La Presse Bisontine 271 - Décembre 2024 - Janvier 2025
12 Besançon
La Presse Bisontine n°271 - Décembre 2024 - Janvier 2025
SANTÉ
Objectif 583 000 euros Un appel aux dons pour financer des projets au C.H.U.
Un fonds spécial baptisé Phisalix a été lancé par le C.H.U. de Besançon avec le soutien de trois partenaires privés qui ont contribué à apporter les premiers fonds : la société Abéo, le Crédit Agricole Franche-Comté et Micronora.
Les acteurs du C.H.U. et
S i les opérations de mécé nat existaient déjà au bénéfice du C.H.U. Jean Minjoz à Besançon, la démarche est désormais mieux structurée grâce au lancement de ce fonds Phisalix porté sur les fonts baptismaux le 26 novembre dernier. “La créa tion de ce fonds nous permet aussi de mettre en exergue cer tains projets qui nous tiennent particulièrement à cœur. Afin de pouvoir réaliser une dizaine de projets ciblés, il faudrait que ce fonds puisse atteindre à moyen terme 583000 euros” observe Thierry Gamond-Rius, le direc teur général du C.H.U. de Besan
conseil d’administration du Fonds Phisalix en a retenu 11 pour démarrer. Du moins oné reux à 1 100 euros (la création d’un kiosque presse en oncologie médicale) au plus coûteux à 305 000 euros (l’acquisition d’un matériel bien spécifique pour le service de chirurgie hépa tique). “Ce projet doit servir à mieux optimiser la reprise fonc tionnelle des greffons de foie dits “marginaux”, issus de donneurs considérés plus à risques, mais dont nous avons également besoin pour pallier la pénurie de greffons” plaide le Docteur Pauline Georges, porteuse de ce projet. D’autres projets d’envergure sont concernés comme la créa tion d’un jardin thérapeutique et sensoriel au bénéfice des patients (et des soignants) du service soins palliatifs. “Sentir l’air une dernière fois sur leurs joues, c’est essentiel pour ces patients pour qui un tel endroit de bien-être serait particulière ment apprécié” note Lætitia Baade, cadre de santé en soins palliatifs. Ce projet se chiffre à 155 000 euros. Ce jardin serait aménagé sur le toit-terrasse du bâtiment vert de Minjoz. D’autres projets au coût plus modeste mais à la portée tout aussi forte sont retenus. Comme
çon que trois entreprises régio nales ont rejoint pour apporter la mise de départ de 15000 euros nécessaires à la création de ce fonds : l’associa tion Micronora, le Crédit Agri cole Franche-Comté et la société
les parte naires du
fonds Phisalix ont officialisé la démarche le 26 novembre dernier.
Aboé basée à Rioz, spécialiste des équipe ments sportifs. Un premier appel à projets avant le lance ment du fonds avait permis au C.H.U. de détec ter 25 projets à soutenir. Le
Un “salon des anges” pour les nouveau-nés décédés.
la création d’un “salon des anges”, une pièce de présenta tion des nouveau-nés décédés. “Nous n’avons pas de salle digne de ce nom pour présenter à leurs parents les nouveau-nés décédés. L’aménagement de ce salon coû terait 10000 euros” note Sté phanie Paris, coordinatrice au pôle mère-femme. 70 nouveau nés décèdent chaque année au C.H.U. Minjoz. Ou encore ce projet intitulé “Lumière”, à 32 700 euros, qui consiste à créer une série de vidéos sur les parcours de soins en gynécologie afin d’améliorer l’accueil et la prise en charge des patientes concernées par les cancers, ou celui des femmes enceintes. L’acquisition d’un casque de réalité virtuelle (projet à 8 000 euros) pour diminuer le stress et la douleur chez les femmes enceintes lors d’un pré
Pourquoi l’avoir baptisé Phisalix ? Le nom de ce fonds n’a pas été choisi par hasard. Il provient de deux scientifiques francs-comtois, Césaire (1852-1906) et Marie Phisalix (1861-1946). C’est à leurs recherches sur la toxicité du venin de vipère, appuyées sur ceux de Pasteur, que l’on doit les sérums anti-venin. Ils ont montré qu’il suffisait de chauffer à 75 °C une solution à base de venin de vipère aspic pour lui faire perdre sa toxicité et le transformer en vaccin. Ils montrent par déduction que le sang des animaux vaccinés est devenu anti-venimeux, aussi bien in vitro qu’in vivo. n
France. Dans une ville de taille comparable, Poitiers, un tel fonds permet de récolter près d’1 million d’euros de dons chaque année. n J.-F.H.
lèvement fœtal est également en lice. La plateforme du Fonds Phisalix est opérationnelle. “Pour les donateurs, c’est une déduction d’impôt de 66 %, de 60 % pour les entreprises” tient à rappeler Thierry Gamond-Rius. En créant un tel fonds, le C.H.U. de Besançon s’inspire d’exem ples qui existent ailleurs en
Les premières esquisses de ce futur jardin thérapeutique et sensoriel pour le service soins palliatifs (crédit photo Artémis).
