-être en partie le déficit croissant de la Citadelle (photo Christophe Roy).
poste précis des prestations de services, les dépenses de la Citadelle représen tent près du quart des dépenses glo bales de la Ville de Besançon. Pour l’opposition bisontine, le compte n’y est pas. “L’absence de stratégie pour ce site est inquiétante. Voilà 15 ans que la Citadelle est inscrite au patrimoine de l’Unesco, sa fréquentation ne décolle toujours pas” pointe Ludovic Fagaut. Au-delà du volet dépenses, la Chambre régionale des comptes pointe aussi “l’absence de projet stratégique forma lisé” , l’amenant ainsi à conseiller à la Ville d’adopter un projet pluriannuel culturel et touristique pour la Citadelle. “La Citadelle devrait être au cœur d’un projet de territoire.” Il manque selon les juges financiers une instance col légiale de gouvernance ou un comité des financeurs avec les partenaires que sont l’État, les autres collectivités publiques et les mécènes. n J.-F.H.
tion” se défend François Bousso, l’élu bisontin en charge de la Citadelle. Dans leur rapport, les juges de la C.R.C. pointent notamment “le déficit croissant de la Citadelle et une évolution défa vorable des comptes.” Le déficit de ges tion du site Vauban est en effet passé de 2,946 millions d’euros en 2018 à 4,356 millions en 2023, faisant ainsi un bond de + 47,8 % dans la période observée. “L’évolution de la masse sala riale est pour partie responsable de cette situation” avance la Chambre. Avec 190 agents représentant 115,9 équivalents temps plein, l’effectif salarié a en effet augmenté de plus de 16 E.T.P. “Mais les charges à caractère général ont également fortement augmenté” poursuivent les magistrats dans leur rapport. “Parmi ces charges, les achats de prestations de services ont quasiment doublé, passant de 393 644 euros en 2018 à 767 917 euros en 2023, attei gnant même 974 164 en 2022.” Sur ce
A lexandre Arnodo, le directeur du site, ne conteste évidemment pas les chiffres de la C..R.C., notam ment ceux de la fréquentation, mais les éclaire : “Si le nombre d’entrées payantes par rapport au total des entrées est pro portionnellement en baisse, c’est parce que nous avons mis en place beaucoup d’animations sur le bas du site, à partir du front royal, avant le Front Saint Étienne. Elles ne sont donc pas comp tabilisées dans la billetterie Citadelle pro prement dite, elles sont vendues en tant qu’événements. Ce sont des animations qui n’existaient pas avant, et qui contri buent donc à l’augmentation générale de la fréquentation” indique le directeur. Sur l’absence de projet stratégique for malisé pointée du doigt par les magistrats,
M. Arnodo explique que “ce n’est qu’une question de forme. Nous avons développé un vrai projet culturel, sans forcément y adosser d’éléments formels de partenariat avec d’autres collectivités. La Ville porte presque seule la Citadelle. Je souhaiterais évidemment qu’on puisse fixer à la Cita delle un objet beaucoup plus territorial, avec d’autres partenaires institutionnels, mais ce n’est pas forcément le bon moment au regard des finances publiques” reconnaît le directeur du site. Sur l’année 2024 qui se termine, la Cita delle frôlera sans doute les 300 000 entrées. Au 5 décembre, elle affichait 284 000 entrées, soit 3 000 de plus que sur l’ensemble de l’année 2023. Il restait trois semaines pour faire encore grimper les compteurs. n
Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online