Renseignements sur fonds-phisalix.fr
EN BREF
PLANOISE Engagement citoyen Quand les Gilets roses s’emparent de Besançon Bien décidé à renouer le dialogue avec les jeunes du quartier, un groupe de mamans de Planoise veut aller régulièrement à leur rencontre dans la rue. Leur action rejoint l’initiative de Gilets roses née en 2018 à Corbeil-Essonnes, aujourd’hui imitée dans plusieurs banlieues.
Concert Toujours produit par le tourneur bisontin “Le Bruit qui pense”, un concert de Jérémy Frérot est programme le 28 Après avoir connu six années de succès au sein du duo star Frero Delavega, en 2017 Jérémy Frérot a pris son envol en solo et est parvenu à s’imposer sur la scène musicale française. Billetterie sur https://www.lebruitquipense.fr/ billetterie et dans les points de Dans le sillage de l’inscription par l’Unesco des savoir-faire en mécanique d’art et en mécanique horlogère au patrimoine immatériel de l’humanité, l’association franco-suisse Arc Horloger a été créée ce 6 décembre à La Chaux-de Fonds. Son objectif: assurer la préservation et la transmission de ces savoir-faire et pérenniser l’inscription Unesco. Ce projet Arc Horloger est porté depuis 2021 par Grand Besançon Métropole, le Parc naturel régional du Doubs Horloger et l’association arcjurassien.ch qui regroupe les Cantons de Berne, du Jura, de Neuchâtel et de Vaud. Il bénéficie également du soutien d’Interreg France-Suisse, programme européen d’encouragement aux projets transfrontaliers. vente officiels. Arc Horloger
Le collectif a été officiellement lancé en
novembre à Planoise.
en ciblant les plus jeunes (11-15 ans) et cette période charnière du collège. “C’est souvent au passage en 6 ème que se créent des tensions dans les familles. Ils sont plus loin, plus indépendants et dévient souvent à ce moment-là” , observent-elles. Après avoir travaillé ces dernières semaines sur leur charte, elles sont prêtes à lancer leurs premières actions. Le collectif a également identifié quatre zones rouges dans le quartier, dans lequel il prévoit de déambuler vêtues de ses gilets roses, pour se faire connaî tre. “Cela permettra d’avoir un diag nostic de terrain, et de faire remonter aussi les doléances des uns et des autres” , indique Aly Yugo, élu dépar temental et parrain des Gilets roses de Planoise, qui se félicite de voir, ici, “le pouvoir des mères mis au service de l’éducation de rue.” n S.G.
qui fait une différence. On nous connaît et on connaît les familles et leurs pro blèmes” , soulignent Bariza et Fatiha, deux autres Planoisiennes investies. Souvent appelées “tatas” par les jeunes du quartier, ces mamans bénéficient d’une forme de légitimité et de respect. “C’est plus facile pour nous d’aller leur parler. Il n’est pas rare, par exemple, qu’ils viennent nous aider à porter nos courses.” Plusieurs tentatives de dia logue ont d’ailleurs déjà été menées. “Il y a un an et demi, nous sommes allées voir des jeunes sur un point de deal. Ils étaient à l’écoute, une discus sion s’est engagée” , note Nadia Hachemi. La veille citoyenne, réalisée au moment des violences urbaines en juin 2023, les a aussi convaincues d’al ler plus loin. Soucieuses de ne pas laisser les choses s’envenimer, ce dynamique groupe de femmes veut faire bouger les lignes,
E lles sont pour le moment une vingtaine. Mais bien d’autres personnes se disent déjà inté ressées par la démarche. L’exem ple de ces femmes mobilisées pour leur quartier pique la curiosité. Surtout depuis qu’on les a vues revêtues de leurs chasubles roses fluorescentes, le 9 novembre dernier, à l’occasion de la venue de Fatima Sy, fondatrice du collectif des Gilets roses. Cette habitante du quartier des Tar terêts, à Corbeil-Essonnes, était venue, à leur invitation, présenter les actions mises en place chez elle avec d’autres mamans, depuis six ans. “C’est après la mort d’un jeune dans une rixe et des nuits d’émeutes que ces mères de famille d’Île de France ont décidé d’intervenir dans leur cité” , explique Nadia Hachemi, membre des
Gilets roses de Planoise et présidente de l’association Planoise Valley. D’au tres femmes les ont imitées depuis partout en France. Un fonds “Gilets roses” a même été créé sous le gou vernement Jean Castex pour soutenir ces actions de médiation. Si leur nom est assez proche de celui des Gilets jaunes, il n’a en revanche rien à voir avec ce mouvement de pro testation. “On axe tout sur le dialogue” , insiste Nadia Hachemi. “L’idée est d’être à l’écoute des jeunes dans la rue, sans prendre la place des institutions et d’autres acteurs. On vient simplement en complément. Ce qui permettra aussi de combler le trou dans la raquette, notamment le soir et le week-end.” Leur force vient bien sûr de leur connaissance du quartier. “On vit toutes ici. On ne fait pas qu’y travailler, ce
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